Rapport n° 97303
Intervention de Rémi Garnier – 26 juin 2025
Le 26 juin 2025, en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Rémi Garnier (RN) est intervenu sur la promotion du tourisme dans notre région :
Monsieur le Président, chers collègues,
À la lecture de ce rapport d’activité 2024, une conviction s’impose : la montagne demeure un levier stratégique majeur pour le développement touristique de notre région, et son attractivité ne se dément pas.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : +7,6 % de nuitées hivernales sur l’ensemble des stations, une progression dans toutes les catégories d’hébergement, des résidences de tourisme aux meublés en passant par les villages vacances et les hôtels, preuve d’une dynamique réelle sur l’ensemble du massif alpin et auvergnat.
Ce succès n’est pas un hasard. Il est le fruit d’une politique publique coordonnée, qui s’appuie sur des outils de pilotage de plus en plus fins : baromètres conjoncturels, données téléphoniques Orange Flux Vision, partenariat avec Atout France pour l’étude Montagne 2024, et analyse qualitative de la clientèle allemande pour la reconquête du marché hivernal.
Nous saluons également les efforts de diversification engagés par l’Agence : la plateforme laregionduvelo.fr et ses 700 itinéraires cyclables participe à désaisonnaliser l’offre et à inscrire la montagne dans une logique quatre saisons, plus durable, plus équilibrée économiquement.
De même, les dispositifs en faveur des jeunes générations doivent être soutenus et amplifiés. Je pense au partenariat avec la carte Emblem et l’ESF qui a permis à 1 000 jeunes de Lyon et Grenoble de découvrir le ski lors du Winter Opening à l’Alpe d’Huez. Je pense aussi au programme Départ 18:25 mené avec l’ANCV et le fonds Essentiem, qui lève des freins financiers à la pratique des sports de glisse pour les 18-25 ans.
Ce sont là des initiatives précieuses pour l’avenir social et économique de la montagne, car elles participent à renouveler la clientèle, à démocratiser l’accès aux sports d’hiver et à lutter contre la fracture territoriale et générationnelle.
Mais cette réussite ne doit pas masquer les défis à venir. Le climat impose une transformation profonde du modèle économique de certaines stations. La diversification doit être réelle, pas seulement dans les discours. Le soutien aux petites stations de moyenne montagne, à la rénovation du parc d’hébergement, à la formation des saisonniers, ou encore à l’accessibilité pour les publics empêchés, doit être consolidé.
À ce titre, je salue l’intégration de critères d’éco-responsabilité et d’accessibilité dans le nouveau label Destination d’Excellence, qui remplacera la marque « Qualité Tourisme ». Ce changement de référentiel est essentiel pour structurer un tourisme de montagne plus inclusif, plus sobre, plus résilient.
Enfin, à l’horizon 2030, la candidature des Alpes françaises aux Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver pourrait jouer un rôle de catalyseur. Encore faut-il qu’elle ne se traduise pas uniquement par des effets d’image, mais par des investissements concrets dans les infrastructures, les mobilités, les formations et l’innovation.
La montagne est une chance immense pour notre région, mais elle n’est pas inépuisable. À nous de ne pas en faire une vitrine figée, mais un laboratoire vivant d’un tourisme durable, solidaire et tourné vers l’avenir.