La mémoire en héritage : la Région s’engage contre l’antisémitisme (avec amendement)

Intervention d’Anne-Françoise Abadie-Parisi et de Christophe Boudot – 29 mars 2019

Rapport n° 2750

Le 29 mars 2019, en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Anne-Françoise Abadie-Parisi s’est prononcée sur le rapport de l’Exécutif de Laurent Wauquiez sur la lutte contre l’antisémitisme :

Monsieur le président, chers collègues,

Je suis la mère d’une jeune femme soldat d’une unité de combat de l’armée israélienne dans la vallée de l’Arava au sud du Néguev, entre la frontière égyptienne et la frontière jordanienne, et auparavant rescapée avec mes deux filles alors très jeunes, de l’attentat du bus numéro 5 de la rue Dizingoff à Tel Aviv, en octobre 1994 qui a fait 30 morts et 50 blessés.

Par conséquent, je me sens autorisée à parler aujourd’hui devant vous des menaces qui pèsent sur la vie des juifs. Bien sûr Israël n’est pas la France, mais en Israël comme en France, l’agresseur est le même.

En Israël il n’y a pas de cours sur la Shoah et pas d’association mémorielle qui interviennent dans les écoles arabes, mais deux murs érigés aux frontières de Cisjordanie et du Néguev égyptien, qui empêchent avec succès l’arrivée de terroristes islamistes quand en France ces tueurs sont rapatriés tranquillement de Syrie. Entre 2003 et 2018, 16 juifs ont été assassinés par des français musulmans, pas par des nostalgiques de Vichy. Mais le déni massif nourri par une partie de la classe politique, médiatique et du monde intellectuel impose son silence de plomb partout.

Il est inutile d’en dire davantage tant, en France, le débat s’est mué en traque du « dérapage ». Alors à défaut de combattre, on s’habitue, on s’organise et on verra désormais à Villeurbanne des enfants juifs tout comme ceux de Jérusalem être obligés de voyager en bus sécurisé avec grillage aux fenêtres pour empêcher les jets de pierres. A pleurer !

Vous nous demandez de financer La LICRA, mais qu’espérez-vous donc de cette organisation qui ne nomme jamais l’agresseur et détourne systématiquement la colère des juifs sur des supposés actes de l’extrême droite ? En dix ans, 80% des juifs de Seine-Saint-Denis en sont partis. A-t-elle seulement appelé à manifester en nommant l’origine de ce sauve qui peut ?

D’autre part en 2018, si le ministère de l’intérieur a enregistré 100 actes antimusulmans, 541 actes antisémites… 1063 actes antichrétiens l’ont été aussi !

Vous semblez, M. Le Président sur votre post Facebook du 18 mars, être sensible à la persécution des catholiques dans notre pays ; je vous cite : « Sur le seul mois de janvier, 66 églises ont été profanées. Saint-Sulpice, ce n’est pas seulement une église, c’est une part de ce que nous sommes. Assez d’omerta. Ouvrons les yeux ». Bravo, mais pourquoi donc ne pas en parler dans ce rapport sur le racisme, parce que de facto la christianophobie comme l’antisémitisme procèdent de la même haine de l’occident.

« La condition de la liberté, c’est le courage » disait Périclès mais rien dans ce rapport n’est courageux, n’apparaissent que des rituels de l’ordre de la messe mémorielle embourgeoisée, de plus en plus vains. Rien n’y est nouveau. Les juifs fuient la France massivement et bien d’autres fuiront encore. Par fraternité, compassion et respect pour eux, nous ne pouvons pas nous plier à cette mascarade institutionnelle et choisissons de ne pas participer au vote.

Voici une explication supplémentaire de Christophe Boudot, président du groupe Rassemblement National :


Amendement présenté par Vincent Lecaillon

Exposé des motifs :

Les inadmissibles actes antisémites, en augmentation en France de 2017 à 2018 (74), doivent être replacés dans un contexte plus général. En effet, il existe dans notre région, dans notre pays, en Europe :

A la fois une idéologie qui vient d’assassiner, depuis 2003, des centaines de Français, dont 16 de confession juive, et un courant de pensée islamo-gauchiste et collaborationniste qui reprend cette propagande islamiste. On peut donc penser qu’une évidente, déplorable et dangereuse convergence idéologique se fait jour entre ces deux courants !

A titre d’exemple on peut affirmer qu’il existe une proximité philosophique entre l’islamisme qui insulte une femme dans la rue, parce que sa jupe ou sa robe est trop courte et le féminisme islamo-gauchiste, intersectionnel et inclusif qui prétend que montrer un joli fessier dans une publicité de jean ou de sous-vêtements est un acte irrespectueux ou dégradant pour les femmes et à ce titre devant être interdit. La logique est la même, quand un député LREM, compare le port du foulard islamique à celui… d’un serre-tête !

Notre réaction contre cet état de fait doit donc être global, et doit s’affirmer : à la fois contre l’inacceptable antisémitisme, mais aussi contre le racisme anti-français. Ces deux types de haine étant portés, à la fois par l’idéologie islamiste radicale et les éléments collaborationnistes de l’islamo-gauchisme !

Ainsi, il nous semble nécessaire d’associer dans notre démarche de soutien aux lieux emblématiques de mémoire régional, liés au douloureux chapitre de l’histoire des juifs lors du second conflit mondial, les lieux, également emblématiques, porteurs de l’identité française et européenne de notre région !

AMENDEMENT :

Il convient ainsi d’amender les titres I et II, en rajoutant « la haine anti française » au titre I) et II) comme suit :

I) Lutte contre l’antisémitisme et la haine anti-française.

II) Le soutien à, la lutte contre l’antisémitisme et la haine anti française par l’éducation à la citoyenneté et le sport

Également en rajoutant : « dont le racisme anti-français », au second tiret du titre II) :

– Soutien aux structures sportives mettant en place des structures de lutte contre le racisme, dont le racisme anti-français et l’antisémitisme.

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