PLAN REGIONAL POUR LE RETOUR AU TRAVAIL

Rapport n° 5907

Intervention de Michel Lucas – 15 octobre 2021

Le 15 octobre 2021, en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Michel Lucas est intervenu sur le plan régional pour le retour au travail :

Monsieur le Président,

Nous sommes bien en phase sur le fait qu’il est de l’intérêt de tous que les demandeurs d’emploi trouvent un travail et que les entreprises trouvent du personnel.

Nous connaissons la réputation de Pôle emploi qui est plus un service de comptabilité qu’une force de proposition. Il est inconcevable à un même organisme de traiter des demandes pour tous les secteurs d’activité.

Il est donc nécessaire de réagir face aux difficultés des entreprises à recruter.

La question est celle-ci : pourquoi des sans-emplois ne veulent-ils pas des propositions d’embauche qui leur sont faites, et ceci plus particulièrement dans des métiers à forte tension ? Ce sont les métiers dans les domaines suivants :

  • l’hôtellerie-restauration,
  • le BTP et la transition écologique,
  • l’industrie,
  • les services à la personne et la santé,
  • le numérique,
  • le sport, le tourisme, la montagne,
  • les services à la personne et la santé,
  • l’agriculture,
  • le transport.

Ces métiers sont très différents, donc ce n’est pas une difficulté spécifique relative à un métier qu’il faut analyser, mais une conception plus large du travail.

Les entreprises soulignent des difficultés à recruter dues à une inadéquation avec le profil demandé ! A une époque, travailler était une valeur morale, un devoir alors qu’aujourd’hui le travail n’est pas considéré comme tel s’il ne fait pas l’objet d‘une rémunération digne.

Sans m’attarder sur le fait que certains préfèrent vivre des aides sociales, un salarié doit vivre honorablement de sa rémunération.

Le choix entre travailler et vivre des aides sociales engage bon nombre de facteurs :

  • le coût du déplacement pour se rendre au travail,
  • parfois l’achat d’une seconde voiture si le conjoint travaille,
  • les temps de trajet,
  • l’organisation de la famille, la garde des enfants, etc.,
  • pour certains, se lever tôt, travailler le dimanche, et j’en passe.

Il est courant d’écouter des citoyens faire le choix de vivre d’aides sociales plutôt que de travailler. Donc, le choix d’un emploi doit permettre de trouver un intérêt nettement supérieur et non de vivre des aides.

Nous avons connu le temps où on se formait pour un métier que l’on gardait durant toute une carrière. Or, les temps ont changé, le « turnover » est aujourd’hui plus important et nécessite de s’adapter.

Le chapitre « Promouvoir les métiers et mieux informer sur les débouchés » stipule le décalage entre les perceptions et la réalité d’un métier, que ce soit dans l’industrie, dans le BTP ou dans les transports, pénalisant fortement l’ambition de développement de ces secteurs. Donc, il est nécessaire de donner à l’employé une perspective sur le long terme en lui accordant de se perfectionner au sein de l’entreprise, ceci dans l’espoir d’une évolution au cours de sa carrière, ou d’un changement de métier, par exemple : dans le secteur du bâtiment où nous avons plusieurs métiers (maçonnerie, électricité, isolation, régulation du chaud et du froid, etc. …), un employé pourrait s’orienter sur un métier différent tout en restant dans le même secteur d’activité, voire dans la même entreprise. Et ceci est envisageable dans tous les secteurs d’activité.

L’objectif recherché, c’est qu’un employé trouve son équilibre professionnel et personnel, en obtenant la possibilité d’évoluer, de se former tout au long de sa carrière, donnant une stabilité employeur-employé.

La formule de formation en alternance est largement pratiquée pour les jeunes ayant choisi très tôt un métier. La développer tout au long de sa carrière dans les secteurs en tension serait une source de motivation pour l’employé et une stabilité pour l’économie.

Cette pratique étendue aux entreprises, avec un projet de carrière, donnerait non seulement la possibilité d’évoluer au sein de l’entreprise, mais pourquoi pas, des débouchés pour de futurs entrepreneurs.

Pour les entreprises qui demandent une main d’œuvre très qualifiée, les difficultés de recrutement sont plus grandes. Il n’en est pas de même pour les emplois ne demandant pas une très grande qualification. D’où l’intérêt d’avoir une approche valorisante des métiers qui peinent à trouver du personnel. De plus, la diversité des entreprises nécessite une diversité des intervenants spécialisés.

A l’heure du numérique, les propositions d’embauche se multiplient sous toutes ses formes, surtout pour toucher les jeunes.

Le « challenge » est complexe, certes ! 

Il faut donc s’adapter et multiplier les propositions d’embauche et de formation par des opérations de communication grand public, à travers les réseaux sociaux et la mobilisation de médias nouveaux, spécialisés dans le secteur, comme proposé dans ce rapport.

Monsieur le Président, chers collègues, vous avez compris que le Rassemblement National approuve ce rapport.

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