Académie de l’organisation mondiale de santé

Intervention de Vincent Lecaillon – 29 avril 2021

Rapport n° 5326

En Assemblée plénière auvergnate et rhônalpine du 29 avril 2021, Vincent Lecaillon (RN) a critiqué le projet d’une académie dans la Métropôle de Lyon de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) :

Monsieur le Président,

Cette Académie que l’OMS va ouvrir sur Lyon, à moins d’une heure quarante de son siège de Genève et dont l’ambitieux objectif est d’apporter des moyens d’apprentissage à 60 millions de personnes, renforcera le rayonnement de la capitale des Gaules, de notre région et de la France à travers le monde. Cette Académie participera ainsi au « POUVOIR DOUX » que notre pays peut exercer sur d’autres acteursfgéopolitiques. Il est probable que ce projet induira également des effets économiques positifs pour la ville de Lyon.

Concernant le montage financier de ce programme immobilier de 59,3 millions d’€, si la région y participe pour 24,65 millions d’€, c’est-à-dire pour un peu plus de 41% de son coût total, et en devient propriétaire, c’est pour notre collectivité une assez bonne affaire.

A la réserve près, que les apparences peuvent être trompeuses, puisque en effet, vous prévoyez que la Région devra mettre à disposition  à titre gratuit les bâtiments abritant cette Académie. Or, avec un prix de location d’immobilier d’entreprise, autour de 190 € le m²  dans cette partie de la métropole lyonnaise, pour une surface de plus d’un hectare, c’est donc un montant annuel de plus de 2 millions d’€, dont vous risquez de priver notre collectivité : en fait en trente ans nous aurons perdu l’équivalent du coût de construction de ce projet ! Et dans dix-sept ans, la perte de loyer, additionnée à notre participation financière équivaudra au montant total de l’opération !

Nous ne  voyons pas l’intérêt d’un tel montage financier, si ce n’est celui de faire un beau cadeau à l’OMS avec l’argent des contribuables !

Egalement nous pointons un effet induit à ce type de projet, bien connu et vérifié à Bruxelles, Strasbourg, Luxembourg, et en Haute-Savoie : à savoir l’arrivée de Hauts fonctionnaires internationaux et de frontaliers dans la capitale des Gaules, qui engendrera une flambée des prix de l’immobilier, et de celui des nuitées d’hôtel. Et qui participera ainsi à repousser les lyonnais des classes moyennes et des classes populaires, n’ayant pas accès au logement social, en périphérie de l’agglomération. Processus bien décrit par le géographe Christophe Guilluy.

En résumé : certes un bon projet sur le plan macroéconomique et géopolitique, mais assez catastrophique à l’échelle microéconomique pour les habitants et  les entreprises du sud Lyonnais, qui subiront immanquablement le renchérissement de leurs loyers!

En conséquence,  pour les raisons que je viens d’évoquer, nous nous ABSTIENDRONS sur ce rapport.

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