Intervention de Christian Grangis – 24 octobre 2013
Rapport n° 13.07.632
Monsieur le Président, chers collègues,
Les PNR de notre région sont bien inscrits dans notre patrimoine, et pour certains depuis fort longtemps. Notre groupe y a toujours été favorable mais nous considérons qu’ils suffisent amplement à notre Région. Maintenant, vous voudriez couvrir Rhône-Alpes de parcs dits d’excellence ou autre titre pompeux, faisant fi du peuple qui se voit spolié de manière rampante de territoires entiers.
Nous sommes consternés de voir que tout échappe de plus en plus au contrôle des habitants, ce ne sont pas des terrains incultes qui sont concernés mais des villages habités avec leurs infrastructures, leurs fermes, leurs PME, leurs institutions culturelles et leurs coutumes, tout ce dont la population a besoin pour vivre dignement.
Ce qui est problématique, c’est bien le programme radical que vous nous proposez qui prévoit l’arrivée de nouveaux parcs et les nouvelles chartes en sont le révélateur.
Parlons donc maintenant de la grande illusion des Baronnies. Malgré la fin du processus démocratique qu’ont été l’enquête publique et le vote des conseillers municipaux, l’ex-futur parc des Baronnies entretient l’illusion d’une possible création. Le procédé est bien rodé, votre exécutif dispose d’un véritable rouleau compresseur pour porter votre bonne parole. Pressions et accès aux subventions assurent le vote des communes. Malgré cela, devant le nombre important de communes ayant refusé l’adhésion auxquelles s’ajoutent les communes enclavées, il est évident que la cohérence territoriale, élément moteur d’un projet de PNR, n’existe pas.
Effectivement, comment peut-on dire que le périmètre de ce parc en gestation comporte 130 communes, en afficher la carte initiale, alors que 44 d’entre elles et non des moindres ont dit non, soit un tiers de la surface ?
Au sein du Conseil général de l’Ardèche, la nouvelle charte a suscité aussi la polémique, le groupe d’opposition UMP a même été divisé lors du vote. Jacques GENEST, maire de Coucouron, fustige le caractère trop écolo de la charte, prenant l’exemple d’un projet de crapauduc afin d’aider ces animaux à traverser la route sans se faire écraser.
Jacques ALEXANDRE (Burzet) s’est exclamé : « La chasse est en danger, les sangliers sont de plus en plus nombreux avec des dégâts dans les plantations, les près, les potagers, etc., qui se multiplient rapidement » et j’ajouterai avec ironie : pas de sangloduc mais, pour éviter les dégâts, chez le contribuable !
Je tiens tout de même à rappeler que les périmètres d’intervention des parcs n’ont cessé de croître, entraînant une masse salariale qui a quasiment doublé en dix ans. Trop, c’est trop ! La politique conduite au sein des parcs devient de plus en plus contraignante pour beaucoup d’activités humaines et politiques qui s’apparentent à un fascisme écologique, particulièrement au niveau de l’environnement et de l’écologie.
L’écologie est devenue l’escrologie. Quant à la gouvernance des PNR, celle-ci est conduite par un syndicat mixte regroupant toutes les collectivités ayant abdiqué devant la charte et devant les sirènes des subventions.
Tous ces éléments créent une réserve d’Indiens sans Indien. Demain, la Dombes et le massif de Belledonne seront dans le même cas de figure.
Quant au financement, ce qui est clair, c’est que c’est obscur. À compter de 2012, l’État a imposé que les parcs s’autofinancent à hauteur de 20 %. En 2015, le cumul des subventions Région/Département sera interdit, il s’en faut de peu pour que la barre des 50% de capitaux privés ne soit franchie avec tous les dangers d’une financiarisation sauvage : exploitation du gaz de schistes, eau, biodiversité, péage des activités, compensation pollution similaire à la taxe carbone.
Notre groupe reste constant sur ses positions, le nombre actuel des parcs est suffisant. Non, notre groupe ne confirmera donc pas l’engagement de la Région Rhône-Alpes pour de nouveaux PNR, fussent-ils d’excellence.
Merci de votre attention.
Christian Grangis (FN) contre le dirigisme dans… par FNRhoneAlpes