Compte de gestion 2008 du payeur général – Compte administratif 2008 – Rapport d’activité 2008 de la Région

Intervention d’Hugues Petit – 4 juin 2009

Rapports n° 09.12.332, 09.12.331 et 09.12.333

On reste toujours pantois quand on entend des gens comme Hamelin ou Cornillet, nos collègues, venir nous expliquer que vos recettes sont excessives alors que systématiquement en toute occasion, ils votent toutes les dépenses que vous proposez. Cherchez l’erreur ! Et qu’ils refusent systématiquement toutes les économies que nous proposons.

Simplement nous sommes, sauf erreur de ma part, à la dernière délibération sur un compte administratif dans cette mandature et j’espérais un peu naïvement qu’il y aurait un sursaut de bonne foi, sinon de vérité, et en fait je me rends compte que c’est toujours la même propagande que l’on nous ressert parce que la réalité des chiffres est simple.

Par exemple, sur la fiscalité directe, l’augmentation est de 35 % depuis le début de la mandature et M. Debat qui pourtant est le contraire d’un imbécile, continue à nous dire que la pression fiscale n’augmente pas parce que si l’on compare avec les autres régions, on est toujours aussi bien placé. On est toujours aussi bien placé, mais à ceci près que tous les autres sont socialistes, qu’ils font donc une politique socialiste et que finalement toutes ces politiques sont à peu près identiques et comme nous avons la chance d’être un peu plus riches que les autres, nos taux sont un peu plus faibles que les autres. Voilà la réalité et voilà ce que l’on aurait pu dire si l’on avait voulu être sincère et un peu près de la vérité !

Également, on aurait pu s’interroger sur l’état de notre région et du pays également au passage, et se demander par exemple pourquoi nous sommes dans cette crise économique et si nous n’avons pas dans cette crise économique une part de responsabilité. Nous disons, nous, depuis des décennies que l’impôt tue l’impôt et nous le vérifions aujourd’hui entre les lignes de votre rapport.

Toutes les bases sur lesquelles nous avons une certaine influence, par exemple les cartes grises, la taxe professionnelle, ce sont des bases qui s’en vont, qui ont tendance à diminuer. Sur la taxe professionnelle, c’est très clair. Au passage d’ailleurs, je faisais la remarque assez naturelle de ma part puisque je suis Isérois, le département où les bases de la taxe professionnelle diminuent le plus c’est l’Isère, or c’est le département le plus socialiste, le plus à gauche de Rhône-Alpes. Le Conseil Général est socialiste, pratiquement toutes les communes importantes sont socialo-communistes, la communauté de communes, qui est l’équivalent de la Courly, la Métro, est socialiste. Il n’y a, à de très rares exceptions près, que des socialistes qui dirigent tout cela et des communistes et des Verts, le résultat c’est que les bases de la taxe professionnelle baissent là plus vite qu’ailleurs.

Pareillement sur l’automobile. On n’arrête pas de dire aux automobilistes que ce sont des délinquants en puissance, ils sont plus que jamais la « vache à lait« , ils n’achètent plus de voitures, mais vous, « raides comme… » …vous continuez à augmenter le prix de la carte grise et les pauvres automobilistes sont obligés de raquer, moralité 54 % d’augmentation… Si cela vous choque, je retire bien volontiers l’expression. Vous savez que je fais toujours dans la modération. Donc 54 % d’augmentation du produit alors que l’on vend de moins en moins de voitures. Alors vous nous dites chaque fois : « Oui, mais il y a des politiques à payer ».

Il y a des politiques à payer, sauf que l’on pourrait d’abord réaliser des économies. Monsieur Debat est passé là-dessus très vite comme une danseuse étoile, mais quand même, pendant des années dans cette Région, le taux des services généraux c’était 5 %, aujourd’hui, c’est 8 %. Or, je l’ai déjà dit maintes et maintes fois, mais apparemment cela ne rentre pas, plus une collectivité est importante, vraisemblablement plus les frais généraux devraient être en taux faibles. Pourquoi ? Parce que l’on réalise des économies d’échelle. Au moins on aurait dû maintenir ce taux de 5 %, vous êtes à 8 %. Sur les frais financiers, vous êtes à 4 % parce que vous avez une politique délirante d’emprunt.

On aurait donc pu faire des économies, on aurait pu également respecter nos compétences. Là encore, Monsieur Debat nous dit : « Oui, mais on paye l’enseignement, on paye les transports, etc », mais on n’est pas obligé de tout payer dans l’enseignement !

Par exemple, on est responsable des bâtiments, on n’est pas responsable de la pédagogie. Pourquoi allez-vous mettre de l’argent dans la pédagogie ? Rien ne nous y oblige. On paie les transports, mais on se rend compte que plus on a de voyageurs, plus il y a du déficit. Cherchez l’erreur ! Voilà donc en termes purement comptables, on aurait pu améliorer les choses.

Deux mots sur la qualité. Deux exemples. Le premier, les transports ferroviaires. Vous osez parler, cela vous va bien Monsieur Soulage, du nouvel âge des transports ferroviaires. Nouvel âge du transport ferroviaire ! Je disais à l’instant que plus on a de voyageurs, plus cela coûte, il y a du déficit. On n’a jamais vu autant de trains annulés sans préavis et surtout, l’escroquerie permanente. Quand vous prenez un billet de 1ère vous n’êtes pas sûr de trouver une voiture de 1ère et quand il y en a une, vous avez le seul bénéfice d’avoir des sièges rouges au lieu d’avoir des sièges bleus. C’est la vérité et c’est une répétition que je vis quotidiennement quand je prends le train.

J’avais gardé le sucre d’orge pour la fin, pour vous rendre hommage, mais là vraiment un hommage sincère comme je n’ai jamais rendu dans cet hémicycle.

Il y a un point sur lequel je suis d’accord avec vous, c’est ce que vous faites concernant le réchauffement climatique. Vous dites que notre région doit être une région de référence, eh bien, je le dis, elle l’est ! J’habite à 920 mètres d’altitude, cette année j’ai déneigé dix fois plus que les 20 années précédentes. Je dois dire que votre lutte contre le réchauffement climatique a réussi, c’est même vers le refroidissement climatique que l’on va, alors je vous en supplie, là il y a des économies à faire, arrêtez tout de suite parce que bientôt il faudra que j’habite dans un igloo !

(Hugues Petit était Conseiller régional jusqu’en 2010, réd.)

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