Politique régionale en faveur des radios associatives non commerciales

Intervention de Marie-Christine de Penfentenyo – 11 avril 2008

Rapport n° 08.11.244

Monsieur le Président,

Nous avons avec ce rapport un exemple typique de votre façon de régler les problèmes. En effet, un problème se pose, un vrai problème, celui de la survie des radios libres. Celles-ci sont confrontées à de très grosses difficultés financières liées au nécessaire renouvellement de leurs équipements.

Ces radios, nous y sommes attachés. Elles devraient représenter un espace de liberté, où les opinions peuvent se confronter et où la liberté d’expression est la règle d’or. Eu égard à cet enjeu capital, il n’est pas anormal que la puissance publique distribue quelques miettes du gigantesque magot consacré à l’audiovisuel, pour venir épauler ces radios libres. Le problème, c’est donc celui-ci. Comment allez-vous le régler ?

Votre rapport, Monsieur le Président, commence par s’étendre sur l’instrumentalisation gouvernementale et le formatage des émissions pour déplorer l’une et l’autre. On croit vraiment rêver !

Non que tout cela ne fût parfaitement exact, bien sûr, mais malgré tous ces défauts que vous épinglez, n’avez-vous pas été les premiers promoteurs, du temps où vous étiez aux rennes de l’Etat, de toutes ces dérives ? Par exemple, vous a-t-on vu un jour ou l’autre épingler le CSA parce qu’il ne faisait pas respecter l’expression du pluralisme politique ? N’avez-vous pas outrageusement profité de l’instrumentalisation des médias quand cela servait vos intérêts ?

Vous êtes en réalité bien mal placé et non seulement vous, mais malgré les protestations de l’UMP, l’UMP également car elle-même a bien profité de tout cela. Vous êtes donc bien mal placé pour dénoncer les dérives dont souffre depuis des décennies l’audiovisuel français.

Le rapport se poursuit donc, après cette mauvaise introduction, et il n’était pas surprenant qu’il développe votre habituelle logorrhée socialiste. Que voulez-vous promouvoir à travers un soutien aux radios libres ? Voici votre réponse : « La diversité culturelle ». On sait trop bien ce que cela veut dire dans votre bouche. « Le renforcement du lien social », entendez par là, discrimination positive au détriment des Français de souche, soutien aux immigrés illégaux, promotion du communautarisme, soutien aux fossoyeurs de l’identité française.

De fait, ce n’est pas n’importe quelle radio qui pourra prétendre à l’aide régionale, c’est d’ailleurs ce qu’a dit Mme Noir, il faudra, pour émarger au guichet, s’inscrire dans le cadre de la politique régionale de démocratie participative. Traduisez : suivre les cours de dynamique de groupe de vos complices communistes lors des réunions. Il faudra signer l’engagement dans ce que le professeur Israël appelait « Les légions de l’uniformisation et de la langue de bois ». Il faudra passer sous les fourches caudines du totalitarisme et de l’insupportable police politique de la pensée.

Est-ce cela le prix de la liberté, dont vous nous rebattez les oreilles ? Faut-il que cette liberté d’expression qui nous est si chère se prostitue de la sorte pour avoir le droit d’exister ? Et vous-même, n’avez-vous pas honte, après avoir dit et écrit dans ce rapport combien vous étiez attachés à ce pluralisme de l’information, à la liberté d’expression, d’exiger de ceux qui se réclament de « la pensée sans entrave », comme disait encore le professeur Israël, qu’ils se renient eux-mêmes et en passent par vos conditions liberticides ?

J’ai eu la curiosité d’aller voir le site de la FRANCRA et celui de la LIRRA. Oh, surprise, si l’on peut dire, on y retrouve exactement la même terminologie que celle que vous employez. Dans la rubrique « nos actions », cela commence par « actions sociales et citoyennes », adjectifs qui, dans votre bouche, ont une signification toute particulière. C’est étonnant n’est-ce pas ?

Ces associations s’expriment-elles ainsi parce qu’elles savent que là est le sésame pour obtenir des subventions ? Ou bien alors parce qu’elles sont vos affidées dans le combat culturel ? Un élément de réponse peut être trouvé, toujours sur le site, où l’on nous explique que ces radios sont, je cite : « résolument orientées sur un projet social et citoyen ». On apprend ainsi que : « Des studios et des radios associatives étaient présentes lors des rencontres mondiales de la démocratie participative organisée par la Région Rhône-Alpes ». Au passage, je me permets de vous rappeler que cette manifestation aurait coûté plus d’un million d’euros, pour moins de 200 personnes. Quoi qu’il en soit, il y a des convergences qui sont bien troublantes.

Alors, quel sort allons-nous réserver à ce rapport ? Cela dépendra bien sûr de celui que vous réserverez à notre amendement. À vrai dire, nous n’attendons pas des miracles. Aider les radios associatives ? Nous n’y sommes pas, par principe, opposés. Nous voterons donc le premier point qui propose une aide. Quant à nous associer à un processus de ségrégation idéologique entre les radios, il ne saurait en être question. C’est pourquoi nous demandons le retrait pur et simple des deux derniers paragraphes, ceux qui justement encadrent l’aide régionale, faute de quoi nous voterons contre.

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