SOUTENIR LE NUCLÉAIRE POUR DÉFENDRE NOTRE SOUVERAINETÉ

rapport n° 101448

Intervention de Michel Lucas

Dans un contexte de tensions géopolitiques sur l’énergie, et de besoin urgent de souveraineté industrielle, le débat sur la relance du nucléaire et en particulier sur les nouveaux réacteurs EPR2 est plus que jamais crucial. Il s’agit d’un choix de société pour l’avenir de la France ainsi que de notre région.

La consommation électrique française va croître jusqu’à 40 % d’ici 2050. Près de la moitié de notre parc nucléaire actuel a été bâti dans les années 70-80, il est donc impératif de construire des EPR2, de s’orienter vers une énergie stable, une énergie sûre, constante, qui répond à notre indépendance énergétique.

Le nucléaire est une énergie sûre, l’EPR2 est un modèle simplifié inspiré du retour d’expérience industrielle et conçu pour être plus fiable, plus sûr et plus économique que les précédentes centrales.

Le nucléaire a ses détracteurs !

Il répond pourtant aux critères environnementaux, c’est l’énergie la plus propre au monde qui nécessite peu de surface au sol.

En comparaison, pour une centrale nucléaire de 1 km², à production équivalente d’énergie,

– les éoliennes terrestres nécessitent 51 fois plus de surface au sol

– les éoliennes en mer 512 fois plus,

– les panneaux photovoltaïques 85 fois plus,

les travaux d’installation et d’acheminement de l’énergie nécessitant de déboiser sont un contresens écologique et économique car les constituants sont fabriqués à l’autre bout du monde.

En France, environ 96 % du combustible usé peut être recyclé ou réutilisé, et seulement 4 % deviennent des déchets ultimes à stocker.

Les détracteurs du nucléaire oublient que la vie sur terre est possible grâce à une gigantesque centrale nucléaire du système solaire !

En juin dernier, nous avons argumenté et voté le rapport sur le réarmement de la France, les centrales nucléaires occupent une place stratégique, elles garantissent une indépendance énergétique essentielle à la souveraineté nationale.

En assurant une production d’électricité stable et peu dépendante, le nucléaire permet de soutenir durablement l’industrie de défense et les besoins énergétiques des infrastructures militaires. Cette autonomie renforce la résilience du pays face aux crises internationales et accompagne la modernisation des forces armées. Ainsi, le nucléaire civil constitue un levier majeur de puissance et de sécurité nationale.

Nous réarmons la France, mais j’ajouterais que nous devons de plus en plus nous affirmer dans notre souveraineté, sachant que récemment, toujours dans le domaine de notre défense nationale, le projet franco-allemand du Système de combat aérien du futur (le SCAF) est remis en cause à la suite de divergences politiques et stratégiques, l’Allemagne envisageant de se passer de la France pour développer son propre avion du futur !

J’insiste sur le fait que, la situation géopolitique étant instable, nous devons construire notre souveraineté pour une vision nationale forte sur le très long terme.

C’est une formidable opportunité de relancer la filière nucléaire française, qui motive la formation de métiers aujourd’hui en tension, ainsi que de techniciens, d’ingénieurs et de physiciens, pour aboutir à une revitalisation du tissu économique local et national.

Au terme du projet, chaque centrale nouvelle EPR2 fournira 1000 emplois permanents dans un secteur qui compte déjà plus de 220 000 emplois en France.

Parce que la souveraineté énergétique n’est pas un luxe, que l’énergie nucléaire nous engage sur le long terme, qu’elle est la condition de notre liberté, de notre prospérité, et de notre avenir.


Pseudo-défenseur de nos territoires ici mais vrai fossoyeur à Bruxelles !

Amendement présenté par Michel Lucas

Soutien financier à l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon pour la création d’une plateforme d’excellence

Exposé des motifs :

Les entreprises françaises recherchent des débouchés économiques à l’international, et la Région finance des aides à leur développement.

Les trois pays en tête de production d’énergie nucléaire sont les Etats Unis, la Chine, et la France. Nous avons notre place sur le marché international du nucléaire.

Pour faire connaitre nos compétences à former des ingénieurs et notre capacité à développer des petits réacteurs modulaires, il est nécessaire de s’ouvrir sur un périmètre plus étendu que celui de l’Europe. Ceci permettrait de se faire connaitre dans le but d’obtenir ultérieurement des marchés, mais aussi d’étendre la formation à des ingénieurs hors périmètre européen qui deviendraient des acteurs du développement régional.

Ainsi il est proposé que l’ambition de la Région de soutenir financièrement l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon pour la création d’une plateforme soit qualifiée d’une plateforme internationale d’excellence.

AMENDEMENT :

Modifier l’alinéa suivant comme suit :

De donner délégation à la Commission permanente pour apporter un soutien financier à l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon pour la création d’une plateforme européenne internationale d’excellence en sciences et ingénierie des matériaux dédiés aux petits réacteurs modulaires.


Pseudo-défenseur de nos territoires ici mais vrai fossoyeur à Bruxelles !

Amendement présenté par Christel Dupré

Renforcer le soutien à la filière nucléaire régionale, pilier de la souveraineté énergétique et industrielle.

Exposé des motifs :

La Région Auvergne-Rhône-Alpes se positionne comme un leader incontesté de la filière nucléaire française, comme le démontre le rapport présenté. Ce secteur est un pilier de notre souveraineté énergétique et industrielle, créant des dizaines de milliers d’emplois qualifiés et générant une part majeure de notre électricité. Cependant, il est essentiel de passer d’une simple reconnaissance à une action volontariste et proactive.

AMENDEMENT :

De sensibiliser à la formation professionnelle en mobilisant un plan de communication régional ambitieux afin de moderniser l’image du nucléaire par le biais :

  • d’une campagne d’image dans les médias locaux, les lycées, afin de déconstruire les préjugés, et en mettant en avant les bénéfices concrets et les valeurs de la filière (emploi d’avenir, rémunération attractive, bilan énergétique décarboné…),
  • d’une mise en avant des formations courtes et des financements possibles, et organisation de forums de l’emploi dédiés au nucléaire,

de la création de séries de mini-documentaires sur les orientations et choix de postes par le biais « d’ambassadeurs » (jeunes professionnels en poste), ainsi que par le biais d’influenceurs sur les réseaux sociaux afin d’expliquer la filière de manière simple et accessible à tous.


Pseudo-défenseur de nos territoires ici mais vrai fossoyeur à Bruxelles !

Amendement présenté par Rémi Garnier

Moratoire sur le développement des énergies intermittentes

Exposé des motifs :

Le développement rapide des énergies intermittentes, notamment l’éolien et le solaire, bouleverse profondément l’équilibre du système électrique français.

Leur caractère aléatoire et non pilotable entraîne des effets économiques et techniques qui fragilisent le modèle nucléaire, pourtant pilier de la décarbonation et de l’indépendance énergétique de notre région et de la France.

D’un point de vue économique, la production intermittente, prioritaire sur le réseau et subventionnée, fait chuter les prix de marché de l’électricité, réduisant ainsi la rentabilité des centrales nucléaires existantes. Cela compromet la capacité d’investissement nécessaire à la prolongation du parc et au développement de nouveaux réacteurs.

Sur le plan technique, la variabilité de la production solaire et éolienne complexifie la gestion du réseau, obligeant à mobiliser des moyens d’appoint (gaz, importations) ou à réduire la production nucléaire, parfois en contradiction avec les objectifs de neutralité carbone.

Enfin, la multiplication non planifiée de projets intermittents met en péril la cohérence du mix énergétique et peut engendrer des surcoûts pour le consommateur final.

Dans ce contexte, un moratoire temporaire apparaît nécessaire pour réévaluer la trajectoire énergétique de notre région et les choix à venir, garantir la stabilité du système électrique, et préserver la viabilité économique du nucléaire, indispensable à la souveraineté énergétique et à la lutte contre le changement climatique.

AMENDEMENT :

Ajouter ce qui suit : D’instaurer un moratoire temporaire sur le développement des énergies intermittentes (solaire et éolien) au sein de notre région afin de préserver l’équilibre du système électrique et la viabilité du parc nucléaire.


Pseudo-défenseur de nos territoires ici mais vrai fossoyeur à Bruxelles !

Amendement présenté par Michel Lucas

Défendre la souveraineté énergétique nucléaire contribuant à notre souveraineté militaire

Exposé des motifs :

La filière énergétique nucléaire française repose sur des entreprises nationales qui développent cette forme d’énergie pilotée par l’Etat.

Ces entreprises sont pour les principales :

  • EDF, l’opérateur historique du parc nucléaire français.
  • Framatome, pour la conception et la fabrication des réacteurs et du combustible nucléaire.
  • Orano, spécialiste du cycle du combustible nucléaire.
  • Le commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), dans la recherche et innovation dans le domaine nucléaire.
  • L’agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), pour la gestion à long terme des déchets nucléaires.

Lors de l’AP de juin 2025, nous nous sommes prononcés pour le réarmement de la France dans l’intérêt national. L’énergie nucléaire a ainsi un intérêt stratégique et contribue à notre souveraineté militaire de défense nationale (contrairement aux énergies fossiles et aux énergies intermittentes que l’on ne maitrise pas).

Pour ces raisons, nous vous proposons de mettre en valeur l’intérêt national du nucléaire.

AMENDEMENT :

Ajouter : De défendre la souveraineté énergétique contribuant à notre souveraineté militaire de la France par un appui fort et durable de la filière nucléaire.


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