Création de l’association d’études sur le matériel roulant (avec vidéo)

Intervention de Charles Perrot (préparée par Maurice Faurobert) – 20 février 2014

Rapport n° 14.06.102

Monsieur le Président,

Charles-PerrotMaurice-FaurobertLa question du matériel roulant s’est posée à la Région dès le début de ses responsabilités en tant qu’ Autorité Organisatrice des Transports.

C’est vrai qu’à l’époque, le parc des rames était plus que vieillissant et a nécessité, outre une prise de conscience, un renouvellement urgent tenant compte de l’évolution des besoins.

La planification des commandes a prévu non seulement le remplacement des rames obsolètes mais encore les besoins nouveaux entraînés par le cadencement mis en place, et par l’augmentation du nombre des voyageurs estimés à 50% en 10 ans.

Cet afflux d’usagers s’explique d’une part par le renchérissement des carburants et des taxes d’Etat, et d’autre part par le billet de train subventionné à 70%. Les automobilistes surtaxés se sont trouvés financés en choisissant le train. Ils ont gardé jusque là cette option, malgré les carences que nous dénonçons : manques de ponctualité, trains supprimés, quelques fois l’inconfort et l’insécurité, etc.

L’ensemble des Régions était dans des conditions semblables du point de vu du renouvellement de matériel. Des négociations communes ont pu obtenir des regroupements de commandes et des économies d’échelle. C’est dire que la plus grande partie des commandes est derrière nous même s’il y a beaucoup de livraisons à venir.  De ce point de vue, cette nouvelle structure pour gérer des commandes semble donc à contre temps.

Par ailleurs le gouvernement envisage, semble-t-il, un nouveau cadre géographique à la décentralisation en ramenant le nombre de régions de 22 à 15. Un beau chambardement en perspective. Là encore ce projet semble mal justifiée et laisse le sentiment qu’on met la charrue avant les bœufs.

Il se dit aussi que la mise en place de cette nouvelle association permettrait aux Régions qui paient le matériel roulant, d’en devenir propriétaires alors qu’aujourd’hui, c’est la SNCF qui a ce statut.

Mais dans ce cas, les Régions doivent s’attendre à en assurer la maintenance, prise en charge actuellement par la SNCF. Or, il est reconnu que la maintenance, et je cite le Président de la Région Ile de France : « est une méchante servitude et que la dépense devient vite très importante ».

Autre suggestion de la Commission transport de l’ARF : confier la maintenance aux constructeurs des rames. Mais où serait l’intérêt régional de doubler ainsi une structure en même temps que de rendre caduc un savoir faire, accumulé en une longue expérience dans l’entreprise nationale ? Les difficultés actuelles de relation et de transparence avec la SNCF n’en seraient sûrement pas résolues, voire même peut-être amplifiées.

Enfin, que cherche-t-on ? En 1937, les sociétés privées de chemin de fer ont été nationalisées au sein de la SNCF pour une gestion de service public. Aujourd’hui, l’ambition de tout diriger, de fragmenter, de tout régenter, avec des exécutifs socialistes dans les différentes Régions, nous ramène ¾ de siècle en arrière en fractionnant un peu plus l’entreprise de chemin de fer qui a pour vocation, au contraire, d’intégrer les multiples métiers du transport ferroviaire.

Quant au montant de 60 000 € pour une adhésion, il ne laisse pas présager le souci d’un budget très contraint.

Pour toutes ces raisons, nous voterons contre ce projet.


Charles Perrot (FN) sur les études du matériel… par FNRhoneAlpes

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