Explication de vote d’Olivier Amos – 9 février 2017
Rapport n° 6
Le 9 février 2017, en assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Olivier Amos a analysé les « pour » et les « contre » de la politique numérique régionale :
Monsieur le Président,
Ce qui me frappe à la lecture de ce rapport, c’est l’obsession de l’ambition européenne, à chaque page. On peut comprendre cette prétention à vouloir « être aussi gros que le bœuf européen ». Mais on se demande comment les « froggies » régionaux vont atteindre cet objectif avec un budget régional. Du coup, pourquoi se limiter à cette strate indépassable européenne quand l’histoire nous montre que les entreprises françaises ont réussi à se hisser sur des marchés mondiaux, et ceci bien avant l’invention des Régions ?
Certes, nos entrepreneurs ne manquent pas d’idées. C’est la tradition. Certains, nous l’espérons, les hisseront à un rang international, mais les mêmes causes produisant les mêmes effets, nos pépites locales partirons toujours avec un handicap face aux géants de la vraie Silicon Valley. Pourquoi ? Parce que ce qui a permis le monopole des GAFA, c’est le patriotisme économique américain qui manque cruellement à nos politiques hexagonales. Quelques exemples : Microsoft a assis sa renommée grâce à un déploiement massif de son « operating system » (système d’exploitation) sur les PC des constructeurs américains, Google a accéléré sa croissance grâce à des levées de fonds massifs auprès des industriels nationaux qu’il favorise en retour dans son moteur de recherche, Facebook a pu compter sur la diffusion de son outil dans toutes les universités américaines, Apple a bénéficié de la confiance des buisness angels qui sont moins taxés là-bas, etc. Sans tous les énumérer, force est de constater qu’il nous manque un élément fondamental pour faire de nos entreprises des fleurons mondiaux. Vous l’avez deviné : un Etat qui ait une vision à long terme qui priorise les investissements dans les secteurs stratégiques, les routes, le téléphone, le TGV, l’aérospatiale, etc.
Si l’intention de votre projet est louable, ce n’est pas au niveau régional qu’elle doit s’inscrire ni au niveau européen où les intérêts de nos partenaires sont trop divergeant pour aboutir, mais dans un projet national stratégique qui se décidera, je l’espère en mai prochain.
En l’attendant l’avènement d’un véritable plan numérique national, nous nous contenterons de ces belles intentions régionales. Aussi notre groupe s’abstiendra sur ce rapport.
Avant de terminer, un petit conseil d’informaticien pour votre ambition européenne : pensez aussi à déposer votre nom de domaine « wauquiez2017.eu ». Vous l’avez oublié.
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Amendement présenté par Olivier Amos – 9 février 2017
Par son amendement, Olivier Amos a demandé à l’Exécutif régional de droite d’éviter les anglicismes en politique régionale : il a proposé d’employer l’expression « Pôle Régional Numérique » et non celle de « Silicon Valley européenne » :
Rapport n° 006 : Auvergne – Rhône-Alpes : la Silicon Valley européenne
Vouloir encourager l’économie numérique Française est fort louable. Cependant, comment vouloir impulser une dynamique hexagonale en copiant pâlement nos concurrents américains avec un anglicisme suranné ? Tout entrepreneur sait que pour s’imposer sur un marché, il faut se démarquer, soit par la technicité, soit par la mercatique. Or, si l’on veut imposer un savoir-faire français, il convient de commencer par trouver une marque originale, qui soit fidèle à l’esprit de la Région, une appellation locale.
Amendement :
Dans le rapport n° 006, remplacer toutes les occurrences de l’appellation « Silicon Vallée » par « Pôle Régional Numérique » ou tout autre terme français plus adapté.