Parcs naturels régionaux et autres espaces de développement durable (avec vidéo)

Intervention de Christian Grangis, Conseiller régional – 19 juin 2014

Rapport n° 14.07.338

I : Projet de Parc Naturel Régional de Belledonne

II : Compléments à approbation du projet de charte des Baronnies provençales

Monsieur le Président, chers collègues,

Christian-GrangisLa Région Rhône-Alpes qui compte aujourd’hui 7 parcs naturels régionaux, a piloté les études préalables, d’abord sur le patrimoine naturel en 2011, puis en 2013 sur la faisabilité et l’opportunité d’un PNR en Belledonne.

Combien de parcs naturels allez-vous encore nous proposer, Monsieur le Président ?

Nous avons déjà signifié notre point de vue avec la « grande illusion des Baronnies ». Les 6 parcs historiques et le parc du Haut Jura suffisent amplement à notre territoire régional ! Telle est la position ferme et constante de notre Groupe. Gérons du mieux du monde nos 7 PNR, et ne dispersons plus nos financements en projets et en études de parcs supplémentaires.

Les PNR sont devenus, sous votre présidence, l’instrument d’une politique expérimentale hégémonique, à l’image de votre vision technocratique de l’aménagement du territoire de notre pays.

Revenons au projet de Belledonne, et à l’analyse de quelques-uns de vos arguments pour nous vendre l’évidence de ce nouveau parc de Belledonne :

Économiquement, certains de vos arguments sont totalement contradictoires.

1ère contradiction :
– « La papeterie Aristide Bergès a fonctionné 141 ans (fermeture en 2008) ». Or, qui dit papeterie, dit consommation de bois !
– Et vous faites les louanges d’un musée de la houille blanche qui retrace cette histoire en glorifiant la dynamique économique locale de cette papeterie !
– Mais à contrario, l’activité minière de cette époque, elle aussi grande consommatrice de bois, fut pour vous, la principale responsable de la déforestation du massif !
C’est à n’y rien comprendre !!

2ème contradiction :
– Les stations de ski d’Allevard et d’Uriage constituent, dites-vous, les prémices du développement touristique ; voilà pourtant bien des vrais « troubles fêtes » des alpages ! Pas pour vous, car ils complèteraient les potentiels du massif… Par contre, le fait que de jeunes actifs se rapprochent de leurs lieux d’activité, entraîne, selon vous, une concurrence entre urbanisation et agriculture sur les terrains plats des balcons de Belledonne ; et l’essor du tourisme et des activités de pleine nature fragilisent certains patrimoines naturels et paysagers !
Que faut-il comprendre là-encore, M. le Président ?
Le tourisme en Belledonne, c’est bien ou ce n’est pas bien ??
Et bien évidemment, pour faire bonne mesure, le réchauffement climatique et le recul des glaciers, sont évoqués sur les terrains plats des balcons de Belledonne, mais pas pour les stations de ski à 2000 mètres d’altitude ! Y aurait-il des intérêts différents ?… Que faut-il comprendre, une nouvelle fois, M. le Président ??

La Région Rhône-Alpes, parmi toutes les régions françaises, est déjà dotée de la plus grande superficie de PNR, ce qui l’engage dans des budgets de plus en plus lourds et des dépenses excessives. Depuis 10 ans, les parcs ont évolué considérablement :

– en termes de périmètre,
– en termes financiers, puisque le personnel a doublé sur ces 10 dernières années,
– en termes d’infrastructures, de matériels, d’informatique, de frais de fonctionnement, de communication, etc.

Je vous l’indiquais dans une intervention précédente le 24 octobre 2013 à propos de la création du parc des Baronnies : les parcs naturels régionaux ont désormais l’OBLIGATION de s’autofinancer à hauteur de 20% à compter du premier janvier 2012. Il s’agit de l’application de l’article L.1111 – 10 du CGCT. Or, la réalité observée est celle-ci : le budget médian d’un parc naturel régional s’élevait à 2 millions d’€ en 2011 ; et  l’autofinancement,  grâce  aux  recettes   propres, se montait à  6%   seulement,  soit   120 000 €… 120 000 € en 2011, contre 400 000 € pour respecter la loi à partir du 1er janvier 2012, alors que « la masse salariale nécessaire à la conduite de la charte » atteignait déjà 70% en moyenne des dépenses de fonctionnement » pour un parc !!
Comment fait-on, M. le Président, pour résoudre cette équation ?

Car il est évidemment impossible que la vente de souvenirs aux touristes, l’offre de formation, etc., suffisent à atteindre cette part.

Par ailleurs, l’étiquette politique dans la gestion d’un parc ne devrait pas être de mise ; pourtant, cette course aux parcs supplémentaires est bien contrainte par vos alliés écologistes. Alors, pour asseoir encore plus la légitimité de ce nouveau Parc, vous nous parlez d’intérêt stratégique de Belledonne. Lors de l’étude de faisabilité et d’opportunité conduite entre novembre 2012 et décembre 2013, les temps de rencontre et d’échanges ont été fructueux, dites-vous. La Région Rhône-Alpes propose dès lors, dans le soi-disant respect de ses compétences, d’engager la procédure de création. Nous pensons qu’il convient de rendre la parole au peuple, et que toute nouvelle création devrait recueillir l’accord de la majorité de la population concernée vivant dans le périmètre de tout futur PNR.

Les territoires des Baronnies et de la Dombes sont dans le même tuyau. Le procédé est bien rôdé. Votre rouleau-compresseur avance, poussé par une forme de « fascisme écologique » qui ne dit pas son nom, tout en se drapant de vertu républicaine.

Pour faire bonne mesure, le vote des communes est assuré grâce aux sirènes des subventions, malgré les réticences courageuses et salutaires de nombreuses communes, comme dans les Baronnies.

Vous l’aurez donc compris, M. le Président, nous voterons résolument contre ce projet de Parc de Belledonne. Merci.


Christian Grangis (FN) ne veut plus de nouveaux… par FNRhoneAlpes

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