Le numérique : nouvelle donne, nouvelle politique culturelle

Intervention de Joël Chaval – 7 avril 2011

Rapport n° 11.11.211

Monsieur le Président,

Vous proposez dans votre rapport, notamment aux lycéens et aux artistes, de les accompagner dans, je cite : « la révolution numérique pour leur offrir des solutions solidaires et équitables comme les logiciels dits libres » et vous entendez refuser la stratégie des oligopoles qui souhaitent, dites-vous, mettre sous contrôle le monde numérique.

J’ose espérer que vous vous appliquez à vous-même, Monsieur le Président, cette belle résolution, et notamment au sein de cette assemblée pour les élus qui la composent.

Je veux parler ici du libre accès des élus au matériel informatique notamment et de ce libre accès à ce matériel informatique de leur choix. Depuis un an, le renouvellement du matériel est suspendu pour deux groupes dont le groupe Front National au prétexte que la Région ne veut plus que du PC alors que notre groupe a choisi l’univers Mac voici plus de vingt ans, excusez du peu.

Je sais que le PC, le marteau et la faucille, ne vous dérange pas trop ! Et pourtant !

Alors que notre groupe a choisi l’univers Mac voici plus de vingt ans, il a été le premier à s’informatiser et notamment à inciter que les rapports soient à l’époque sur des supports digitalisés qui étaient les disquettes.

Ma question sera donc simple, Monsieur le Président : quand pourrons-nous bénéficier du renouvellement de notre matériel ? Si vous pouvez répondre de façon précise à celle-ci, nous pourrons accorder un certain crédit à votre rapport. Dans le cas inverse, je ne vois pas comment, sans balayer devant votre porte, vous pourrez prétendre à, je vous cite « démocratiser les nouvelles pratiques numériques ». En matière de liberté, il faudrait commencer à appliquer à nous-mêmes cette propre règle du choix du matériel informatique afin qu’aucun groupe ne soit pénalisé pour son renouvellement.

Sur le fond du rapport, les champs d’intervention ne manquent pas, de la médiation culturelle numérique aux arts numériques, c’est un vrai catalogue à la Prévert que vous nous proposez. Mais pour faire quoi ? Comment ? Et à quel coût ? Nous savons un peu comment mais nous n’avons aucune idée du coût pratiquement, si ce n’est le coût unitaire pour les études de faisabilité que vous énoncez.

Il est donc assez difficile pour nous de nous prononcer sur un rapport dont nous ne connaissons pas les implications financières réelles.

Au-delà de l’aspect budgétaire, je ne vous cache pas que si nous pouvons être favorables à certaines actions proposées, nous sommes hostiles à d’autres.

Notre groupe a en effet toujours défendu la mise en place d’une politique de diffusion numérique, notamment des ressources patrimoniales, par exemple la production au service de l’inventaire. En revanche, nous ne sommes pas persuadés que le fait d’offrir dix titres musicaux aux lycéens sur leur carte « M’ra » présente un réel intérêt pédagogique. Cela serait différent si ces titres musicaux étaient associés à la découverte du patrimoine rhônalpin. Par exemple, on peut imaginer des documentaires du patrimoine architectural historique régional à télécharger, pourquoi pas sur fond musical, comme clef d’accès à la culture. Cela pourrait être effectivement une incitation à notre jeunesse à acquérir quelques éléments culturels.

On touche là au choix du contenu culturel que vous entendez bien sûr dispenser aux lycéens et là, autant vous le dire tout net, nous n’accordons aucune confiance à vos comités de sélection, et il y a de quoi ! Par exemple, quand vous avez décidé d’offrir des journaux aux lycées, vous en avez choisi trois de Gauche et un de Droite. Et si la Gauche de la Gauche était représentée, évidemment, la Droite de la Droite était absente !

Pour résumer, dans ce rapport, il y a du bon, il y a du mauvais, mais nous redoutons qu’une fois de plus votre sectarisme favorise plus le mauvais que le bon.

En espérant que vous saurez au moins nous répondre sur la question du renouvellement du matériel informatique, je vous remercie, Monsieur le Président, de votre attention.

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