Débat en commission générale dans le cadre de la démarche régionale de prospective « Rhône-Alpes 21 »

par Marie FAVRE

Monsieur le Président, vous voilà donc arrivé au terme de cette grande consultation démocratique lancée il y a plus de 18 mois, issue de concertations avec les Rhônalpins qui, je vous cite, « ont élaboré, formulé, imaginé des centaines de pistes d’action pour relever les défis de demain. » Le programme qui en découle est tout simplement idyllique.
Démonstration, s’il en est, de votre démocratie participative d’imprégnation communiste. La Gauche sous-entend gérer les affaires publiques au plus près des citoyens, mais ce n’est rien d’autre qu’un mensonge, mensonge destiné à rassurer l’opinion, à lui faire croire que, sans elle, rien ne peut se faire.

L’interdiction faite aux élus du Front national d’utiliser les antennes de la région par deux fois, à La Roche-sur-Foron et à Privas récemment, est un bel exemple de votre démocratie.

La lecture des pistes d’action retenues peut laisser rêveurs tous ceux qui croient encore que les socialistes sont capables d’apporter des solutions de bon sens aux problèmes de nos compatriotes.

Ce rapport ne manque pas de propositions et certaines méritent d’être approfondies, mais il est d’une extraordinaire complexité puisqu’il touche à quantité de domaines qui, pour une très large part, sont de la compétence de l’Etat, ou découlent directement des politiques nationales. Regarder en avant, comme vous le dites, c’est bien, mais encore faut-il tirer les leçons du passé. En étudiant votre dossier, nous ne pouvons que constater que vous n’avez pas fait le bilan de vos politiques régionales, et encore moins celles nationales de votre complice Sarkozy.

Vous n’avez tiré aucune conclusion de vos choix désastreux ni de vos échecs patents, par exemple en matière de politique de la ville. Sur près de 100 pages, vous nous entretenez de lieux communs et faites le catalogue de vos bonnes intentions, alors que trois principes simples et de bon sens sont apposés pour faire avancer la région vers le bien-être de tous les Rhônalpins.

Tout d’abord, respecter les compétences légales dévolues par la loi aux Régions qui seront, sans doute, modifiées par la nouvelle réforme des collectivités afin d’éviter tous les financements croisés, source d’opacité, d’irresponsabilité et de gaspillage. Dans le cadre de la nécessaire réforme des collectivités locales, il est impérieux que soient définies des compétences régionales précises et exclusives, ainsi que des ressources fiscales assurées par des taxes dont les Régions percevront seules et en totalité le montant pour plus de clarté.
Bien sûr, il faut respecter les volontés des Rhônalpins, mais on pourrait prendre de multiples exemples qui démontrent le gouffre qui sépare les aspirations des Rhônalpins et l’action des élus.

Il faut aussi mesurer l’efficacité des politiques menées en perdant l’habitude de la confondre avec le montant des sommes dépensées, souvent en pures pertes. L’état des lieux que vous avez dressé est quelque peu incohérent face à la réalité. Et je ne citerai que quelques exemples.
Vous faites le constat que la France vieillit, que le nombre d’actifs progressera faiblement d’ici à 2015, puis se stabilisera. La population active sera donc moins forte pour assumer les charges grandissantes liées à l’âge et à la dépendance. Pour cela, vous souhaitez attirer des populations nouvelles.
Effectivement, un examen de la démographie rhônalpine fait apparaître un bilan préoccupant où se côtoient immigration et dénatalité. Les problèmes auxquels la région est confrontée sont les mêmes partout en France : dénatalité, destruction de la structure familiale, politique démentielle d’immigration, vieillissement de la population, perte des valeurs morales, etc.
Mais pourquoi faire venir chez nous des gens qui seront probablement malheureux, comme on peut l’être quand on a dû quitter la terre ancestrale ? Le simple bon sens, le souci de la cohésion nationale ne devraient-ils pas nous conduire à encourager le dynamisme démographique de nos concitoyens par le lancement d’une ambitieuse politique familiale ?

Celle-ci relève, certes, de la compétence de l’Etat, mais nous estimons qu’au niveau des collectivités, beaucoup pourrait être fait au service de la famille : institution d’une prime à la naissance, bien évidemment réservée aux nationaux, mise en place d’un fonds de soutien aux maternités de proximité, notamment en zone rurale, ainsi qu’une allocation pour la garde à domicile, soutien et incitation au bénévolat en direction des personnes âgées et handicapées de façon à briser leur isolement et la marginalisation qui en résulte.

Le réchauffement climatique et les modes de vie et de production, responsables de l’émission de gaz à effet de serre, sont deux thèses fortement contredites par un certain nombre de scientifiques de renom. Rien ne prouve l’ampleur et la rapidité du réchauffement climatique ni l’implication de l’activité humaine dans ce phénomène qui ne doit en aucun cas déterminer à outrance la direction de vos politiques.
Force est de constater qu’on alimente sans scrupule des peurs et une grande culpabilisation dans un domaine où la plus grande prudence serait nécessaire. Il est vrai que l’on tente ainsi de nous faire accepter sans cesse des nouvelles taxes.

Vous affirmez que le phénomène de métropolisation diminue les espaces naturels et les surfaces agricoles. Il apparaît effectivement que l’agriculteur souffre d’un déclin inquiétant qui génère une situation extrêmement préoccupante, puisque notre pays n’assure plus sa suffisance alimentaire, alors qu’il était largement exportateur il y a peu de temps encore. Cette situation nous place dans une condition de dépendance inquiétante pour notre survie physique. Ce déclin n’est nullement dû à l’étalement des villes ou des zones commerciales, mais il est savamment organisé par des technocrates européistes.

Concernant l’Europe et la mondialisation, notre point de vue diffère complètement du vôtre. Vous affirmez, je vous cite, que « la mondialisation économique est tout à la fois source de croissance et de tensions, que les délocalisations ont finalement peu d’impact global sur l’emploi« . Pourtant, force est de constater que ces délocalisations, facteurs de chômage et de désindustrialisation, sont la conséquence directe de l’ouverture des frontières et de la mondialisation que nous dénonçons.

Le chapitre « territoire industriel » fait état des richesses de notre territoire telles la soie, et toutes les productions qui en ont découlé : la viscose, la rubanerie à Saint-Etienne, la bonneterie à Roanne, la mousseline à Tarare ; nous ne devons pas oublier les chaussures à Romans, le textile, le papier et toutes les industries traditionnelles comme l’armement, l’horlogerie, le décolletage dans la vallée de l’Arve, la plasturgie à Oyonnax, l’agroalimentaire. Tous ces savoir-faire qui faisaient la richesse de notre région ont été victimes, sont victimes de l’Europe et de la mondialisation.
L’Europe est impuissante face à la crise. Elle ne protège pas les travailleurs rhônalpins ou les Français. Bien au contraire. Elle les condamne au chômage et à la précarité.

Il vous faut donc, Monsieur le Président, en tenir compte dès à présent dans vos choix, dans vos dépenses. La dette de la Région a explosé les années passées. J’espère que pour votre prochain et, probablement, dernier budget, vous aurez à cœur de prendre les mesures qui s’imposent pour ne pas rejeter sur les générations futures le soin de solder l’ardoise.

Dominique Martin vous disait ce matin : « La formation initiale et la formation continue sont trop souvent utilisées comme des outils de traitement des problèmes sociaux pour les personnes en difficulté et non comme un dispositif d’acquisition et de valorisation des compétences. » Il ajoutait, à juste titre, que « la formation professionnelle est devenue un dispositif de plus pour gérer l’échec de l’éducation nationale, les effets collatéraux de l’immigration. Elle persiste à offrir des formations en inadéquation avec les besoins réels du monde économique. »
Pour enrayer la spirale de l’échec et remotiver nos jeunes gens, le contact avec le réel est infiniment souhaitable. Il serait temps de prendre avis des professionnels pour cette formation. Eux savent quels sont les besoins de l’entreprise, ce qu’ils attendent de leurs futurs employés, les défis auxquels l’entreprise est confrontée. Eux savent anticiper sur les évolutions à venir dans leur profession.

Quant à la cohésion sociale et à la citoyenneté, on les retrouve souvent au cœur de vos politiques d’aménagement du territoire, de formation, de logement, d’emploi, d’aides en tout genre. Vous la mettez en œuvre à travers votre politique de la ville, aussi dispendieuse qu’inutile et qui se traduit par une scandaleuse préférence donnée aux étrangers extracommunautaires qui bénéficient, prioritairement, des subventions et des avantages sociaux au détriment des nationaux.

Nous sommes persuadés, Monsieur le Président, que, pour rendre faisable la plupart des projets énumérés, il vous faudrait appliquer le programme du Front national, tant au plan national que régional. Evidemment, il faudrait déjà que vous preniez la peine de le lire ; vous y trouveriez de quoi vous abreuver en bonnes idées pragmatiques et un sixième scénario plein de bon sens et de réalisme mais, comme dit le proverbe, et avec tout le respect que je vous dois, « On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif » ! Je crains que vous, Monsieur le Président, vous n’ayez pas cette soif de réaliser le bien commun qui vous permettrait d’aller de l’avant et de sortir enfin des ornières où vous laissez s’enliser la politique régionale. Je vous remercie.

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