Politique régionale de l’énergie

par Charles PERROT

Votre politique régionale de l’énergie, politique régionale socialiste de l’énergie, ou politique régionale de l’énergie socialiste, je ne sais plus que dire, c’est un peu l’illustration de la fable de La Fontaine de La grenouille qui se veut plus grosse que le bœuf.
Avec une vingtaine de millions d’€ engagés par an, elle ne représente pas 1 % du budget régional, mais en revanche que de publicité sur ses prétendus mérites et sur les prétendus mérites de notre éco-région !

À faire tant de bruit pour si peu de choses, on peut se poser la question si ce n’est pas dans le but de souscrire encore une fois à l’idéologie dominante et contenter de façon peut-être plus prosaïque vos alliés Verts qui veulent exister.
Au fond, peu vous importe si la catastrophe climatique annoncée est contestée par un nombre croissant de météorologues. Jouer ainsi sur la peur vous permet de créer une nouvelle génération de bobos pour un parti socialiste en panne d’électeurs et d’idées. Vous parlez de conséquences dramatiques de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, mais dans le même temps vous contribuez vous-mêmes à l’explosion des transports internationaux, par exemple en finançant l’industrie de la chaussure à Dong Nai en Asie plutôt qu’à Romans. C’est l’actualité immédiate et je ne parlerai pas du bilan carbone des transports de M. Bayon. Ce n’est pas un exemple isolé. Ici même, dans les produits des distributeurs automatiques, Hugues Petit l’a rappelé la dernière fois, les noix ne sont pas de Grenoble mais de Bolivie, le miel est du Mexique alors que vous osez installer des ruches devant notre bâtiment… Où est l’économie d’énergie ?

Quant à l’impact prétendu de l’action régionale sur les gaz à effet de serre, il est dérisoire puisque le cabinet EDATER l’a évalué à une réduction de 0,3 % des émissions en Rhône-Alpes, ce qui ne vous empêche nullement d’afficher sans rire un objectif de réduire ces émissions de 20 %. Le même audit souligne l’inefficacité des subventions régionales au développement des énergies renouvelables, effet d’aubaine d’un côté, effet pervers de l’autre.

Pourquoi ?
Effet d’aubaine parce que les gens se seraient équipés très souvent sans l’aide régionale.
Effet pervers car la subvention a empêché les prix de baisser, cela aussi tout le monde le sait.

C’est cette politique de gribouille que vous avez suivie jusqu’à présent et que vous proposez de réformer aujourd’hui.
Alors réformer, certes, mais pour faire quoi ?

Vous soumettez ces aides à des critères sociaux d’éligibilité. J’aimerais quand même que l’on nous explique. De deux choses l’une, soit la planète chauffe et alors il faut que tout le monde s’équipe et tout le monde ait recours aux énergies renouvelables. Soit vous équipez uniquement une frange, les plus modestes comme vous le dites, mais il s’agit alors d’une politique sociale et non d’une politique d’urgence énergétique.

ous parlez de formation professionnelle aux nouveaux métiers de l’énergie, mais vous ne citez aucun résultat probant, alors que malheureusement, on le sait, nombre de jeunes ne savent quoi faire et le chômage grimpe et va grimper de façon vertigineuse. Je rappelle simplement qu’actuellement le gouvernement travaille sur des hypothèses de 100 000 chômeurs de plus par mois pour l’année 2009, voire 150 000.

Quant aux retombées pour l’agriculture et la filière bois que vous évoquez, malheureusement la réalité quelle est-elle ? Le monde rural continue petit à petit de s’effondrer.

Enfin, le chèque énergie que vous souhaitez dorénavant faire distribuer à grands frais, à grands sons de trompette, par un service externalisé, il va coûter fort cher aux contribuables pour servir surtout votre publicité électorale.

Non, décidément, nous sommes au regret de vous dire que nous n’avons pas trouvé grand-chose d’enthousiasmant dans cette politique régionale de l’énergie. En conséquence, nous nous abstiendrons.
Merci.

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