Agriculture : plan régional de développement de l’agriculture biologique

Explication de vote d’Erik Faurot – 17 novembre 2017

Rapport n° 1165

En assemblée plénière auvergnate et rhônalpine du 17 novembre 2016, Erik Faurot a évoqué à la fois les problèmes et les perspectives de l’agriculture biologique :

Monsieur le président, chers collègues,

C’est sans plus de suspense que je vous annonce dès le début de mon propos que nous voterons ce rapport.

Comme l’agriculture conventionnelle, l’agriculture biologique doit faire l’objet d’un soutien constant et appliqué. Il nous est rappelé dans le rapport l’impact croissant au sein du public des produits issus de cette filière, y compris bien sûr dans notre région où pourtant moins de 150 000 hectares sont consacrés à la production bio, ce qui évidemment se révèle insuffisant au regard de la demande sans cesse grandissante.

Synonyme de qualité, de bien vivre, c’est aussi une consommation locale, des circuits très courts et souvent un rapport enrichissant car direct entre producteur et consommateur.

De toute évidence, notre région doit s’astreindre dans ce domaine au devoir d’excellence.

Par ailleurs, nous demandons de considérer comme une priorité absolue un point seulement évoqué dans le rapport, à savoir que l’intégralité de nos lycéens doit pouvoir bénéficier dans les réfectoires des bienfaits de la production bio et ce dans un délai que nous souhaitons le plus bref.

Voilà pour les douces paroles M. Le Président.

Pour le reste, il n’a pas pu échapper à votre sagacité que lorsque le groupe Front National vote une proposition de l’exécutif régional, après avoir acquiescé en préambule vient généralement une autre phase réthorique, laquelle débute invariablement par « mais » ou « même si ».

Et il ne sera pas fait exception cette fois encore.

Alors, M. le Président nous voterons ce rapport « même si » il émane d’une coalition politique qui, pour s’affirmer soucieuse de l’essor de nos agriculteurs et en l’occurrence bio, n’en est pas moins inféodée à l’Union Européenne dont elle ne manque jamais de faire la promotion et dont elle se pose en infatigable garant dans cette assemblée.
Or, il se trouve que cette même Union Européenne se révèle depuis des années être le plus implacable fossoyeur de l’agriculture française par les dérèglements qu’elle impose, par un libre échange anarchique qui oblige trop souvent les petits producteurs français à affronter de grands investisseurs étrangers.

C’est ainsi par exemple que dans le sud de l’Italie, des milliers d’hectares sont convertis en bio par quelques uns de ces gros investisseurs qui n’ont ensuite aucune difficulté pour peser à la baisse sur les prix d’autant plus qu’ils ont régulièrement recours à une main d’œuvre issue de l’immigration illégale et par le fait sous payée.

On retrouve évidemment leur production dans nos supermarchés.

Qu’en est-il alors du producteur bio français, soumis à cette concurrence pour le moins déloyale, qui a investi son temps, son énergie et son argent et qui attend en toute logique un retour sur investissement bien mérité?

Est-il juste, ou simplement économiquement concevable de laisser ainsi subir à nos agriculteurs cette forme très agressive de dumping intra-communautaire ?
Et je ne cite là Monsieur le Président qu’un seul exemple, il faudrait bien plus que le temps qui m’est dévolu pour étayer encore mon propos de tant d’autres situations qui se révèlent insupportables pour notre agriculture.

Alors nous leur disons aujourd’hui à tous ces agriculteurs que oui nous les soutenons, en votant ce rapport qui va dans le bon sens, mais au delà, que nous les soutiendrons jusqu’au bout, c’est à dire jusqu’à leur permettre un jour que je sens très proche de décider eux-mêmes de sortir du bourbier économique mortifère de l’Union Européenne.

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