Plan d’actions « Services aux voyageurs » (avec vidéo)

Intervention de Maurice Faurobert, Conseiller régional – 19 juin 2014

Rapport n° 14.06.328

Madame la vice-Présidente, mesdames et messieurs,

Maurice-FaurobertCe rapport sur le service aux voyageurs semble bien commencer en constatant, je cite : « Le taux de ponctualité du nombre de trains supprimés ou d’autres bondés correspond à la réalité vécue des voyageurs et explique l’exaspération dont ils se font souvent l’écho auprès de la Région et de leurs réclamations auprès des comités de ligne. » Le problème est posé à partir d’un constat réaliste, nous avions déjà des remontées.

Paradoxalement, face au niveau de qualité très insuffisant du service de la SNCF, votre première proposition concerne l’information des voyageurs, particulièrement en situation perturbée. Il est vrai que nous ne pouvons pas douter que ce soit devenu un service très demandé. Néanmoins, ces informations sur les retards ne sont encore que des constats et ne rendent pas plus fiables les correspondances qui s’envolent. Constater un retard et le faire connaître ne contribue guère à le réparer et, hélas, ne nous prémunis ni du retard ni de la suppression du train suivant.

Votre deuxième proposition concerne le confort d’attente en gare. Cette disposition ne manque pas d’humour car, si le service était bien fait, le voyageur ne ferait que passer en gare pour monter dans son train et partir selon l’horaire prévu. Il n’y aurait pas vraiment d’attente. Cela dit, nous ne sommes pas contre le confort que vous souhaitez et nous devons fournir aux usagers, pour le moins, des installations contre les intempéries et d’autres aménagements en rapport avec l’importance du trafic.

Cependant, dans notre société aux comportements barbares, la réhabilitation et l’entretien de certaines gares ou abris de campagne demanderont une véritable reconquête contre les dépravations, les bris de vitres et autres bombages qualifiés d’œuvres d’artistes. La Région aura-t-elle le courage de prendre les moyens pour y parvenir avec les autorités compétentes ?

Le troisième axe que vous proposez est une action dite « offensive de promotion par les tarifs ». En juillet, août et certains samedis de l’année seront offertes pour des groupes de 2 à 5 une réduction de 40 % pour les adultes et la gratuité pour les enfants. Pourtant, nous savons pertinemment qu’en général, les réductions tarifaires, si elles amènent quelques clients supplémentaires, sont déficitaires. Or, ce sont déjà 70 % du coût du voyage qui doivent être pris en charge par la convention avec la SNCF. Une nouvelle réduction tarifaire ne va pas arranger la situation.

A l’utopie de la gratuité des déplacements qui habite l’exécutif s’ajoute l’idée fixe de la transversalité culturelle pour mettre le spectacle au goût du voyage. Remplir les trains, faire voyager les gens à tout prix, même gratuitement, certains aiment beaucoup. Cependant, sachant que jamais rien n’est gratuit, vous faites tranquillement payer le contribuable. C’est une politique et un état d’esprit particulièrement injustes car la grande majorité des Rhônalpins payent leurs déplacements en utilisant leur véhicule, payent le ferroviaire qu’ils n’utilisent pas et, sanction supplémentaire, ils ne bénéficient d’aucun entretien routier depuis que la gauche décide du budget.

Pour les objectifs 4 et 5, il s’agit de faciliter l’achat des billets -c’est une éternelle histoire- et de développer le transport des vélos dans les trains. Il faudra bien admettre un jour une limite à ce comportement à la mode. Tous les voyageurs ne pourront pas prétendre embarquer avec vélo, trottinette ou autre deux-roues.

Enfin, dans vos objectifs, je note l’absence d’un service essentiel aux usagers : la sécurité. Sujet tabou, elle aurait pu être traitée en partie avec la lutte contre la fraude, elle aussi absente et tabou. Elle s’impose pourtant avec 11 % en moyenne.

Pour finir, les dispositions de ce rapport sont si éloignées de la situation réelle et si inconscientes de l’imminente disparition de notre service public et de notre outil national de transport qu’il serait complice de fermer les yeux. Lorsque le bateau coule, les questions d’intendance ne se posent plus. Nous ne voulons pas faire croire à nos concitoyens que demain, nous poursuivrons, comme toujours, après une crise de plus. Nous ne voulons donner aucune caution aux idéologies euromondialistes qui nous font disparaître et qui rongent la gestion de nos transports ferroviaires.

Nous voterons résolument contre. Je vous remercie.


Maurice Faurobert (FN) critique la politique… par FNRhoneAlpes

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