Rapport 102875
Intervention Michel LUCAS
Amendement présenté par Benoit AUGUSTE
REOUVERTURE LIGNE THIERS – BOËN
Exposé des motifs :
Le rapport régional des mobilités présente une ambition affichée d’“équité territoriale”, mais il omet pourtant un axe majeur de cohésion : la réouverture de la ligne Thiers–Boën, seule rupture ferroviaire entre deux capitales régionales pourtant voisines, Clermont-Ferrand et Saint-Étienne. Cette absence affaiblit la crédibilité de la stratégie annoncée.
Alors que le discours régional met en avant la desserte fine du territoire, cette ligne demeure l’exemple même d’un territoire oublié, pénalisé depuis des années par une coupure qui désorganise les mobilités quotidiennes, fait chuter l’attractivité économique et prive les habitants d’une alternative réelle à l’automobile.
Le RN défend une politique ferroviaire qui ne sacrifie pas les territoires de moyenne montagne au profit exclusif des axes métropolitains. La réouverture de Thiers–Boën est un levier structurant : elle reconnecte deux bassins d’emplois, soutient la formation et la mobilité des jeunes, renforce la desserte des entreprises industrielles, et offre une option de transport propre aux habitants.
Cet amendement affirme une vision simple : aucune stratégie régionale de mobilité ne peut être crédible si elle ignore les enjeux de continuité territoriale. Il est urgent de cesser la marginalisation des petites lignes, et de réintégrer Thiers–Boën dans la planification régionale, non comme une hypothèse lointaine mais comme un engagement politique clair.
AMENDEMENT :
Ajouter en fin du chapitre I AVENANT MOBILITÉ 2023/2027 : UN INVESTISSEMENT RÉGIONAL SANS PRÉCÉDENT EN FAVEUR DES MOBILITÉS DU QUOTIDIEN ET DES TRANSPORTS COLLECTIFS, les phrases suivantes :
« La Région inscrit la réouverture de la ligne Thiers–Boën comme objectif prioritaire de desserte territoriale. À ce titre, elle engage une phase d’études pré-opérationnelles en vue de sa réhabilitation et de son intégration à la stratégie ferroviaire régionale. »
Amendement présenté par Benoit AUGUSTE
POUR UNE ETUDE STRATEGIQUE SUR LA LIGNE LE PUY – LANGOGNE
Exposé des motifs :
La ligne Le Puy–Langogne constitue un axe historique et vital pour le désenclavement du sud de la Région, pourtant totalement absente du rapport. Sa fermeture progressive a fragilisé les mobilités du Velay, affaibli les communes rurales et renforcé la dépendance automobile de milliers de foyers. Le maintien de l’attractivité du territoire et l’accès aux services publics dépendent en grande partie de la capacité à offrir une alternative ferroviaire fiable et régulière.
Le RN refuse que certaines parties de la Région soient reléguées dans une forme de “hors-carte” ferroviaire au prétexte qu’elles ne correspondent pas aux priorités métropolitaines.
Une stratégie régionale sérieuse ne peut se limiter à sanctuariser les grandes lignes tout en abandonnant les zones de montagne, les agglomérations moyennes ou les corridors ruraux. En proposant la préfiguration d’un plan de réouverture, cet amendement réintroduit l’idée fondamentale que la desserte ferroviaire est un outil d’équité territoriale, et non un simple calcul de rentabilité.
Il s’agit d’un signal politique envoyé aux habitants : la Région ne doit pas choisir entre ses territoires, elle doit les relier. La revitalisation économique et démographique du sud du territoire passe par la restauration de cette ligne stratégique.
AMENDEMENT :
Ajouter en fin du chapitre I) AVENANT MOBILITÉ 2023/2027 : UN INVESTISSEMENT RÉGIONAL SANS PRÉCÉDENT EN FAVEUR DES MOBILITÉS DU QUOTIDIEN ET DES TRANSPORTS COLLECTIFS es phrases suivantes :
« La Région engage une mission de préfiguration dédiée à l’évaluation technique, financière et territoriale de la réouverture de la ligne Le Puy–Langogne, en vue de son inscription ultérieure dans la programmation régionale des mobilités. »
Amendement présenté par Benoit AUGUSTE
COMMISSION D’AUDIT DES SERM
Exposé des motifs :
Le rapport présente les SERM (Services Express Régionaux Métropolitains) comme un progrès majeur, mais ne propose aucun mécanisme indépendant permettant d’en mesurer l’impact réel, notamment pour les territoires non métropolitains. Le RN alerte sur le risque que ces SERM deviennent, en pratique, des aspirateurs de crédits, captant toujours plus d’investissements au détriment des lignes rurales ou de moyenne montagne. Le rapport mentionne un besoin massif d’investissements, mais ne garantit ni équilibre territorial ni transparence des arbitrages futurs.
Créer une Commission d’audit indépendante pluraliste est une mesure de bonne gouvernance : elle permettrait d’évaluer les coûts réels, de prévenir les dérives budgétaires, d’assurer que les fonds ne soient pas centralisés autour des métropoles, et de protéger les petites lignes d’un effet d’éviction croissant.
Cette commission associerait élus minoritaires, experts ferroviaires et représentants des usagers ruraux — ceux qui sont les plus oubliés dans les grandes réformes de mobilité.
Elle publiera des rapports réguliers, permettant d’ajuster les investissements et d’éviter la fuite en avant technocratique. Cet amendement met fin au pilotage “en silo” et restaure la transparence, la prudence et l’équité territoriale.
AMENDEMENT :
Ajouter en fin du chapitre I) AVENANT MOBILITÉ 2023/2027 : UN INVESTISSEMENT RÉGIONAL SANS PRÉCÉDENT EN FAVEUR DES MOBILITÉS DU QUOTIDIEN ET DES TRANSPORTS COLLECTIFS les phrases suivantes : « D’instituer par ailleurs une Commission régionale indépendante d’audit des SERM, composée d’élus de tous les groupes politiques membres des commissions Transports et Finances, de représentants des usagers, notamment des territoires ruraux, et d’experts indépendants. Cette commission remet chaque année un rapport public évaluant les impacts budgétaires, territoriaux et opérationnels des SERM, ainsi que leur conformité au principe d’équilibre entre territoires métropolitains et ruraux. »
Amendement présenté par Benoit AUGUSTE
FEUILLE DE ROUTE ZERO REGRESSION DES PETITES LIGNES
Exposé des motifs :
Alors que le rapport met en avant une modernisation ambitieuse du réseau, rien ne garantit que les petites lignes ne seront pas encore les sacrifiées de demain. L’histoire ferroviaire démontre que toute montée en puissance des projets métropolitains s’accompagne d’une baisse progressive des investissements pour les lignes secondaires. Le RN refuse cette logique qui considère les territoires ruraux comme des variables d’ajustement budgétaire.
La clause “Zéro Régression” impose un principe clair : aucune baisse de fréquence, aucune suppression de service, aucun abandon d’infrastructure sur les lignes rurales existantes tant que les SERM ne disposent pas d’un financement autonome, stabilisé et non prélevé sur les budgets des Lignes de Desserte Fine du Territoire (LDFT).
Cette garantie protégerait les habitants des zones peu denses, pour qui le train n’est pas un choix mais une condition d’accès au travail, à l’éducation ou aux soins. Elle empêcherait également que les investissements dans les métropoles se fassent au détriment des zones rurales. Cet amendement affirme un choix politique structurant : la Région ne doit pas accélérer les trains des métropoles en ralentissant ceux des campagnes. L’équité territoriale exige une protection explicite.
AMENDEMENT :
Ajouter en fin de I) AVENANT MOBILITÉ 2023/2027 : UN INVESTISSEMENT RÉGIONAL SANS PRÉCÉDENT EN FAVEUR DES MOBILITÉS DU QUOTIDIEN ET DES TRANSPORTS COLLECTIFS les phrases suivantes :
« La Région s’engage à maintenir au minimum les niveaux actuels de desserte, de fréquence et de service sur les lignes de desserte fine du territoire. Aucune dégradation, réduction ou suppression de service ne pourra intervenir tant que la programmation financière des SERM n’est pas stabilisée et identifiée comme additionnelle, et non substitutive aux investissements ruraux. »
