Classement en réserves naturelles régionales du « Récif de Marchon (01) – Christian Gourrat » et du « Lac d’Aiguebelette (73) (avec vidéo)

Intervention de Michèle Greck – 6 mars 2015

Rapport n° 15.08.195

Monsieur le Président,

Michèle_GreckSur la commune d’Arbent dans l’Ain se trouve donc un gisement fossilifère de  grande valeur patrimoniale de quelques ares, et la commune en est l’unique propriétaire foncier.

Ce gisement de fossiles datant du secondaire, découvert en 1998 par Christian GOURRAT doit bien-sûr être protégé au mieux du vandalisme et du pillage.

L’importance des lieux au niveau paléontologique et scientifique est Intéressante, mais ce site est malheureusement trop souvent saccagé par des collectionneurs de fossiles.

La clôture entourant le gisement n’a pas empêché les dégradations. Ce site très vulnérable, d’une petite superficie doit rester ouvert au  public avec une fréquentation limitée et contrôlée.

Le récif fossile de Marchon dans l’Ain doit bénéficier d’une protection, et son classement en Réserve Naturelle Régionale parait de nature à assurer cette mission. Nous ne nous y opposerons donc pas.

Tel n’est pas en revanche notre lecture de votre projet de classement du Lac  d’Aiguebelette en RNR : ce lieu magique et ressourçant, par cette procédure, va connaitre une diminution des libertés publiques pour l’ensemble des propriétaires fonciers concernés par le périmètre retenu, en imposant de nouvelles interdictions et réglementations.

Rappelons que notre Région est de celles qui possèdent déjà le plus d’espaces naturels
protégés en France. Deux parcs Nationaux, sept Parcs Naturels Régionaux plus deux en
gestation, et de très nombreux espaces dit de « nature ordinaire ». Ce rapport précise également la multiplicité des acteurs en la matière :
– les représentants de l’Etat dans la Région;
– le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel;
– le Département de la Savoie;
– et toutes les collectivités locales intéressées.

C’est le décret de Mai 2005 qui a permis aux Régions d’entrer de façon plus précise dans ce domaine, et à travailler à la mise en place d’un réseau d’espaces protégés régionalement.

L’ossature de ce réseau serait constitué tout d’abord par les Réserves Naturelles Régionales, déjà au nombre de 12 en Rhône Alpes, issues de la transformation des anciennes Réserves Naturelles Volontaires qui gèrent une surface de 850 ha.

Le complément d’ossature de ce réseau sera constitué, dans un 2ème temps, par la mise en place des corridors biologiques. Et puis, on peut imaginer qu’après demain, dans un 3ème temps, il faille réunir entre eux les corridors biologiques par d’autres corridors biologiques !… Nous assistons ainsi à l’extension, sans cesse, dans l’espace comme dans le temps, de la mise sous tutelle et sous contrôle de territoires et de pans de nature entiers, au détriment de ceux qui en sont les légitimes propriétaires aujourd’hui.

Il est parfaitement légitime de s’interroger quand on considère le potentiel d’extention presqu’à l’infini, contenu par exemple dans l’inventaire régional des ZNIEFF (Zones Naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique).

Rappelons que cet inventaire a recensé 2603 zones de type 1 (secteurs de grand intérêt biologique ou écologique) et de type 2 (grands ensembles naturels riches et peu modifiés offrant des potentialités biologiques importantes). Ces zones identifiées couvrent 80% du territoire de Rhône Alpes, 80 % donc susceptibles,  un jour, de mesures de protection, de réglementation des activités humaines, par la mise en place de zones style RNR.

Les citoyens pourront de moins en moins se promener librement dans les endroits
naturels, sans risquer d’être surveillés ou même sanctionnés s’ils  cueillent une fleur des champs.

Contraindre, surveiller, n’autoriser la baignade qu’à certains endroits uniquement, et par conséquent l’interdire partout ailleurs. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Posons la question : les grandes compétitions d’aviron prévues sur le Lac d’Aiguebelette sont-elles compatibles avec la biodiversité, avec la Réserve Naturelle et avec le site lacustre du Gojat?

Et pourtant, d’autres territoires se dégradent sous nos yeux sans que cela n’émeuve  les grandes consciences : citons par exemple ces multiples atteintes à l’environnement par l’installation inopinée de gens du voyage ou de gens de passage ou de transit, ou de Roms, appelez cela comme vous le voulez, et qui déboulent avec voitures, caravanes et matériaux de fortune, et s’installent durablement, dégradant et souillant des espaces simplement naturels. Avec la complicité des autorités et du Ministre de l’Intérieur, empêchant toute intervention des forces de police pour faire place nette…

Nous considérons que notre région a déjà largement rempli sa mission en matière de  surfaces mises en protection au titre de la faune, de la flore, et des espaces naturels dits sensibles. Concentrons-nous sur ce qui existe, et arrêtons la dispersion tous azimuts ! Cette dispersion qui vise à satisfaire, non pas l’intérêt général, mais le plus souvent  des intérêts très particuliers d’associations écologiques, qui trouvent dans cette démarche :
– la justification même de leur propre existence,
– la justification de la continuité des missions qu’elles se sont données, et pour lesquelles elles s’autoproclament jalousement les seules habilitées,
– la justification de leur financement public permanent et scandaleusement, honteusement, disproportionné,
– et la justification même de leur présence, ici au Conseil régional, en appui politique de votre majorité, Monsieur le Président, comme la corde tient le pendu !!!

Je vous remercie.


Michèle Greck (FN) sur les réserves naturelles… par FNRhoneAlpes

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