Agriculture : la Région aux cotés des agriculteurs sinistrés par les intempéries

Rapport complémentaire n° 3196

Explication de vote de Thierry Sénéclauze – 27 juin 2019

En Assemblée plénière auvergnate et rhônalpine du 27 juin 2019, Thierry Sénéclauze a critiqué le plan d’urgence de l’Exécutif de L. Wauquiez destiné aux agriculteurs sinistrés par les intempéries de 2019 :

Monsieur le Président,

Nous saluons votre initiative et votre réactivité quant à la mise en place de ses 6 millions d’€ face à une urgence, conséquence de ces derniers orages.

L’épisode en question a été particulièrement intense et dévastateur et il faudra du temps, beaucoup de temps, pour que nos agriculteurs s’en remettent et retrouvent une trésorerie normale, leur permettant à minima d’assurer le fonctionnement de leur exploitation.

Les risques climatiques ont toujours existé, et l’agriculture y est exposé au premier rang. En 1973 un orage de grêle dévaste la commune de Anneyron : plus aucune culture n’était debout. Bien sûr, à l’époque, aucune culture n’était assurée, mais en 2019 comment se fait-il que la situation financière de nos exploitations agricoles soit si dégradée et ne permette plus de recourir à une assurance nécessaire à couvrir le risque financier des aléas climatiques auxquels elles sont exposés ?

Après un plan d’urgence sécheresse 2018 à peine clôturé pour perfuser nos éleveurs, voilà un nouveau plan d’urgence pour les orages de grêle. Vous devriez déjà songer à mettre en place un plan d’urgence sécheresse 2019, car avec les plus de 35 à 40 °C de ces jours de canicules, peu de cultures vont résister, sans compter les décisions préfectorales, souvent stupides, d’interdictions d’irriguer qui vont se succéder, et par voie de conséquence, entrainer d’autres difficultés de trésorerie dont n’ont plus besoin nos agriculteurs.

Comprenez qu’il existe un véritable malaise sur l’appauvrissement continu de notre agriculture, et que les plans d’urgences à postériori des événements montrent leur limite d’efficacité.

Quant à votre proposition d’expérimenter un fond régionale assuranciel dans le cadre en autre de la PAC : sachez que la PAC verse déjà 40 €/Ha aux agriculteurs qui souscrivent un « contrat aléas climatique », mais que compte tenu du taux de franchise de 30%, l’agriculteur ne devient qu’un opérateur de transfert de fond vers les compagnies d’assurances sans jamais pouvoir prétendre à une quelconque indemnité.

Votre mesure me semble être une belle usine à gaz dans la complexité de sa mise en place. Une fois tous les freins réglementaires levés, rien qu’au travers de sa lecture, la notion d’urgence me semble totalement être anéantie. Je doute de son efficacité. 

Oui, le risque grêle et tempête doit est couvert par un contrat d’assurance. Oui, des investissements importants sont vitaux pour développer une irrigation performante à permettre à nos agriculteurs d’assurer leur rendement sans être les boucs-émissaires d’un acharnement médiatique et administratif. Oui, quand on veut on peut !

Oui, Monsieur le Président, le service des urgences déborde. Il est urgent de ne plus simplement secourir, mais il est indispensable de mettre en place de vrais solutions économiques pour nos agriculteurs et de leur redonner 40 années de détournement et de confiscation de leur budget.

Vous aviez promis de faire de l’agriculture une de vos priorités régionales.

Monsieur le Président, promettez-le à l’agriculteur que je suis.

Nous voterons pour ce rapport.

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