Constitution de la Société publique locale d’Efficacité Energétique

Intervention de Joël Cheval – 5 octobre 2012

Rapport n° 12.09.549

Monsieur le Président,

Votre rapport porte dans son titre une belle ambition, celle de l’efficacité,  et qui plus est, par la constitution d’un établissement public.

Permettez-nous d’être réservés et d’attendre vos démonstrations.

Car le public et l’efficacité, ne font pas facilement bon ménage, surtout,  excusez-moi, quand la maison est socialiste ;  il suffit de voir les déficits abyssaux de nombreuses collectivités publiques et de l’état ces dernières décennies.

Cela étant posé,  nous souscrivons totalement à la recherche d’une meilleure performance en terme de consommation d’énergie sur le patrimoine bâti public de notre région. Notre regretté collègue Jacques VASSIEUX a souvent eu l’occasion de le réclamer, en vain hélas, dans cette assemblée.

Mais ce qui frappe dès les premières lignes de votre rapport, c’est l’absence totale du mot ECONOMIE. Vous dites que le secteur du bâtiment représente 40% de la consommation régionale d’énergie primaire, non pas pour proposer de faire des économies , mais pour accuser ce secteur, je cite,  de « provoquer 28% des émissions de gaz à effet de serre » !

On croît rêver ! A l’heure de la crise, de l’effondrement du pouvoir d’achat, de la montée du chômage, et de l’explosion des charges et impôts des ménages,  le seul aspect qui vous préoccupe dans ce rapport sur l’efficacité énergétique du bâti, ce ne sont pas les gains sur les factures d’énergie,  mais la réduction de nos rejets de CO2 !

Et pourtant, quand on voit, après les Grecs, les Espagnols étranglés par l’explosion du coût de la vie, et crier en masse partout dans les rues leur désespoir, on se dit que le tour des Français n’est peut-être pas loin !

Alors oui, M. le Président, nous souhaitons vivement que nos bâtiments publics, consomment moins d’énergie et permettent par cette économie, une baisse des budgets de fonctionnement, et qui se traduise donc par une baisse des impôts pour les contribuables de Rhône-Alpes.

C’est à ce titre, que l’on peut justifier en période de crise,  de lourds investissements de rénovation dans le parc public.

Bien-sûr, nous ne négligeons pas le gisement d’emplois, notre groupe l’a souvent dit, que représente la mise en œuvre dans le bâtiment de nouveaux matériaux qui apporte un gain de performance énergétique.

Mais il est hors de question pour notre groupe, de signer un chèque en blanc au bénéfice d’opérateurs privés, si la mise en œuvre des solutions de rénovation, n’apporte pas un gain substanciel d’économie dans les budgets publics des collectivités.

Il en va ainsi par exemple, pour la rénovation de nos lycées. Pour notre groupe, celle-ci doit être gagée par des économies d’énergie qui se traduisent par une baisse significative du budget de fonctionnement, elle-même devant donnée lieu à une baisse de la fiscalité régionale.

En résumé, peu importe la forme juridique et le modèle d’association avec les villes de Rhône-Alpes, que vous souhaitez donner à cette future « Société publique locale d’efficacité énergétique ». Pourvu que celle-ci ait pour cahier des charges de réaliser de fortes économies de fonctionnement qui se traduisent obligatoirement par une baisse significative sur les budgets publics de nos collectivités, baisse aussitôt répercutée sur la fiscalité locale et la fiscalité régionale.

En un mot comme en cent, le premier intérêt de l’investissement public à rechercher dans un contexte de crise, doit être avec la relance des entreprises, la baisse des charges et impôts des contribuables de Rhône-Alpes.

Je vous remercie de votre attention.

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