Modalités d’application des nouvelles orientations de la politique régionale agricole et de développement rural

Intervention de Christophe Boudot – 14 décembre 2011

Rapport n° 11.05.770

Monsieur le président, monsieur le vice-président, mes chers collègues,

Il y a un an, le groupe Front National votait, avec l’ensemble des groupes politiques de cette assemblée, le plan régional pour l’agriculture et le développement rural, montrant une nouvelle fois son attachement au monde paysan et à nos terroirs.

Vote de bon sens, qui nous a d’ailleurs valu la gratitude de nombreux agriculteurs qui lassés des promesses non tenues du gouvernement rejoignent en masse, le Front national.

Le rapport que vous nous soumettez porte principalement sur 3 volets de cette délibération et leurs différentes modalités d’application.

– D’abord, le maintien de la capacité d’abatage des animaux d’élevage.

C’est effectivement un progrès sensible que tous les abatages d’animaux de consommation soient réalisés par des établissements, agréés et proches des lieux de production.

Ils sont les garants d’un abatage digne répondant à toutes les normes sanitaires et environnementales élémentaires.

Nous avons tous en mémoire, ces moments de fêtes rituelles où nos quartiers se transformaient durant plusieurs jours en véritable zones d’égorgement à ciel ouvert.

Tout n’est pas réglé, mais les choses se sont bien améliorées, il convient de s’en réjouir !

La Région joue son rôle quand elle aide les établissements de taille modeste, bien implantés à investir et à résister aux grands groupes de transformation.

Cette aide à l’investissement soutient la rentabilité des unités et pérennise les centaines d’emplois de cette filière.

Mon groupe salue également l’intervention de la Région qui favorise les aides directes aux exploitants dans le cadre des CROF, des filières de l’élevage agricole qui souffrent tellement des diktats de la grande distribution et de l’Europe de Bruxelles.

– Ensuite, l’optimisation de l’usage de l’eau en agriculture.

Il n’a échappé à personne que le climat de notre pays, depuis 20 ans, est en phase de réchauffement et que le manque de précipitations sous forme de neige ou de pluie se fait cruellement ressentir dans certains territoires de notre région.

Certains attribuent ce réchauffement à l’activité humaine, ce n’est pas faux, mais c’est trop court pour expliquer l’ensemble du phénomène, d’autres pensent plutôt à des cycles longs et naturels de réchauffement comme le monde en a beaucoup depuis la création.

L’accès à l’eau, que ce soit en réseau d’irrigation individuel ou collectif est une nécessité qu’il faut désormais réglementer afin de pérenniser les besoins en eau de la population des villes et des champs sur l’ensemble de l’année et notamment pendant les mois d’été.

En effet, le recours à l’irrigation devient essentiel pour les cultures de nos exploitations céréalières, légumières ou fourragères, à cet égard, il parait inévitable d’adapter nos types de cultures en en semant certaines moins gourmandes en eau que d’autres.

De plus, ces cultures souffrent également de la circulation anarchique des denrées agricoles et de leur mise en concurrence déloyale avec des pays, dont beaucoup ne respectent pas les plus élémentaires normes sociales, environnementales ou sanitaires.

De plus, il est très regrettable que l’Europe de Bruxelles que vous soutenez et que vous revendiquez souvent interdise formellement toute aide directe aux investissements d’irrigation individuelle pour des exploitations ne pouvant bénéficier d’un accès aux ouvrages hydrauliques collectifs.

Ce n’est pas tout, il est un scandale que je voudrai dénoncer ici, celui des semences céréalières fermières.

Dans sa volonté de traquer la liberté individuelle sous toutes ses formes, et d’imposer à terme les cultures OGM dans notre pays, le gouvernement Sarkozy a fait voter à l’assemblée nationale, au mois de novembre dernier, par une vingtaine de députés présents en séance , la loi sur les certificats d’obtention végétale, qui impose à nos paysans l’interdiction de semer leurs propres semences et l’obligation de s’approvisionner, de facto, vers des sociétés multinationales de semences industrielles appartenant pour la plupart au lobby puissant des phytosanitaires.

Il s’agit de la fin de la liberté historique d’utiliser des semences libres et gratuites et c’est un gage de plus donné aux groupes industriels proches du pouvoir.

C’est un scandale que nous devons aux députés de l’assemblée nationale et que nous devons dénoncer sans esprit partisan ici si l’on veut vraiment soutenir nos agriculteurs.

– Enfin, dans le dernier volet de vos orientations, vous faites référence à la territorialisation agricole.

En voulant favoriser le rapprochement des filières de production et de transformation au plus près des consommateurs, filières courtes et créatrices d’emplois. Vous mettez également l’accent sur les réserves foncières et la nécessité de préserver l’activité agricole pour lutter contre la pression immobilière.

Tout cela peut s’entendre, mais, sous couvert de garantir les équilibres au sein des territoires, sous couvert de préserver coute que coute l’activité agricole dans des zones de toutes façons condamnés à l’urbanisation.

Votre responsable à la planification autoritaire et à la décroissance, le commissaire politique Leras met gravement en danger nos libertés individuelles et le grand principe du droit de propriété privée qui sont pour des millions de français, des valeurs essentielles et fondatrices de notre société.

Pour conclure, monsieur le président,

Nous voterons votre rapport qui va globalement dans le bon sens, qui marque une volonté affirmée d’aider nos agriculteurs et de garantir des produits de consommation les plus sains possibles, toutefois, j’ai la crainte que les directives de Bruxelles de plus en plus contraignantes auxquelles vous vous soumettez volontiers, et les intrigues politiciennes de certains groupes de votre majorité ne bouscule et remette gravement en cause l’excellence, l’équilibre, la croissance et la liberté du monde agricole.

Je vous remercie

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