Stratégie foncière déterminée pour un aménagement des territoires équilibré, sobre et dynamique – phase 2 (vidéo)

Intervention de Christian Grangis – 11 décembre 2014

Rapport n° 14.07.634

Monsieur le Président, chers collègues,

Christian_Grangis« Rapport pour une stratégie foncière déterminée pour un aménagement des territoires, équilibrée sobre et dynamique »,
tout un programme !

Vous nous dites, en préambule, que la région s’est engagée en 2011 dans la mise en œuvre d ‘une politique foncière globale et transversale aux usages de l’espace. Quel charabia technocratique !

Dès le premier paragraphe de votre proposition, un mot nous fait tressaillir : le mot « planification spatiale » ! Celle-ci prévoyant, hélas, d’être sans limites ni barrières, tel est le triste souvenir de la planification économique soviétique.

Nous nous insurgeons donc contre l’idée que la région Rhône Alpes, et son président Jean-Jack Queyranne, prétendent coordonner les démarches et les investigations de l’ARF (Association des régions de France) auprès des ministères concernés.

Non seulement vous organisez et gérez l’espace foncier rhônalpin, (et de quelle manière !) mais vous considérez que cela doit devenir le modèle de toute la politique foncière nationale. Quelle prétention !

Vous prévoyez de coordonner la gestion de l’ensemble du territoire français par le pouvoir législatif, qui nous imposera tous les axes de cette politique foncière, pour mieux les diriger et les amener dans votre nasse « planificatrice », dans son sens le plus péjoratif.

La ficelle est grosse ! Ce que vous souhaitez, expliquons-le clairement :
– premièrement, vous organisez la raréfaction des zones constructibles, aidée en cela par les obsessions de vos amis verts.

– deuxièmement, vous augmentez le cout des transports en imposant aux populations rurales de se déplacer, par nécessité économique, vers les métropoles de vos futurs «länder», ceci afin de satisfaire vos amis écologistes euro-mondialistes : augmentation nationale de 2 centimes du prix du gazole et de l’essence, augmentation régionale de 2,5 centimes du prix du gazole et de l’essence, inadaptation du parc régional des TER, qui roulent à 90% au gazole, ce qui va nécessiter de répercuter ces taxes sur le prix du billet des transports publics, ou sur nos impôts !

Car vous concluez dans votre présentation qu’il y a un surcout lié à l’utilisation de la voiture ou des transports, entrainant la précarité. Quel culot, alors que c’est vous qui créez les contraintes, notamment financières, de tous les déplacements de nos concitoyens, d’où la précarité et la fracture sociale !

Nous rejetons cette vision planificatrice de l’aménagement foncier. Nous nous opposons à votre pensée unique et dogmatique de marchandisation du monde.
Par contre, nous faisons prévaloir la défense de l’harmonie entre la nature et l’activité humaine, pour le meilleur compromis social, tout en préservant notre identité nationale.

Notre patrimoine français s’incarne dans un peuple, dans une civilisation, mais aussi dans un terroir, avec ses paysages, sa faune et sa flore. Et ce système que vous nous proposez ne tient aucun compte de cette réalité ni des citoyens, ni de leurs aspirations de libertés individuelles, ni de leurs envies à vivre au calme et à la campagne.

Vous préférez imposer la politique idéologique de l’organisation et du regroupement de la « mixité sociale », avec son lot de tensions, d’insécurité, de peurs, d’incompréhensions, gardant la population inquiète et soumise.

Vivre à la campagne ou vivre en ville doit rester un choix de vie individuel, chacun jugeant en fonction de ses motivations économiques, philosophiques et identitaires.

Votre type de projet est aussi en total décalage avec les enjeux locaux et nationaux : avec la préservation des terres agricoles, avec l’alimentaire, avec la défense de l’emploi agricole qui est la vitalité des territoires…

En somme, vous prévoyez la double peine pour nos concitoyens, par le contrôle politique et idéologique de leurs territoires, et par l’impossibilité de choisir leur lieu de vie !

Vos créations à l’infini d’outils réglementaires de l’action publique (PLU, SCOT, chartes…), ainsi que la multiplication des zonages de toutes natures, en particulier, ne vous suffisent déjà plus : vous voulez encore plus, vous voulez tous les pouvoirs !

Cette volonté s’illustre dans votre politique foncière, qui contraint aussi de manière diffuse les communes et leurs habitants.

Parfois, ils vous résistent, comme dans le Parc naturel des Baronnies où, encore à l’heure actuelle, 44 communes disent non à ce projet, car ils ont compris les arrière-pensées sectaires de vos alliés écologistes, notamment en matière foncière.

A ce niveau-là, il ne s’agit plus d’écologie, mais plutôt d’acharnement contre nos villages et contre notre peuple.

Nous appelons ces communes à résister, comme notre groupe le fait aujourd’hui : NON à votre politique à deux vitesses, qui consiste à autoriser aux riches la vie campagnarde, les « sans dents » restants cloitrés dans leurs immeubles et tours de grande hauteur, comme le suggéré l’amendement défendu aujourd’hui par le PRG.

La suite, vous la connaissez, en filigrane, c’est la lutte des classes sans cesse recommencée !

Interdit de vivre à la campagne, interdit d’utiliser sa voiture, interdit d’acheter du terrain et bientôt interdit de faire des feux de cheminées ! Le ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, revient sur cet arrêté préfectoral ubuesque, mais tout de même, comment en est-on arrivé là ?

Tout cela nous rappelle le précédent de l’écotaxe, désastre politique, désastre intellectuel et désastre financier ! Nous pensions peut-être un peu hardiment qu’il était interdit d’interdire !

Parce que nous sommes du côté de la liberté, nous voterons contre ce rapport.
Monsieur le Président, chers collègues, je vous remercie de votre attention.


Christian Grangis (FN) critique la stratégie… par FNRhoneAlpes

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