Intervention de Mireille d’ORNANO – 13 décembre 2012

Rapport 12.16.676 : EGALITE FEMMES-HOMMES – « RHONE ALPES, TERRITOIRE D’EXCELLENCE EN MATIERE D’EGALITE PROFESSIONNELLE »

Monsieur le président,
Mes chers collègues,

En tant que femme d’abord, je ne peux être que favorable à tout engagement visant à rétablir une nécessaire égalité entre les femmes et les hommes et la convention cadre que vous soumettez aujourd’hui à notre examen va certainement dans le bon sens.

En tant que femme politique ensuite, je dis qu’il convient d’aller un peu plus loin encore dans les 3 objectifs que vous nous proposez.

L’égalité femmes/hommes dans le travail me semble être un point crucial. Si j’ai bien noté que l’égalité salariale est au centre de nos débats, j’aimerais que notre réflexion aille au-delà des TPE et PME, en prenant compte la situation salariale dans les entreprises subventionnées par l’Etat, dans les sociétés qui honorent les commandes passées par l’Etat et bien évidemment dans les entreprises où l’Etat est actionnaire. On ne peut tolérer plus longtemps que celles-ci méprisent la loi à ce point en ne la respectant pas.

Je ne vous donnerai qu’un seul exemple.

Dans le rapport d’observations définitives de la Cour des Comptes de l’association « Opéra de Lyon » on remarque page 22/25 concernant la masse salariale 2010 (il s’agit des salaires de décembre 2010 des salariés en CDI).
Avec ancienneté Hommes 4243 €        Femmes 2719,56 €
Hors ancienneté  Hommes 3880,52 €  Femmes 2490,76 €
Comme vous pouvez le constater, nous sommes loin de la parité souhaitée.
Pour les contrevenants, il faudra nécessairement aggraver lourdement les sanctions financières.

Le second objectif vise à développer la mixité dans les filières et les métiers. C’est assurément une bonne intention si l’on poursuit la réflexion au-delà. Afin que cette mesure puisse être tout à fait efficace, il faut également faire preuve de sévérité envers tous ceux qui méprisent la femme dans la vie quotidienne, qui la réduisent souvent à l’état d’esclavagisme en décidant à leur place. Je pense notamment à ceux qui revendiquent des horaires différents pour la fréquentation de nos piscines, ou encore ceux qui exigent que leurs épouses, leurs soeurs ou leurs filles soient examinées par des médecins femmes dans nos hôpitaux.

Je regrette que nos gouvernants aient souhaité créer un ministère du Droit des femmes, faisant donc une nouvelle fois le distingo sur leur différence.

Ce qui nous amène au 3ème objectif de la convention cadre : lutter contre l’éloignement de l’emploi des bénéficiaires du « congé parental ». Cet objectif est, à mon sens, étroitement lié à la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU), qui impose comme vous le savez, 20% de logements sociaux pour les communes de plus de 3 500 habitants. Cela contraint les communes de disposer d’un minimum de crèches et donc permettre aux femmes qui le souhaitent, de pouvoir travailler. Il serait souhaitable aussi d’accompagner cette loi avec la création d’un salaire parental, auquel pourrait être joint un statut social pour la fonction de parent et d’un droit à la retraite.

En conclusion Monsieur le président, Chers collègues, tout ce qui pourrait réduire l’inégalité insupportable qui existe toujours entre les deux sexes est évidemment souhaitable.
Malheureusement, M. Le Président, Chers collègues, je voudrais vous dire que les Françaises et les Français qui souffrent, et ils sont nombreux, attendent autre chose de leurs élus que cette mobilisation autour de la parité femmes/hommes. En effet, avec 5 millions de chômeurs, une précarité et même une pauvreté en constante augmentation, notre principale préoccupation et tous nos efforts doivent être consacrés au volet économique et à l’emploi. C’est en tous cas la priorité du Front national afin de tenter de sortir au plus vite d’une crise qui ne semble plus finir.

Vous comprendrez donc M. Le président, Chers collègues, que le Front national n’apportera pas sa caution à cet engagement de la Région qui nous semble bien secondaire eu égard aux problèmes actuels que traversent notre pays.
Je vous remercie