Intervention de Charles Perrot – 17 novembre 2016
Rapport n° 1164
En Assemblée plénière auvergnate et rhônalpine du 17 novembre 2016, Charles Perrot a rappelé à la droite ses responsabilités dans les dérives budgétaires de la gauche :
Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président,
Huit mois très exactement séparent ces orientations budgétaires des précédentes, 17 mars – 17 novembre, et donc je rappellerai quelques-unes des observations particulièrement pertinentes qui ont été formulées il y a huit mois seulement par un excellent et fin connaisseur de la matière budgétaire des collectivités, moi.
Pardonnez-moi Monsieur le Président, mais vous le savez vous-même, on n’est jamais si bien servi que par soi-même.
Concernant l’analyse budgétaire rétrospective, Monsieur le Président, je ne suis pas chargé de défendre les intérêts de la gauche régionale, mais j’ai envie de vous dire une seule chose et cela a déjà été dit : ras-le-bol ! Tournez la page. C’est vrai, la rétrospective vous paraît scandaleuse et elle l’est, elle est pour vous l’occasion de gratter quelques plaies purulentes sur le dos de vos adversaires politiques de gauche, c’est vrai que c’est facile, mais ne perdez pas de vue que cette analyse budgétaire rétrospective est surtout cruelle pour vous et pour vos amis de la droite qui est à mes pieds.
Monsieur le Président, et je le rappellerai sans cesse, durant les deux mandatures écoulées, sous la présidence du Président QUEYRANNE, vos amis ont voté 92 % de ces dépenses de fonctionnement qu’aujourd’hui vous dénoncez tous azimuts. 92 % des dépenses de 11 budgets successifs d’un Exécutif de gauche, 92 % ont été votés par vos amis, y compris notamment « primus inter pares », par vous Monsieur KOVACS.
Sauf à être schizophrènes, à tout le moins vous êtes des gyrovagues Les Républicains, des gyrovagues amnésiques qui plus est, ou menteurs, ce qui est quand même plus grave.
Deuxièmement, vous énoncez des contre-vérités. Lorsque vous dites que l’audit Ernst & Young a permis de détailler de nombreuses failles de gestion, non, Monsieur le Président, ce ne sont pas de failles de gestion, ce sont des choix de gestion volontaires et délibérés de la gauche régionale, tout simplement. Lorsque vous écrivez que les travaux d’audit prouvent une dérive incontrôlée des finances régionales, c’est totalement faux. Quand vous dites cela, vous dites en somme que Monsieur DEBAT était d’une nullité exquise et je
pense l’exact contraire. Monsieur DEBAT est comme Monsieur QUEYRANNE, tous deux ont appliqué fidèlement et en respect de leurs engagements électoraux, une feuille de route socialiste avec des budgets socialistes, le tout sous contrôle socialiste, mais avec l’appui, encore une fois, dans 92 % des votes, de vos amis dits de droite, rassemblés aujourd’hui dans votre majorité hétéroclite qui, disons-le clairement, tient plus de l’Assiette au beurre que de la conviction politique.
Voilà ce que l’on aurait aimé avoir, un peu d’honnêteté politique dans cette première partie des orientations budgétaires.
Passons aux choix 2017. Au fond, par rapport à l’exercice précédent, il n’y a pas de grande novation. Le sens de ces orientations budgétaires c’est le même et c’est tant mieux. Les dépenses de fonctionnement baissent encore de 75 M€, vous annoncez cette baisse à nouveau, bravo ! Comme d’autres, nous aurions aimé que vous nous donniez plus de détails dans la construction de ces 75 M€ car Monsieur KOVACS lors de la dernière commission ne fut pas vraiment l’homme de la situation pour répondre à cette question. Vous avez répondu aujourd’hui beaucoup plus précisément et nous vous en remercions.
Voyez, Monsieur le Vice-président BLANC, votre absence nous a laissés dans l’expectative, mais a surtout laissé Monsieur KOVACS dans le désarroi.
En mars dernier, je vous avais suggéré d’appliquer strictement l’article L 1611-4 du Code général des collectivités territoriales qui dit, je vous fais cela en gros, que le non-respect de l’orthodoxie comptable, le minimum exigé par un récipiendaire de subventions peut entraîner de facto et ex abrupto la fin de la subvention publique. C’est aussi simple que cela. Que ne le faites-vous Monsieur le Président ? Donnez des instructions à vos services et vous verrez. Si on avait appliqué cette mesure-là, si l’ancien Exécutif l’avait fait, nous n’aurions pas connu l’enflure des affaires Villa Gillet, ERAI, etc. Premier conseil : appliquez le Code général des collectivités territoriales dans toute sa rigueur.
Quand des associations voient leurs subventions baisser, il est assez piquant de voir leurs réactions. J’ai été très étonné par la réaction du Sieur FERAILLE, ci-devant Président de la FRAPNA (Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature) région, dans son mail du 30 septembre dernier, que j’ai à votre disposition. Il s’étrangle Monsieur FERAILLE, il est vert de rage de voir les fédérations de chasseurs, comme il dit, « repeintes en vert par le nouveau Conseil régional », ce sont ses mots, et qui voit comme élément d’explication, je le cite : « La fédération des chasseurs, cette noble institution créée par le régime de Vichy », suivez son regard.
Monsieur le Président, vous voilà vous-même ripoliné en brun par le bien-pensant FERAILLE. Vous voilà désormais suspecté de dérives fascistes. Eh bien, deuxième conseil Monsieur le Président, avec la FRAPNA ne faites pas 50 % d’économies, faites 100 % cela ira plus vite !