Vœu du RN : Soutien au combat des anciens verriers de Givors pour le classement de l’ancienne verrerie sur la liste des sites industriels amiantés

Vœu du groupe suivi de sa présentation (vidéo) par Antoine Mellies et les réactions des autres groupes ainsi que de l’Exécutif – 12 octobre 2018

Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes du 12 octobre 2018 : Antoine Mellies a présenté un vœu de soutien au combat des anciens verriers de Givors pour le classement de l’ancienne verrerie sur la liste des sites industriels amiantés. Ce vœu a finalement été remplacé par un vœu semblable de l’Exécutif (sous prétexte d’un jugement de justice récent) et voté à l’unanimité de l’Assemblée :

Exposé des motifs :

Depuis la fermeture de la verrerie de Givors en 2003, site emblématique de notre patrimoine industriel, les anciens verriers de Givors se sont regroupés en association afin de mener un combat de justice d’une dignité sans pareille à la suite de la mobilisation du célèbre Christian Cervantès dont le cancer au plancher buccal sera reconnu comme maladie professionnelle, deux ans après sa mort…

Les verriers de Givors ont réussi à démontrer un taux de cancer dix fois supérieur à celui connu dans le monde du travail. En effet, sur 208 réponses d’anciens verriers au questionnaire envoyé par l’association, 92 avaient contracté un cancer.

Les verriers de Givors ont alors entamé un marathon judiciaire laborieux dont seule la solidarité de leurs membres a permis de franchir les embuches semées notamment par le groupe américain O-I Manufacturing qui refuse toujours de reconnaître l’origine professionnelle des cancers contractés par nombre de ses anciens ouvriers.

Il ne s’agit pas ici de « pénibilité au travail » mais bien de « mort au travail » car ces verriers ont été exposés bien sûr à l’amiante mais également à 55 autres substances dangereuses.

En effet, sur les 645 anciens verriers membres de l’association, 211 sont décédés et 73 ont déclenchés de graves maladies. Douze maladies professionnelles ont été reconnues par les tribunaux, mettant en cause notamment l’exposition au benzène, à l’arsenic, à la silice, à l’amiante, aux huiles minérales et aux solvants.

Aujourd’hui, les anciens verriers de Givors demandent simplement que l’ancienne verrerie soit classée par le Ministère du travail, sur la liste des sites industriels amiantés. La présence d’amiante sur le site n’est pas contestable puisque quinze fiches d’exposition ont été établies par la direction et un marché public de désamiantage a été attribué en 2004. Ce classement permettrait pourtant aux anciens verriers d’obtenir un suivi médical post-professionnel, une reconnaissance en maladie professionnelle ainsi qu’un départ en pré-retraite.

Il convient de souligner que les verreries de Vianne, de Masnière, de Saint-Gobain ou la cristallerie de Baccarat ont déjà classées en site amiante sur décision de justice. La demande des anciens verriers de Givors a été portée devant la Cour administrative d’appel de Lyon qui doit rendre son arrêt d’ici quelques semaines.

VŒU :

Solidaire du combat judiciaire des anciens verriers de Givors, la région Auvergne Rhône-Alpes demande à la ministre du travail, Muriel Pénicaud :

 – De classer l’ancienne verrerie de Givors sur la liste des sites industriels amiantés.

 – D’accorder aux anciens verriers de Givors, un suivi médical post-professionnel, une reconnaissance en maladie professionnelle ainsi qu’un départ en pré-retraite.

 

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