Renforcer l’approvisionnement des restaurants des lycées publics rhônalpins en produits locaux et régionaux (avec vidéo)

Intervention de Sophie Robert – 11 décembre 2014

Rapport n° 14.01.637

Monsieur le Président, chers collègues,

sophie-robert-BLOG2Pourtant de nature plutôt optimiste, jamais je n’aurais pensé lire un jour un tel dossier,parsemé de mots nouveaux pour vous, sécurité alimentaire, relocalisation surtout,et je me suis même demandée si vous n’aviez pas copié le programme du Front National pour rédiger l’exposé des motifs de votre
rapport.

J’y trouve des phrases, un peu compliquées je vous l’avoue, comme « la mondialisation de l’agriculture ne permet pas à l’agriculteur une juste distribution de la valeur ajoutée créée », ce qui se traduit en mots simples par : les agriculteurs vendent à perte des produits à la gran de distribution et ne survivent sous perfusion que grâce aux subventions financées par les impôts.

Mais si je bois du petit-lait en lisant ce rapport, c’est surtout parce que vous semblez prendre conscience des mots réels de notre société, société déracinée, délocalisée, mondialisée.

De tout temps les hommes ont cherché à produire eux-mêmes ce qu’il leur fallait, ajustant leurs besoins à ce qu’ils pouvaient faire et si les échanges commerciaux ont toujours existé, c’est qu’ils portaient précisément sur les denrées ou produits que l’on ne pouvait cultiver directement. A sa place viennent s’imposer lentement, inexorablement, les vieilles lois du vivant depuis que le monde est monde et par ce dossier le localisme au quotidien.

En fait, les besoins reflétaient l’expression simple du goût, de la culture, des possibilités qu’offraient la nature et le travail, le travail des hommes, de là les traditions, les coutumes, les paysages et même l’architecture, en un mot, l’art de vivre de nos régions.

Alors bien sûr monsieur tout le monde me rappellera que le monde idéal où chaque famille subvenait à ses propres besoins avec un cochon, trois poules et un bout de terre est loin derrière nous et qu’il faut trouver un équilibre entre l’agriculture intensive, l’agriculture bio pour nourrir toute la planète.

Tel est en effet le résultat du bourrage de crâne des médias et du politiquement correct avec lesquels les grands lobbys manipulent les esprits.

Alors aujourd’hui voilà que vous tournez carrément le dos à ces théories fumeuses pour nous proposer plusieurs mesures pour que les cantines scolaires des lycées puissent s’approvisionner localement en utilisant notamment la plateforme de l’association Agrilocal. Vous êtes donc sur la bonne voie puisque vous choisissez les solutions du Front National en favorisant la relocalisation des biens et des personnes n’en déplaise à Monsieur REYNAUD.

Cependant, plusieurs incohérences attirent notre attention. Avec cette plateforme les intendants vont pouvoir commander des produits locaux
indirectement aux producteurs de la région, c’est très bien, mais pour pouvoir
répondre à la demande de quantités très importantes, la clientèle des lycées, les petits producteurs vont être obligés de se regrouper. Sont-ils prêts à le faire ? Ont-ils les moyens ? Nous attendons avec impatience l’évaluation de l’expérience qui a été faite dans la Drôme.

Par ailleurs, la plateforme n’exclut pas non plus les coopératives et les grossistes, quelle que soit leur taille, il leur suffira juste d’avoir une adresse dans le département concerné pour répondre à la demande et ce, à un coût infiniment inférieur au prix que demanderont les petits producteurs. D’ailleurs quelle garantie aurons-nous que le produit livré a bien été cultivé à proximité ?

Résultat, les intendants, coincés par les contraintes budgétaires, choisiront forcément le produit le moins cher donc vraisemblablement celui des grossistes ou des coopératives, sans même que l’on soit sûr de l’origine territoriale des produits.

De plus, les incohérences vont plus loin car il semble que les appels d’offres qui sont soumis au code des marchés publics, c’est la loi européenne du 3 avril 2004 adaptée à la législation française en 2006, nous le voyons tous les mercredis en commission d’appels d’offres, interdisent, vous le savez, de mettre en place une préférence locale. Ces lois européennes que vous avez tous votées, à droite comme à gauche, et des deux mains, je vous le rappelle.

Si vous vouliez réellement consommer local, il eut fallu que vous alliez un peu plus loin et qu’au niveau national, la France puisse lever des droits de douane sur les marchandises importées.

La tomate du Maroc par exemple, taxée à la frontière comme toute denrée déjà produite en France, arriverait sur les marchés au même prix voire plus cher que celle des producteurs locaux. C’est un moyen incontestable de relancer l’économie en rendant aux consommateurs le pouvoir de manger local.

Mais pendant qu’on y serait, pourquoi ne pas imaginer pour les achats et les approvisionnements des collectivités, une détaxation des produits de proximité, soit directement, soit par crédit d’impôt. Cela s’appelle le protectionnisme intelligent par le localisme. Parce que la fonction première de l’économie, c’est de satisfaire les besoins de la population dans tous les domaines possibles. Pour ce faire, il faut des protections,le mot interdit, sans pour autant tomber dans l’isolement.

On ne produit pas de café en Rhône-Alpes, il faudra bien toujours en faire venir si on veut en boire. En revanche, je ne vois pas pourquoi faire venir du Chili des raisins dont nous sommes parmi les meilleurs producteurs du monde.

Le protectionnisme permet aux gens d’acheter des produits qui ont été conçus près de chez eux par des gens qui vivent à côté de chez eux.

Alors, oui, si après le vote des amendements nous sommes assurés que cette délibération amorcera une relocalisation des achats pour les cantines scolaires, en assurant une priorité aux producteurs locaux, nous voterons avec plaisir ce rapport parce que cette aspiration à l’autonomie dont vous faites preuve aujourd’hui est l’autre nom de l’aspiration à la liberté.

Je vous remercie.


Sophie Robert (FN) pour la préférence régionale par FNRhoneAlpes

Après son intervention, Sophie Robert s’est prononcée sur plusieurs amendements proposés par le groupe des Verts (EELV) en faveur de la production alimentaire locale bio:


Sophie Robert (FN) soutient la production locale par FNRhoneAlpes

Suite à l’affirmation tenue par une élue verte selon laquelle le FN adhérerait désormais à la théorie de la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique, Sophie Robert (FN) à pris la parole : selon elle, le FN ne partage toujours pas les théories farfelues du GIEC et donc celles des Verts.


Sophie Robert (FN) contre les théories du GIEC par FNRhoneAlpes

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