Renouvellement du soutien de la Région Rhône-Alpes au CFA CIASEM

Intervention de Sophie ROBERT – 4/5 octobre 2012

Rapport n°12.02.557 (Formation tout au long de la vie)

Monsieur le Président, chers collègues,

Ha, le CFA des Mouliniers… Nous ne sommes ni en Sicile, ni à Naples ! Nous sommes à Saint-Etienne et pourtant l’omerta, la loi du silence, chacun ici semble se l’imposer !

L’histoire est digne de la mafia ! et pourtant depuis 10 ans la région ne sait trouver qu’une seule solution aux difficultés de gestion du CFA : les subventions.

Alors, au-delà du rapport de la Cour des comptes, du rapport Barois et de ses 21 préconisations, des chiffres, des subventions exceptionnelles, du gaspillage faramineux d’argent public, décrits par mes collègues tout à l’heure, je voudrais me faire le rapporteur des nombreux témoignages que j’ai reçus ces derniers mois : tous sont demandeurs d’un bon outil de travail mais n’y arrive pas tant ils subissent de pressions morales, voire de menaces, craignant même pour leur sécurité physique.

En fait, tout le monde se demande qui dirige le CFA : – un syndicat ? (Ou plutôt une poignée de virulents perturbateurs qui ont instauré un climat de terreur et de manipulation des professeurs et des apprentis). Ou un directeur trop faible, en tout cas impuissant, nommé par les chambres consulaires ?

Et oui ! Il faut savoir qu’on en est arrivé au point où tout le monde préfère subir et plutôt que de réagir notamment contre les propos et écrits diffamatoires qui circulent au CFA, de peur des représailles (menaces verbales, rayures sur les voitures, provocations multiples…). Des histoires folles, parfois de simples rumeurs, souvent des faits ? Je vous laisse interpréter ce qui va suivre à votre aise.

La direction et la DRH sont invectivées durant les réunions sans aucune sanction, les enseignants (sauf la poignée de syndiqués concernés) sont calomniés en cours en toute impunité, et ces mêmes cours sont parfois transformés en cours de syndicalisme où tout est permis, fut-ce de téléphoner, qu’on soit élève ou enseignant (facile pour le prof suivant de chercher à mettre un peu d’ordre et essayer de faire un cours !)…

Ce n’est pas tout ! Certains salariés semblent avoir des droits exceptionnels (absences injustifiées mais activités rémunérées hors du CFA grâce à des arrêts de travail à répétition).

Par ailleurs, on nous parle de dette du CFA, d’une gestion catastrophique mais tous les élus ne savent peut-être pas que le CFA a été le gros acheteur de pots d’échappement de la Loire, que l’hiver dernier des tonnes de ferrailles ont disparu, qu’on décompte de nombreux cas de perte de marchandises et d’achats abusifs : on se souvient notamment du pont automobile acheté pour l’atelier et qui n’est jamais arrivé jusqu’au CFA ; où est-il ?
Des blocs de foie gras ont été subtilisés, des bouteilles ont disparu de la réserve du restaurant, du matériel informatique aussi etc. etc.

Ajoutons que certains enseignants exerceraient sans avoir, semble-t-il, les diplômes nécessaires ou alors après les avoir acquis d’une façon étrange …

Nous n’insisterons pas plus là-dessus mais nous avons en notre possession des documents édifiants, des articles de journaux, des interviews, des rapports, des témoignages d’élèves, des témoignages de professeurs également, qui par peur, n’ont pas eu d’autre choix que de garder l’anonymat.

Des procès aussi.

Pendant ce temps, les employeurs des apprentis se plaignent. Nous avons rencontré des chefs d’entreprise qui ne veulent plus des apprentis du CFA car ils savent, et certains en ont fait les frais, qu’ils risquent de se retrouver sans motif devant les prud’hommes à cause d’apprentis remontés par des professeurs.

Une rumeur peut-être ? Cependant, nous rappellerons qu’un syndicat d’apprentis CGT avait vu le jour dans cet établissement. Une première en France ! Ephémère certes, mais les faits sont bien là, eux.

On se souvient des émeutes de l’année dernière où les élèves menés par ces mêmes syndicalistes ont séquestré le directeur, saccagé les bâtiments, mettant le feu aux poubelles après avoir vidé les extincteurs …

Vous le voyez, nous sommes typiquement dans ce système détestable où, avec une structure emblématique, un organisme de formation vit uniquement sur des subventions avec toutes les tentations qui en découlent pour ses bénéficiaires. Tout le monde sait pourtant ce qui se passe, qui en profite. Mais ce système quasi mafieux s’est installé, trouvant des protections un peu partout jusque, semble-t-il, dans les allées du Conseil régional.

Des millions d’euros de subventions exceptionnelles versées par la région, 4 directeurs en 10 ans, des effectifs d’apprentis dépassant à peine la barre des 1000, alors que l’établissement peut en accueillir 1800, des tensions continues entre la direction et la trop virulente CGT, des dizaines de procédures judiciaires, une quinzaine d’audits et d’expertises, une tentative de suicide, un redressement judiciaire, des manifestations, des dégradations, des insultes. Telle est l’histoire de l’établissement depuis des années. Etablissement qui semble très clairement soumis à l’anarchie la plus totale. Il est temps que cela cesse !

Il y a de nombreuses actions judiciaires en cours et nous ne voulons en aucun cas interférer dans le cheminement judiciaire de ces affaires. Mais nous dénonçons, avec force, ce système.

Pour toutes ces raisons, et parce que le Conseil Régional ne peut plus, ne doit plus dilapider l’argent de nos concitoyens, parce que l’omerta ambiante, la loi du silence doit être brisée, le groupe Front National prend ses responsabilités et votera contre cette énième subvention exceptionnelle de 200.000 euros, celle de trop !

Pour que les salariés et les apprentis puissent travailler dans la sérénité et non la peur au ventre, pour que l’apprentissage dans la Loire, que le Front National soutient depuis toujours, redevienne un vrai pôle de formation connu et reconnu par tous, il n’y a pas d’autre voie qu’une mise en liquidation la plus rapide possible de ce CFA, afin de faire renaitre un nouveau CFA sur des bases.
Je vous remercie.

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