Plan régional de développement des formations professionnelles des jeunes et des adultes (PRDF) relative à la programmation des formations secondaires et universitaires 2009

Intervention de Dominique Martin – 26 mars 2009

Rapport n° 09.02.210

Monsieur le Président, chers Collègues,

Une fois de plus nous sommes les victimes d’une énième réforme de l’État en matière de Formation Professionnelle, pourtant nécessaire tant notre système de transmissions des savoir-faire est obsolète, mais surtout inefficace, malgré les milliards d’euros investies chaque année.

Et vous avez beau déplorer un manque de concertation, sentiment que nous partageons, il nous faudra bien subir, comme à l’habitude, les erreurs de nos gouvernants, toutes tendances confondues, depuis tant d’années, les trente piteuses après les trente glorieuses.


Malgré cela, je dois vous dire, Monsieur le Président, et ce n’est pas habituel, que nous partageons globalement votre analyse et vos critères :

  • que ce soit pour l’apprentissage, en ce qui concerne l’évolution de l’offre de formation du niveau V au BTS, comme dans le supérieur, ainsi que pour les formations dans les Écoles de production.
  • que ce soit pour la voie scolaire, et les effets induits pour les élèves comme pour les établissements et pour les équipements pédagogiques, ce que l’on retrouve pour l’enseignement agricole.
  • que ce soit pour les formations sanitaires et sociales.

On sent que vous avez pris du métier, si j’ose dire, et que vous avez dû vous frotter aux réalités du terrain, qu’elles soient économiques ou sociales. C’est au moins une des vertus de l’apprentissage dont vous profitez à présent. Il était temps, me direz-vous, arrivé dans la dernière année de votre mandat.

Malheureusement, Monsieur le Président, même si votre analyse est juste, même si vos critères sont pertinents, votre échafaudage ne tient pas, et il ne tient pas car vous commettez les mêmes erreurs récurrentes que l’État.

Comme l’État, vous partez de l’axiome selon lequel « tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil  » et que l’Éducation nationale fait bien son travail. Une fois encore, je suis désolé de vous répéter que cela est faux, complètement faux.

Il vous faudra bien le constater un jour, à défaut de l’admettre, la formation professionnelle est globalement devenue un outil de traitement des problèmes sociaux pour les personnes en difficulté, et non un dispositif d’acquisition et de valorisation des compétences. Le constat est certes amer, mais la Formation professionnelle est devenue un bidule de plus pour gérer l’échec de l’Éducation Nationale et les effets collatéraux de l’immigration.

Depuis des décennies, vous avez dévalorisé la formation aux métiers et les salaires des travailleurs en faisant appel à une forte immigration de travail d’abord, puis en favorisant l’euro-mondialisme qui a poussé nos entreprises soit vers la faillite, soit vers les délocalisations. Ne le déplorez pas aujourd’hui, il faut vous en prendre qu’à vous-mêmes, droite et gauche confondues. Vous êtes tous responsables et tous coupables.

Et l’énorme crise sociale qui s’amorce, avec ses licenciements en masse, va faire voler en éclats votre plan, comme vos illusions.

Vous avez des yeux pour voir, et pourtant vous êtes aveugles. Vous avez des oreilles pour entendre, et pourtant vous êtes sourds.

Désolé, mais le Front National ne peut pas cautionner un tel gâchis.

Monsieur le Président, chers collègues, je vous remercie de votre (aimable) attention.

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