Projet de plan climat régional

Intervention de Joël Cheval – 10 février 2012

Rapport n° 12.09.107

Monsieur le Président,

Vous souhaitez faire, je cite : « un plan climat ». C’est une grande ambition ! Si les mots ont un sens, il s’agit pour notre région de décider de notre climat. Rien de moins. Un peu comme la grenouille qui se veut plus grosse que le bœuf. Votre dogme est connu, le climat se réchauffe inéluctablement, et c’est la faute aux mauvais citoyens que nous sommes. A l’activité humaine.

Ce schéma est bien sûr simpliste et non vérifiable. D’abord, parce que les évolutions du climat au cours des siècles, ont connu des périodes de hausse et de baisse des températures, et cela en dehors de toute activité humaine.

Je sais, vous niez cette réalité. Nous ne voulons donc pas entamer un débat stérile sur le sujet.

La réalité, c’est qu’il n’y a en la matière aucune certitude, ni sur l’évolution future du climat ni sur la part d’influence à long terme des gaz à effet de serre.

Bien-sûr, cela n’exclut pas de mener des politiques vertueuses en matière d’écologie, nous y sommes – tous – ici naturellement favorables.

Il y a d’ailleurs dans votre projet, en dehors des poncifs habituels, des mesures qui relèvent du simple bon sens :

Il en va ainsi des économies d’énergie dans la gestion du siège de la Région, ou bien dans celles des lycées. On ne peut que se réjouir que le développement durable vous fasse découvrir la chasse aux gaspis ! Rationaliser les déplacements de notre collectivité, Construire et rénover les lycées avec des normes moins énergivores est même un devoir lorsque l’on gère les deniers publics. Développer des nouveaux métiers et les filières en lien avec les Énergies renouvelables et les BBC dans le cadre de l’apprentissage et la formation, est également une exigence qui rentre dans le cadre nos compétences régionales.

En revanche, nous sommes opposés sur vos politiques internationales, qui consiste à financer des actions « climat »ou à tenir ambassade aux quatre coins du globe. C’est le rôle éventuel de l’Etat national, pas de la Région. Il peut y avoir bien sûr des échanges d’expérience, mais qui n’engagent pas les finances des contribuables régionaux. La mission de la région n’est pas là !

Nous sommes aussi réservés sur vos politiques régionales, où vous souhaitez,quelque soit la nature du dossier, imposer comme critères un profil « carbonnement correct » pour l’attribution de vos subventions.

D’abord, parce qu’on ne réduira jamais à néant les émissions à effet de gaz, ensuite parce que leur nocivité absolue n’est pas démontré sur le long terme pour le climat, et enfin parce l’activité économique n’est pas toujours compatible avec l’idéologie anti-carbone, d’ailleurs peu efficace.

En effet, je voudrais souligner que,comme le nuage de Tchernobyl, les Émissions de Gaz à Effet de Serre ne connaissent pas les frontières. Or, la chine par exemple, où l’on fait fabriquer hélas beaucoup de nos produits, 100 fois plus polluante avec ses centrales et usines à charbon que la France, rend la plupart de nos efforts en la matière, totalement dérisoire. La France d’ailleurs représentant moins de 1% des émissions mondiales de ces gaz à effet de serre.

Le changement de comportement des particuliers, que vous appelez de vos vœux, ne peut d’ailleurs avoir que peu de conséquence, puisque les Gaz à Effet de serre, c’est 50% les transports et 20% l’industrie, soit les ¾ de nos 1% nationaux d’émissions.

Enfin, notre compétitivité économique n’a pas besoin de plus de contraintes mais plus d’innovation dans la guerre commerciale internationale que nous livrent des concurrents qui pratiquent et le low cost et le dumping, dumping carbone notamment.

En conclusion, M. le Président, nous ne voulons pas tirer une balle dans le pied de l’entreprise France,fut-elle une balle carbone ou pas, et c’est pourquoi nous nous abstiendrons sur ce dossier.

Je vous remercie de votre attention.

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