Rapport d’observations définitives de la Chambre régionale des comptes sur la gestion de l’association « La villa Gillet » (69) – Exercice 2008 à 2013″

En Assemblée plénière du 17 mars 2016, le président du groupe FN au Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, Christophe Boudot, a vivement critiqué la gestion du dossier de la Villa Gillet par la droite et la gauche :


Ch Boudot (FN) critique la Villa Gillet par FNRhoneAlpes

Monsieur le Président,

Ce rapport est technique certes, mais il est très important. Merci de laisser un peu plus de temps.

Monsieur le Président, avant de rentrer dans les éléments du rapport, je voudrais rendre hommage au travail de la Cour des comptes qui a, de manière accablante, pointé les multiples dérives de la Villa Gillet.

Ce rapport de la Chambre des comptes fait l’effet d’une bombe aujourd’hui. S’il fait cet effet aujourd’hui, c’est qu’il vient sanctionner plus que les dérives d’une association culturelle et plus que les agissements d’un homme, il vient sanctionner surtout un système de complicité politique, de Droite et de Gauche, de déversement ininterrompu d’argent public sans véritable contrôle organisé sur une association loi 1901 apparemment dépassée par l’ampleur de ses activités et la faiblesse de sa structure.

Je passerai sur l’histoire, mais je voudrais rappeler que son directeur Guy WALTER, fut embauché en 1989. Il est salarié de l’association depuis 27 ans. En 2002, il sera aussi salarié et directeur de l’association des Subsistances. Monsieur le Président, quelle que soit la manière dont on aborde ce rapport de la Chambre régionale des comptes, on ne peut être que consterné parce qu’il apparaît quatre ou cinq irrégularités, fautes, omissions ou dérapages par page.

Ce rapport est d’abord accablant sur le plan de la gouvernance. La Chambre souligne en effet les carences de la gestion de la Villa Gillet, des statuts obsolètes, des documents trop peu détaillés et insuffisants, remis au financeur. Ce rapport est également accablant sur le plan financier. Je rappellerai que cette association est financée à 95 % par de l’argent public. Au budget 2015, trois partenaires historiques, la Ville de Lyon pour 220 000 euros, l’État pour 650 000 euros et la Région pour 800 000 euros. Pas ou très peu de ressources directes. On est là en présence d’une association culturelle emblématique des « années fric ».

La Cour révèle finalement ce que l’on savait déjà, à savoir une gestion de « l’entre soi culturel », avec de toutes façons, de l’argent facile qui coulait à flot grâce aux copains politiques de Droite, de Gauche, voisins généralement des mêmes loges, qui arrosaient sans vergogne l’association depuis 25 ans, sans trop se poser de questions.

Venons-en au directeur salarié de l’association, Monsieur Guy WALTER. Il serait indécent aujourd’hui de faire son procès. Nous ne sommes pas un tribunal. Qu’a fait cet intellectuel bouillonnant de la culture régionale ? Il a demandé du « fric » et on lui en a donné. Il a profité, comme d’autres, d’un système sans contrôle des financeurs qui n’ont pas accompagné, qui n’ont pas contrôlé, et qui ont laissé faire. Je reprendrai les propos sibyllins de la Chambre : « Le suivi et le contrôle exercés par les collectivités publiques sont insuffisants. » Alors, il a été servi, et comme on n’a jamais été aussi bien servi que par soi-même, il s’est fait verser des salaires somptuaires, déraisonnables, des salaires et des primes, des frais de mission, des cartes bancaires sans justificatif pour payer ses frais ou ses faux frais à New York ou ailleurs.

Qu’a-t-on dit lorsque Monsieur WALTER, en plus de son salaire de 8 600 euros bruts par mois demandait le remboursement de 5 600 euros de frais, notes de restaurant, d’hôtels, de taxis ? Rien, la Région n’a rien dit. Il y a eu une dérive, la dérive new yorkaise, le Festival Walls and Bridges organisé à New York pendant trois ans et qui a coûté aux contribuables français plusieurs millions d’euros, pour un résultat assez peu convaincant comme le soulignait une évaluation récente d’un cabinet d’audit mandaté par le ministère de la Culture. Evaluation peu convaincante que le directeur de la Villa Gillet n’avait pas jugé utile de transmettre à son Conseil d’administration.

Ce rapport enfin, est accablant sur le plan de l’accompagnement et du contrôle politique de la Région et des différents financeurs publics. Il est consternant de voir que tous les décideurs politiques qui ont financé volontairement cette dérive se renvoient aujourd’hui tous la balle. D’abord le maire de Lyon, Gérard COLLOMB, qui a financé les yeux fermés, pour 220 000 euros d’argent public. Il rejette élégamment l’absence de contrôle sur son ami de trente ans, Jean-Jacques QUEYRANNE, qui a en tant que financeur majoritaire et Président de Région, piloté le projet. La Région ensuite, comme elle l’a fait pour ERAI, n’a pas voulu voir le désastre et a continué par idéologie, par amitié politique et par clientélisme, pourquoi ne pas le dire, à financer cette association, véritable tonneau des Danaïdes, mais tellement chic, tellement culturel ! L’État lui-même a soutenu l’association et a même validé les dérives new yorkaises de son directeur Guy WALTER, par l’intermédiaire du secrétaire général du ministère de la Culture de l’époque, qui est aujourd’hui, Monsieur le Président, votre Directeur général des services.

La boucle est bouclée ! Enfin pas tout à fait. Je vais vous rappeler Monsieur le Président, vous qui êtes le « monsieur propre de cette Région » -et vous avez en partie raison, évidemment-, l’état des votes du groupe UMP et de ses partenaires du Centre sur le dossier de la Villa Gillet pendant six ans. Je tiens ces chiffres à la disposition de la presse. Alors que notre groupe, le Front National, présidé par mon ami Bruno GOLLNISCH à l’époque et par Charles PERROT, a refusé toujours de participer au financement de ce torrent d’argent public,…

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