Mesures d’urgence et Plan de relance pour la montagne (avec amendements)

Intervention d’Alexis Jolly – 23 février 2021

Rapport n° 4979

En Assemblée plénière auvergnate et rhônalpine du 24 février 2021, Alexis Jolly (RN) s’est prononcé sur les mesures d’urgences et le « plan de relance » pour la montagne, présentés par l’Exécutif de Laurent Wauquiez :

Monsieur le Président, chers collègues,

La décision gouvernementale visant à la fermeture des remontées mécaniques en mars 2020 et durant toute la saison 2021 a provoqué un choc pour tous les professionnels de la montagne et les habitants des stations et villages de montagne.

Si d’autres pays européens comme la Suisse ou l’Autriche ont fait confiance aux domaines skiables pour s’adapter et pour maintenir l’ouverture des remontées mécaniques sans provoquer une hausse du taux d’incidence, le gouvernement s’est entêté à imposer une saison noire, précipitant tous les acteurs à la ruine économique et sociale.  

Pour faire accepter l’inacceptable, des milliards d’aides ont été promis à destination des domaines skiables, commerçants, hébergeurs, indépendants etc. Force est de constater qu’aujourd’hui, les fonds ne sont pas totalement débloqués et ne le seront pas avant fin-mars début avril. Monsieur le Prédisent, les liens privilégiés que vous entretenez avec La République En Marche n’ont ni permis la réouverture des stations en Décembre pas plus qu’en Février, ni le déblocage rapide des aides permises par l’État.

Lors du vote du budget en décembre dernier, j’ai alors présenté un amendement rejeté par votre exécutif visant à la création immédiate d’un fond d’aide de 10 millions d’euros pour soutenir les commerçants ouverts mais dont le chiffre d’affaires avait été impacté par la baisse de la fréquentation dans les stations. Une proposition reprise à peu près dans les mêmes termes dans le rapport d’aujourd’hui.

Ce rapport Montagne présenté au tout dernier moment révèle une succession de mesures de bon sens qui résonneront à grand renfort de communication indécente à 4 mois des élections régionales. Ce n’est qu’un hasard.

Ces dernières semaines, l’intégralité des professionnels de la montagne que j’ai rencontré à La Toussuire, à Villard de Lans, à la Clusaz ou à Chamrousse, tous ne demandent qu’à travailler pour investir, et non pas emprunter pour travailler.  

En allouant des subventions à destination des entreprises en reprises ou nouvellement crées, aux associations sportives, aux centres de vacances indépendants et aux professionnels de santé libéraux, la Région renforce des aides et dispositifs parfois déjà existantes et mises en place par certaines communes, certaines collectivités ou encore par l’État.  

Il serait indécent de manipuler l’opinion en voulant faire croire que les associations et clubs de ski ne bénéficient pas du soutien de leurs communes ou communautés de commune, que les professionnels de santé libéraux ne bénéficient pas des aides de l’État.

Dans un autre domaine, les viticulteurs de Savoie et Haute Savoie bénéficieront du soutien financier de la Région après avoir apporté la preuve d’une baisse sensible du chiffre d’affaire impacté suite à la baisse des ventes en station. On ignore à l’heure actuelle ce qui signifie pour vous « une baisse sensible du chiffre d’affaire ».   

Si ces viticulteurs bénéficieront du soutien financier de la Région on peut s’étonner de ce choix excluant notamment les producteurs de fromages ou les apiculteurs qui souffrent eux aussi d’une baisse de leurs ventes de fromage ou de miel compte tenu de la baisse de fréquentation dans les stations.  

Ces savoir-faire, ce patrimoine gastronomique, la production locale ne peuvent pas être les grands oubliés de ce plan de relance.

Sur l’ensemble de ce volet financier, la Région proposera uniquement des aides qui se cumuleront parfois à celle de l’État. Tant mieux pour les acteurs de la montagne ! Tant mieux pour les emplois et la reprise économique.

Le 3ème volet de ce plan de relance axé sur l’environnement reprend en partie une nouvelle fois les éléments de langage de l’extrême-gauche.  

L’objectif Régional doit être de concilier la pratique de ski l’hiver tout en accompagnant les stations dans leur évolution vers un tourisme toutes activités.   

La fermeture des remontées mécaniques a fait apparaître des pratiques choquantes à la hauteur de cette décision gouvernementale. Je fais référence bien entendu aux voitures et navettes de bus qui ont pu remplacer un télésiège à Courchevel.  

Si la France doit combler son retard notamment en matière d’hydrogène, notre Région doit enfin massivement investir dans cette filière. Les dameuses sont l’une des réponses, tout comme le train à hydrogène.

Ce plan de relance manque d’ambition en matière de rénovation thermique en station. Alors que vos propositions concernent finalement une minorité de bâtiments à rénover, l’immense majorité des constructions en station datent des années 60-70, véritables passoires thermiques pour ceux qui y passent leurs vacances.

Par conséquent, l’investissement et les aides en matière de rénovation thermique des bâtiments, et des copropriétés sont trop insuffisantes pour répondre à la question des pertes énergétiques.  

Finalement, rien nouveau sous le soleil. Les enjeux de ce volet environnemental sont les mêmes que les dernières années et sont la poursuite des décisions que vous avez prises et que nous avons pu soutenir.

Il résulte finalement de ce plan de relance en faveur de la montagne qu’une succession de dispositifs venant en partie s’ajouter à ceux de l’État.

Je terminerai en citant l’écrivain Français Antoine Gombaud : « Ce qui paraît générosité n’est souvent qu’une ambition déguisée… »

Je vous remercie.


Amendement présenté par Marie Dauchy

N’oublions pas les apiculteurs, grands défenseurs de notre identité et de notre patrimoine gastronomique

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Exposé des motifs :

La fermeture des remontées mécaniques a eu un impact significatif sur la baisse de fréquentation des touristes en stations, et par conséquent sur la baisse des ventes des produits locaux dans les restaurants ou les ventes directes.

La production locale, les circuits-courts et la défense de nos terroirs doivent faire partie de l’ADN de notre territoire.

Auvergne-Rhône-Alpes est la première région de France en nombre d’apiculteur, avec plus de 11 500 producteurs. La diversité des espaces et des climats permet la production d’une multitude de miels qu’il est nécessaire de mettre en avant.

Cependant, face aux nombreuses difficultés et face à une concurrence étrangère en augmentation, la production de miel en Auvergne-Rhône-Alpes est en diminution.

Le « Plan de relance montagne » présenté omet de mettre au cœur des dispositifs de soutien massif aux apiculteurs.

AMENDEMENT :

Il convient d’ajouter au point 1.5 comme suit :

I.5) Les viticulteurs, les producteurs de fromages et apiculteurs.


Amendement présenté par Marie Dauchy

N’oublions pas les producteurs de fromages, grands défenseurs de notre identité et de notre patrimoine gastronomique

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Exposé des motifs :

La fermeture des remontées mécaniques a eu un impact significatif sur la baisse de fréquentation des touristes en stations, et par conséquent sur la baisse des ventes des produits locaux dans les restaurants ou les ventes directes.

La production locale, les circuits-courts et la défense de nos terroirs doivent faire partie de l’ADN de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Avec plus d’une centaine de fromages produits à travers nos territoires, notre région occupe une place prépondérante dans la gastronomie française qui fait rimer convivialité avec bonne humeur.

Le plan de relance montagne présenté omet de mettre au cœur des dispositifs le soutien massif à ces producteurs locaux.

AMENDEMENT :

Il convient d’ajouter au point 1.5 comme suit :

I.5) Les viticulteurs, les producteurs de fromages.

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