Service Public Régional de la Formation (SPRF) : programmes de qualification et de certification professionelles (avec vidéo)

Intervention de Sophie Robert (préparée par Dominique Martin) – 20 février 2014

Rapport n° 14.02.098

Programmes collectifs de formation de qualification et de certification professionnelles : parcours de qualification et de certification professionnelles (PQCP) et projet formation emploi (PFE)

Monsieur le Président, chers Collègues,

sophie-robert-BLOG2Dominique-MartinRien de nouveau sous le soleil, il s’agit ici de reconduire deux programmes déjà existants à titre expérimental  depuis juillet 2012 :

– Le programme « Parcours de qualification et de certification professionnelles » (PQCP) qui arrive à échéance fin mars 2015.
– Et le programme « Projet formation emploi » (PFE) à échéance fin août 2015.

Vous vous souvenez certainement que nous nous étions opposés à la mise en place de ces programmes.

Sur la forme d’abord, parce que cela ne concernait en juillet 2012 que 21 000 demandeurs d’emploi sur les 270 000 que comptait la Région Rhône-Alpes à l’époque : ils sont 302 000 aujourd’hui, et on apprend dans votre rapport que cette mesure ne concerne plus que 15 000 demandeurs d’emploi, soit 30 % de moins que votre objectif initial alors que le nombre de chômeurs a progressé de 12 %.

On apprend également dans l’exposé de vos motifs que le programme « Projet formation emploi » offre aujourd’hui 470 places, que près d’un millier de demandeurs d’emploi ont pu intégrer ce dispositif les deux premières années, mais que seuls 300 stagiaires se sont présentés à la certification avec un taux de réussite totale ou partielle de 90%, soit 270 personnes sur les 1000 entrantes pour toute la région et ces 302 000 demandeurs d’emploi. Pourquoi ne nous donne-t-on pas le nombre des personnes ayant effectivement retrouvé un emploi… ce qui serait certainement le chiffre le plus intéressant.

Franchement, ces quelques ratios devraient nous convaincre de ne pas pérenniser l’expérience, quand bien même elle sera financée dès 2014 à 50 % par le Fond Social Européen. Là encore, il serait d’ailleurs intéressant de connaître le coût annuel global de ces deux dispositifs.

Le seul constat qui s’impose est que plus l’on met d’argent, plus il y a de chômeurs : à l’évidence toutes les mesures en faveur de la formation n’y font rien, les vraies causes du chômage sont donc ailleurs.

En 2012, nous nous étions également opposés sur le fond.

Tout le monde le sait, bénéficiaires, organismes, entreprises, il s’agit ici du traitement social du chômage : les demandeurs d’emploi, dans leur grande majorité, entrent en formation uniquement pour le maintien de leur situation financière, sans vraiment profiter des formations proposées. Ils en sortent en cours de cycle sitôt un emploi retrouvé, alors que la formation est intégralement payée par la Région : beau gaspillage de l’impôt des Rhônalpins, joli rendement pour les organismes bénéficiaires.

Les pseudos stagiaires de la formation sont tenus sous perfusion dans l’attente d’un nouvel emploi plus ou moins précaire, sans véritables motivations quant au contenu des formations dispensées.

Chacun sait aussi que votre constante lubie d’intégrer « les dimensions citoyenne et culturelle » avec « un accompagnement social, pédagogique et psychologique » n’a pour unique objectif que la discrimination positive !

Ces dispositifs sont trop souvent utilisés comme un outil de traitement des problèmes sociaux pour les personnes en difficulté, et non comme un dispositif d’acquisition et de valorisation des compétences. Le constat est certes amer, mais la Formation professionnelle est devenue un dispositif de plus pour gérer l’échec de l’Education Nationale et les effets collatéraux de l’immigration.

Mais enfin la vraie question n’est pas là : à quoi bon dépenser l’argent du contribuable pour la formation et l’aide à la recherche d’emploi s’il n’y a pas d’emploi en France ? À quoi bon continuer de monter des projets qui coûtent très cher à la Région pour un résultat économique nul ? Qu’on nous donne la preuve que les chiffres du chômage baissent suivant la même courbe que le montant des crédits annuels versés par Rhône-Alpes dans le cadre du Service Public Régional de la Formation !

Malgré votre bonne volonté pour organiser des services plus faciles d’accès, plus humains, plus à l’écoute des demandeurs  et plus performants dans les propositions d’emplois ou de formation, vous ne résoudrez pas ainsi le problème majeur de notre pays qui est le manque d’emploi.

La vraie solution, elle est dans l’entreprise qui a besoin d’être protégée, non pas à coup de subventions, mais par une politique nationale audacieuse destinée à contrebalancer la concurrence déloyale issue de la mondialisation.

C’est un cercle vicieux : les entreprises françaises sont plus pressurées que les autres, le coût de la main d’œuvre et du travail est plus cher, et l’exportation plus difficile. Un exemple : lorsqu’une entreprise exporte en Inde, le gouvernement indien taxe les importations de ses produits de 100%, et lorsqu’une entreprise indienne exporte en France ou en Europe, il y a 0% de taxe.

Depuis 30 ans, le Front National dénonce cette mondialisation suicidaire en proposant un éventail de solutions seules à même de nous sortir de cette crise, mais reste la voix qui crie dans le désert…

La seule solution pour que nos compatriotes et donc les Rhônalpins retrouvent du travail est de soutenir nos entreprises en mettant en place des frontières économiques protectrices, susceptibles de taxer les produits qui viennent de l’étranger. Pour que les entreprises françaises soient compétitives, retrouvons  notre autonomie financière afin de pouvoir, le cas échéant, dévaluer ou réévaluer notre monnaie quand la situation le réclamera.

Et nos entreprises pourront à nouveau embaucher et former leur personnel sans ces dispositifs multiples, onéreux et lourds, sans ces innombrables structures qui se multiplient d’année en année et rendent opaque, pour les entreprises comme pour les usagers, « la formation tout au long de la vie », un domaine où nul ne se retrouve.

Les entreprises, si elles retrouvaient leur dynamisme économique, seraient les plus performantes pour former leurs futurs salariés, même en embauchant les publics les plus affectés par le chômage de longue durée et les jeunes non qualifiés. Il est urgent de se ressaisir.

Un conseil pour terminer : prenez exemple sur la Suisse voisine, à peine plus grande que la Région Rhône-Alpes, mais tellement plus performante…

Je vous remercie de votre (aimable) attention.


Sophie Robert (FN) sur la formation continue par FNRhoneAlpes

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