Plan régional en faveur de la pêche (avec amendement)

Intervention de Jérôme Buisson – 9 mars 2023

Rapport n° 7421

Le 9 mars 2023, en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Jérôme Buisson s’est prononcé sur le plan régional en faveur de la pêche :

Mesdames, Messieurs les conseillers régionaux ; Monsieur le président,

Depuis 2017 la région a conclu un partenariat avec l’Association Régionale des fédérations départementales de Pêche et de protection du milieu aquatique de la Région Auvergne Rhône Alpes (ARPARA). Deux conventions de partenariat et d’objectifs (CPO) ont été menées à terme, chacune comportant un investissement de 3 millions d’€ sur 3 ans, soit 6 millions d’€ au total.  Ce partenariat s’inscrit dans le cadre d’un programme de développement de la pêche.

Vous envisagez de renouveler ce plan sans en modifier le montant soit 3 millions d’€ sur 3 ans.

Ces conventions de partenariat et d’objectifs ne sont pas dénuées d’intérêt, bien au contraire.

Elles ont permis d’améliorer la connaissance des espèces dans la Région, d’agir en faveur de la biodiversité et de préserver les écosystèmes par les restaurations et aménagements nécessaires, et plus généralement de réaliser un certain nombre d’investissements cruciaux. Elles ont également permis de pleinement intégrer les associations de pêche dans le processus de protection de l’environnement.

Par ailleurs ce partenariat entre acteurs publics et associatifs est à saluer. Il montre que l’action collective entre public et privé peut permettre d’atteindre plus rapidement des objectifs profitant à tous.

Mais votre projet peine par sa vision réductrice.

Focalisés sur les activités de pêche « loisir » et le rôle des associations de pêche dans la gestion et la restauration des cours d’eau et milieux aquatiques, vous ignorez entièrement le rôle des professionnels de l’aquaculture dans la préservation des milieux aquatiques et de la biodiversité. Je rappelle que mon département, l’Ain, est le premier département de France pour la production de poissons d’eau douce. La Dombes est la première zone piscicole de France.

Étendre le champ de ce partenariat aux acteurs professionnels permettra de le rendre plus effectif. Tous les acteurs pertinents doivent être pris en compte pour mener à bien ces projets. Inclure les professionnels dans le champ de la convention de partenariat et d’objectifs permettrait une plus grande synergie entre acteurs. L’eau traverse nos terres et nourrit nos activités. Il nous semble ainsi nécessaire de consulter des partenaires nationaux dépendants des ressources en eau tels que la FNSEA ou l’ONF, ce que ce rapport néglige.

Le développement économique du secteur aquacole est également un enjeu majeur. Par exemple, l’utilisation de nouvelles espèces de crevettes dans les étangs permettrait d’accroître le rendement économique tout en préservant la biodiversité.

Aussi les fonds débloqués pour ce nouveau plan sont identiques à ceux des deux dernières conventions, 3 millions d’€ sur 3 ans. Ne pas augmenter le montant alloué c’est ignorer la crise qui nous frappe. C’est fermer les yeux sur une inflation violente qui vient sanctionner tous les aspects de la vie économique et sociale. C’est nier l’explosion des coûts. Comment mener à bien autant de projets qu’avant, si ce n’est plus, avec le même montant d’aides alors que les coûts explosent ?

Dans le même temps les chasseurs ont bénéficié d’une augmentation de 10% du montant de l’aide leur étant consacrée. Il ferait sens de revaloriser d’au moins autant le montant accordé dans le cadre de ce contrat de partenariat et d’objectifs.

Les situations de stress hydrique de plus en plus fréquentes mettent en péril nos milieux humides et nos cours d’eau et le montant de ce plan est insuffisant pour faire face aux enjeux majeurs concernant nos besoins en eau et les ressources disponibles pour la préservation de la biodiversité.

Enfin, agir en faveur de la préservation des cours d’eau et des milieux aquatiques implique de tenir compte des constructions sur ces cours d’eau, et notamment les moulins. Constructions historiques sur nos cours d’eau, les moulins souffrent aujourd’hui d’une politique agressive tendant à leur destruction alors qu’ils sont parfaitement adaptés à leur environnement et jouent un rôle certain dans le maintien de la continuité écologique. Votre plan n’indique aucune mesure à ce sujet.

Ainsi, nous voterons en faveur de cette convention de partenariat et d’objectifs. Nous espérons toutefois que nos alertes et les importants manques que nous avons signalé permettront la mise en œuvre d’une démarche plus large et plus profonde.


Amendement présenté par Michel Lucas

Consultation pour le bon équilibre de l’alliance entre l’eau et la terre

Exposé des motifs :

Ce rapport développe les différents partenariats liés au loisir de la pêche et porte sa conclusion sur un PLAN DE VALORISATION DE LA PÊCHE. Il est très restrictif sur l’équilibre de la biodiversité dans la contribution de la SRADDET à l’atteinte du bon état écologique des cours d’eau et des lacs.

Le bon équilibre en biodiversité est le fruit d’une alliance entre l’eau et la terre. Or concernant la terre, nous avons l’agriculture dont les agriculteurs sont reconnus pour être les premiers acteurs de l’écologie, et la forêt. Ces 2 composantes côtoient les rives des cours d’eau qui dépassent les limites du département et de la région.

Avant de retrouver naturellement son lit, l’eau provient de l’ensemble de la surface des terres qui voit son milieu évoluer du fait de l’agriculture et du développement des forêts :

– La nature des cultures agricoles évolue ainsi que les produits utilisés. 

– La forêt s’est développée et est passée de ~ 9 millions d’hectares en 1830 à ~ 17 millions en 2018.

Ces 2 facteurs étant un paramètre essentiel pour le bon équilibre de l’alliance entre l’eau et la terre, donc, pour une meilleure gestion du milieu aquatique, il manque dans ce rapport les partenaires nationaux à consulter que sont la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) et l’Office National des Forêts (ONF).

Par conséquent, nous vous demandons que soit ajouté le chapitre II comme suit :

AMENDEMENT :

Ajouter un chapitre II :

II)  Développement durable :

En consultation près des instances nationales que sont la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) et l’Office National des Forêts (ONF), l’Association Régionale des Fédérations Départementales de Pêche et de Protection du milieu aquatique de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (ARPARA) se tient informée des paramètres influents sur le bon état écologique des cours d’eau.

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