Communication sur L’Alliance de l’Université Rhône-Alpes (avec vidéo)

Intervention de Blanche Chaussat, Conseillère régionale – 2 octobre 2014

Rapport n° 14.03.456

Monsieur le Président, chers collègues,

Blanche-Chaussat« L’assassin revient toujours sur le lieux de son crime ». Élémentaire, mon cher Watson…

Dans le cadre de l’A.U.R.A., le crime, si je puis le formuler ainsi, est presque même avoué par le coupable, je vous cite : «L’A.U.R.A. n’est pas une couche supplémentaire à la structuration existante et complexe ».

Inversion accusatoire évidente : jamais la création d’une structure n’a été assumée par ses concepteurs comme une nouvelle « croute » superposant toujours plus de vos « machins ». Et pourtant la France souffre de ces accumulations de sigles, de « bidules » en tous genres destinés soit disant à l’amélioration de leur quotidien mais qui n’endiguent jamais la fracture entre le réel et le légal.

Le légal, se sont toutes ces règles, toutes ces lois, tous ces décrets censés améliorer le quotidien par un cadre toujours plus précis affiné… En fait c’est surtout une insulte à la faculté d’intelligence du réel !

Oui, le réel, c’est-à-dire ce qui sort de l’expérience, du travail, ce qui ressort de la fusion entre volonté et possibilité. En quelques sortes le triomphe du bien, du beau, du naturel…

L’A.U.R.A. : un cadre dans lequel la réflexion doit emmener vers la création d’une solidarité entre les acteurs, accroitre leur mise en réseau, renforcer les liens entre formation, recherche et société, faire vivre ensemble notre capacité scientifique et universitaire, incarner au niveau régional la complémentarité des acteurs. La phraséologie chez vous est extraordinaire ! Mais c’est un peu lourd… « C’est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases ! », comme dirait Audiard. Nous déplorons comme lui qu’aujourd’hui, « les diplomates prendraient plutôt le pas sur les hommes d’action ».

Remarquez, je n’ai rien contre les diplomates, mais pour le sujet qui nous regarde aujourd’hui on attendrait du concret, pas du remplissage ! Septembre 2012, création de l’A.U.R.A. : avec votre intervention, Monsieur le Président, nous aurions attendu aujourd’hui un compte-rendu, des actes, des résultats qui parlent.

On a droit à la succession des habituels labels, des inévitables acronymes, et puis plus rien… Les services qui travaillent doivent être autant déçu que nous… Quelles entreprises dans vos relations, quels résultats. Vous qui avez l’habitude d’analyser les analyses de vos analyses, il manque le premier étage de la fusée !

L’A.U.R.A., alluvion de la région ! Oui, alluvion, vous voyez ces dépôts de débris, sable, vase, galets ou graviers, transportés par de l’eau courante et qui se déposent dans le lit du cours d’eau ou qui s’accumulent au point de rupture des pentes. Mais là ce sont les étudiants que vous laissez sur la berge. Ce sont eux que vous oubliez. C’est l’utilité d’une action simple pour leur bénéfice qu’il faut garder à l’esprit, et faire en sorte que l’université ne soit plus une usine à chômeurs.

La variété de vos mots, nous en avons en fait surtout trouvé une parallèle en « variété française ». Que les fans de Johnny ne m’en veulent pas de ne jouer que les rimes et pas les notes :

Oh oh oh,l’AURA
Y a tant de phrases qu’on dit, que je ne te dirais pas.
Oh oh, l’AURA, j’aurais tant à apprendre de toi
Tous ces mots tendres qu’on sait, moi je ne les sais pas.

L’AURA, le temps passe et me remplit de toi.
J’n’avais besoin de personne et tant de place pour toi.
Oh oh,l’ AURA, petit rien du tout mais tant pour moi
Tous ces conseils qu’on donne, tu ne les entendras pas.

J’ai dépensé tant de forces
Pour des empires en papier
Des rêves déjà presque oubliés,
Mais que le diable les emporte !
Tout me semble dérisoire
Évaporé dans le bleu de ton regard.

Je n’attendais rien de toi, qu’une raison d’être là
Juste une trace avant de partir.
Tu m’inventes un avenir, te regarder pousser me fera grandir.

Oh oh oh, l’AURA

Une trace avant de partir… Gageons qu’après-vous, Monsieur le Président, le bon sens reviendra avec force pour le concret, l’utile et le performant. Les mots (M.O.T.S) se chercheront une nouvelle vie, et les maux (M.A.U.X), eux, ne seront plus qu’un mauvais souvenir !


B. Chaussat (FN) sur l’Université Rhône-Alpes par FNRhoneAlpes

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