Lutter contre la violence faite aux femmes

Explication de vote de Marie de Kervéréguin – 19 décembre 2019

Rapport n° 3740

Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes du 19 décembre 2019 : Marie de Kervéréguin (RN) a pointé les incohérences de la politique régionale de L. Wauquiez (LR) au sujet de la violence faite aux femmes :

Monsieur le président,

Ce rapport interpelle.

Enfant, j’ai été témoin d’une femme victime de violence. Une violence silencieuse ; comme toute violence silencieuse : criante. Une femme de 21 ans fut forcée par son compagnon, de supprimer son bébé, pour « supprimer » le problème… Alors même que l’opinion se mobilise pour la protection de l’enfance, que la « fessée » est passible de condamnation, aujourd’hui cette même opinion reste silencieuse face à cette violence faite aux femmes…

Parmi les associations subventionnées par la Région au titre des violences faites aux femmes, je n’en trouve aucune qui s’adresse aux femmes enceintes en détresse. Confrontées à une grossesse imprévue ou non désirée, nombre de femmes subissent harcèlements et pressions pour les conduire à l’avortement. La pression pour pratiquer une IVG est une réelle violence subie et reconnue comme telle par la justice.

Rester inactif au niveau régional est une violence supplémentaire. Aujourd’hui en France, environ 217 000 femmes vivent le drame d’une l’IVG, selon les chiffres du Ministère de la Santé. Je pense donc qu’il faut revoir les choses et mieux accompagner les différents partenaires pour éviter à toutes ces femmes de le vivre comme un traumatisme… Et que dire du traumatisme de certains hommes qui se retrouve arraché d’une paternité avortée : où est donc l’égalité ?

Dans un monde où l’on travaille pour l’égalité Homme-Femme, un « enjeu majeur » pour notre Région pour reprendre vos propos, où tout est mis en action pour éviter le sexisme, comment se fait il que les femmes et les hommes ne soient pas tous logés à la même enseigne ? Favoriser la pratique des sports de combat en doublant la subvention pour les femmes par rapport aux hommes, ne pourrait-il pas s’apparenter à du sexisme ?

Améliorer la sécurité des voyageurs dans les transports, oui absolument, mais pour tous : jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, par conséquent. Vous savez, les femmes ne sont pas les seules victimes de violences conjugales ou d’agressions sexuelles, Une étude réalisée par l’institut pour l’égalité des femmes et des hommes le démontre : 15% de femmes seraient victimes de violences conjugales pour 10% d’hommes.

Il ne faut pas négliger ces hommes. Nous devons prendre soin de toutes les victimes, quelque soit leur sexe. Ce rapport aurait dû s’appeler : Lutter contre les Violences.

En conséquence, nous nous abstiendrons sur ce vote, beaucoup trop incomplet et sexiste pour que nous puissions l’approuver en l’état.

Je vous remercie

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