Rapport n° 95018
Intervention de Christophe Boudot – 27 mars 2025
Le 28 mars 2025 en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne Rhône-Alpes, Christophe Boudot (RN) est intervenu pour défendre notre modèle agricole français, familial et enraciné.
En responsabilité, notre groupe soutient vos plans d’action relevant – soyons très honnêtes – un véritable dynamisme dans l’investissement direct en direction des exploitations, dans le soutien aux filières, dans l’installation des jeunes, dans la relocalisation des productions, sans oublier dans le soutien aux innovations technologiques avec l’avènement de l’IA.
Cependant, malgré ces aides, malgré le quadruplement du budget, malgré la très bonne utilisation des fonds européens – vous l’avez rappelé – force est de constater que la situation des exploitants agricoles ne s’améliore pas. Pire encore, le monde agricole se meurt. La vérité est que la politique française se décide à Bruxelles aujourd’hui et que vos mesures d’accompagnement ne seront jamais suffisantes sans la remise en cause du cadre actuel. Le problème de fond que révèle cette crise agricole est bien celui de l’avenir de notre souveraineté alimentaire et la survie, la transmission d’un modèle agricole de type familial et enraciné.
Sur le plan de la souveraineté alimentaire, face aux nouvelles menaces, nous devons être capables de réagir. Nous devons aussi instaurer des mesures de protection de nos filières en danger. Depuis 15 ans, nous avons perdu près de 200 000 fermes en France et cela continue. Nous scellerons la fin d’un modèle d’exploitation enraciné et familial pour un nouveau modèle financiarisé et industrialisé.
La Commission européenne conduit les négociations des traités internationaux à notre place. Votre gouvernement laisse finalement faire, tétanisé par le respect des impératifs industriels allemands, laissant la Commission européenne faire de l’agriculture, une nouvelle variable d’ajustement. Notre gouvernement surtranspose encore et toujours plus de normes, de directives européennes et le
Président MACRON se complaît dans une soumission au principe de libre-échange porté par l’Union européenne dont il y a peu, vos députés ont fait réélire la Présidente. Le problème est que personne en France n’a le courage de renverser la table et de sanctuariser le modèle agricole français dans une sorte d’exception agriculturelle. On assiste véritablement à un immense plan social de la paysannerie française. L’agriculture familiale et enracinée est bel et bien devenue un obstacle, une entrave au système. Très peu de promesses de 2024 auront été tenues.
Il y a le plus grave encore, liquider les paysans, c’est liquider en même temps un art de vivre, un dynamisme rural et une civilisation. Alors, les vols, les actes de vandalisme, les insultes sont désormais courantes. Dernièrement, un député de la France islamiste s’est même permis de comparer la viticulture à la production de cannabis. Il a ainsi comparé une production d’excellence unique au monde à un trafic illicite et dangereux.
Plus sérieusement, nous devons défendre nos agriculteurs et globalement, toute la ruralité. Nous devons les défendre. Car, au plus haut de l’État, il n’y a pas de volonté de résoudre la crise structurelle qui condamne des pans entiers de notre agriculture. Pourtant, s’occuper des paysages, s’occuper du vivant est une fierté. C’est même un devoir de défendre nos terres, cet héritage que nous avons reçu de nos parents et que nous devons transmettre à nos enfants. Rien que pour cela, le monde agricole doit être sanctuarisé et devenir une véritable priorité nationale.
Monsieur le Président – on le sait –, votre gouvernement est en sursis tant il tire à hue et à dia. Il navigue sans boussole dans le brouillard épais de ses contradictions. Ici, en Région, vous tentez de colmater les brèches malgré votre volontarisme. Dont acte. Ce rapport, nous le voterons bien évidemment. Il nous a permis de rappeler notre soutien et notre attachement au monde agricole si méprisé aujourd’hui.
Je vous remercie.
Amendement présenté par Christelle Dupré
Exposé des motifs :
La région Auvergne-Rhône-Alpes, confrontée aux défis du changement climatique et à la nécessité de diversifier son agriculture, doit explorer de nouvelles voies de développement agricole.
L’expérimentation de cultures innovantes, adaptées aux conditions pédoclimatiques de la région, représente une opportunité pour renforcer la résilience des exploitations agricoles et améliorer leurs revenus.
L’exemple de la culture de la canne à sucre en Corse, démontre le potentiel d’adaptation de certaines cultures à de nouveaux territoires, ouvrant ainsi des perspectives pour la région Auvergne-Rhône-Alpes ; pour cela il est essentiel de mobiliser des moyens financiers pour soutenir les agriculteurs dans la prise de risque liée à l’expérimentation de nouvelles cultures.
L’existence d’appels à projets comme les PEPIT (Pôles d’Expérimentations agricoles Partenariales pour l’Innovation et le Transfert) sont des outils importants pour se faire.
AMENDEMENT :
Ajouter :
« De solliciter auprès de l’État, de l’Autorité de gestion de la programmation 2023-2027 et des crédits européens FEADER, la mise en place d’une enveloppe financière dédiée à l’expérimentation de nouvelles cultures en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Cette enveloppe devra permettre de financer :
- Les études de faisabilité et les essais culturaux.
- L’acquisition de matériel spécifique.
- L’accompagnement technique des agriculteurs.
- La diffusion des résultats et des bonnes pratiques.
Il est important d’insister sur les dispositifs d’appels à projets existants dans la région, et de s’assurer de leur bonne communication auprès des agriculteurs. »
Amendement présenté par Michel Lucas
Exposé des motifs :
Le programme régional FEADER 2023-2027 permet de mobiliser une aide publique totale d’un milliard d’euros dont 400 millions d’euros de crédits-Région.
Toutes les décisions concernant notre agriculture, toutes, sont prises à Bruxelles dans un contexte d’ouverture de traités de libre échange alors que 40 accords sont déjà signés par l’UE faisant fi de toutes les frontières qui devaient protéger notre économie.
Nous sommes confrontés à une concurrence déloyale dont le marché extérieur ne respecte :
- ni nos normes,
- ni nos règles,
- ni nos conditions sociales et environnementales,
et ceci avec l’approbation des écologistes d’extrême-gauche qui sacrifient notre agriculture mettant en cause nos conditions d’exploitation et la prétendue pollution animale, tout en les acceptant partout ailleurs dans le monde, alors que la principale source de pollution est le transport lié aux échanges commerciaux !
Ce que demandent les agriculteurs, c’est de vivre de leur travail et non pas des aides qui leurs sont attribuées pour mieux les conditionner à la volonté de l’UE. Une exploitation agricole, c’est aussi une entreprise qui doit être considérée comme telle !
Ce rapport propose de mobiliser un montant supplémentaire de 15 millions d’euros en autorisation de programme (chapitre 906) pour mieux accompagner jusqu’à la fin de la programmation 2023-2027 les investissements des agriculteurs afin de conserver et développer des exploitations agricoles performantes, productives et armées contre les aléas climatiques. Que fait-on des autres exploitations ?
Ce rapport est insincère car il ne défend pas nos agriculteurs contre les agressions européennes envers nos agriculteurs qui sont soumis au diktat de Bruxelles.
AMENDEMENT
Modifier le paragraphe comme suit :
« De mobiliser un montant supplémentaire de 15 millions d’euros en autorisation de programme (chapitre 906) pour mieux accompagner jusqu’à la fin de la programmation 2023-2027 les investissements des agriculteurs afin de conserver et développer des exploitations agricoles performantes, productives et armées contre les aléas climatiques de soutenir nos agriculteurs dans le but d’améliorer leurs conditions d’exploitation en : (…) »