Débat d’orientations budgétaires pour l’exercice 2024

Rapport n° 7770

Intervention d’Andréa Kotarac – 19 octobre 2023

Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes du 19 octobre 2023 : Andréa Kotarac (RN) a analysé les orientations budgétaires de l’Exécutif de Laurent Wauquiez :

Mesdames, Messieurs, chers collègues,

Le budget est une mise en perspective et une anticipation ou non de la situation, internationale, nationale, économique, sociale.  Et l’année dernière déjà, nous pouvons vous dire que votre majorité LR s’est trompée. Fin 2021, avant l’étude du budget primitif 2022, vous expliquiez dans le journal « Les Echos » que la crise était terminée, sans que la région ne fasse du « quoi qu’il en coûte ».

Au contraire, au cours de notre précédent débat, le Rassemblement national vous avait alerté : alerter sur la crise énergétique, alerter sur la crise des matières premières, alerter en ce qui me concerne (dès 2018 sur la possibilité d’une guerre totale en Ukraine), alerter sur la crise du pouvoir d’achat ou crise sécuritaire… Donc non, la crise ne s’est pas estompée avec l’accalmie de la crise du Covid, mais d’autres s’y sont rajoutées.

Fin de crise ? Certainement pas. L’année dernière déjà, Monsieur le Président, 1 million de personnes inscrites en plus chez Pôle Emploi entre mai et décembre, 50 000 dans notre Région. 50 000 !

Parallèlement à ces hausses de chômage, cette année nous observons de nombreuses entreprises qui n’arrivent pas à embaucher, notamment dans les filières sous tension. Parallèlement à la hausse du chômage, nous voyons que le nombre de travailleurs détachés explosent dans la filière du BTP, celle, notamment où vous vouliez le faire baisser à travers la fameuse « clause Molière ». Il faut le dire, la politique de bonnes volontés mise en œuvre par l’exécutif, n’a pas porté ses fruits, comme nous le redoutions au RN.  

La validation d’un budget c’est la confiance que l’on accorde à vos projets, c’est vous accorder la crédibilité mais surtout croire dans les solutions que vous apportez. Nous ne l’avions pas accepté et, selon notre point de vue, nous avions raison.

Dans un objectif d’intérêt général, le RN vous propose d’anticiper davantage. Nous disposons d’une agence économique régionale, qui pourrait proposer un plan stratégie d’anticipation, pour rechercher, analyser, géolocaliser les filières, les emplois, les entreprises en difficulté, les aider ou les sauver le cas échéant. Si tel n’est pas le cas, pouvoir proposer en amont des formations ou des reconversions pour les salariés et, en définitive pour la survie de nos territoires.

Il n’y a rien de plus insupportable que de voir quelques-uns de nos territoires comme le symbole de la vallée du Grésivaudan, qui déjà désindustrialisée, voyait une entreprise florissante au carnet de commande rempli, qui devait fermer les portes et transférer son savoir-faire français d’excellence reprise par son principal concurrent italien. De ces exemples-là, nous n’en voulons plus. Ce projet d’anticipation ne coûterait rien à la collectivité, mais serait tellement utile pour nos territoires, nos départements, notre réseau d’entreprises et nos salariés. Le coût : zéro euro, car nous avons déjà les fonctionnaires compétents pour se faire.

Si les familles de notre région ont la peur du lendemain, rien de plus logique que de vouloir créer des leviers et des vocations pour plus jeunes pour les emplois locaux fleurissants et pour les emplois sous tension en transmettant à chaque famille la liste des métiers en tension avec à la clé une bourse au mérite et/ou bourse à la mobilité pour les élèves qui accepteraient de se lancer. Coût de la mesure là aussi : zéro euro. Mais un changement radical pour les familles, celles de se rassurer de voir leur enfant avec un avenir sûr, un emploi local, non délocalisable et préservant un savoir-faire chez nous.

Susciter des vocations des emplois en tension c’est aussi faciliter les stages de lycéens professionnels. Y’en a des milliers qui n’en trouvent pas. Ils sont pourtant obligatoires. Pourquoi ne pas conditionnés des aides aux entreprises à l’acceptation de stages. Le cout de la mesure qui changera tout pour certaines familles : 0 euro.

Fin de crise agricole ? Certainement pas.

 Quelle familles politiques ici ont validé un traité de libre-échange à Bruxelles comme celui avec la Nouvelle-Zélande, leader en matière d’élevage d’ovins qui va ruiner et percuter de plein fouets nos éleveurs locaux en région ? Ce traité va bien évidemment détruire notre identité agricole et de facto, les emplois qui vont avec. C’est bien beau de jouer au pompier local dans cette assemblée, ça l’est moins quand on est en même temps un pyromane européen (cela ne s’adresse pas forcément qu’aux LR d’ailleurs).

La fierté de nos produits du terroir devrait plutôt nous aider à sauver nos emplois. Être fier de notre identité industrielle, agricole, culinaire, artisanale, c’est aussi pouvoir les protéger. Alors que la gauche oppose dans ses amendements le social à l’identité, alors que la droite et la droite oppose identité au social, le camp du peuple avec Marine, a bien compris, lui qu’il n’y a pas de social sans protéger l’identité, ils sont les deux faces d’une même pièce.

Fin de la crise sociale ? Certainement pas.

Alors que les prix explosent, le rassemblement national, par la voie de Michèle Morel proposait l’année dernière d’abaisser le prix des cartes grises. Amendement refusé par les LR et par la gauche, pas en 1992 mais il y a 12 mois. Heureusement, aujourd’hui, vous avez changé et vous proposez, un an après notre proposition de baisser ce prix. Nous nous en félicitons.

Le problème est que vous affichée une baisse qui n’a plus rien à voir avec le contexte actuel : aujourd’hui une baisse de la carte grise telle que proposée n’a aucun effet sur le pouvoir d’achat car parallèlement les carburants explosent, les tickets de péages aussi, de plus de 4,67% en janvier prochain, tout comme le changement obligatoire des 4 pneus de véhicules ayant pour conséquence des centaines d’euros en moins dans le budget des travailleurs, tout comme l’explosion du nombre ZFE, qui excluent les habitants des zones rurales et périphériques de nos villes, explosion du nombre de crétins qui se collent les mains sur nos périphériques mais qui n’ont pas conscience qu’ils pénalisent nos habitants et non les multinationales les plus polluantes.

Vos choix sont les bons M. le président mais avec un an de retard. Alors, si le monde de la finance vous octroie un 3 comme un 3A, les forces vives du pays offriront aux LR peut être un 2 comme un 2 de tension dans la rapidité des politiques engagées ayant pour conséquence un écart entre les mesures prises et le contexte dans lequel ils sont plongés au quotidien nos habitants.

Fin de crise sécuritaire ? Certainement pas.

Notre région pointe l’année dernière à la 11ème sur 13 régions en matière de sécurité dans l’espace public. Placer la sécurité au cœur est fondamentale et nous vous saluons. Manifestement la volonté politique ne va pas jusqu’au bout, notamment de se placer aux côtés des victime et de se porter partie civile lorsque des personnes, des bâtiments sont attaqués, comme à Lyon ou encore dans le Puy-de-Dôme parce qu’ils sont des symboles de nos valeurs ou de la laïcité. La sécurité dans les valeurs c’est aussi arrêter et stopper les subventions aux associations wokistes et aux forces anti-républicaines et anti-France. Certains à gauche sont d’ailleurs souvent bien placés pour être en première ligne pour défendre la laïcité, l’humanisme et j’ai entendu à l’instant les SDF. Nous voyons apparemment que certains à gauche sont aussi en première ligne pour recevoir du cash de la part de théocratie islamistes au parlement européen. Le RN, lui, accusé de tout, se tient droit pour défendre nos valeurs, ici comme à l’Europe.

Vous avez dit dans le journal Challenges qu’en 2027 ce serait vous ou Marine Le Pen. Eh bien, considérant votre bilan, je pense qu’entre vous et Marine, la question elle est vite répondue. Ce sera Marine.

Je vous remercie.

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