Plan pour le développement des technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE) dans les lycées de Rhône-Alpes

Intervention d’Hugues Petit – 26 mars 2009

Rapport n° 09.01.209

Vous rappelez dans votre rapport une décision de 2005 dont l’objectif était, je cite, « de positionner la région Rhône-Alpes parmi les premières régions européennes à intégrer la société de l’information. » Je serais tenté de vous faire remarquer que nous n’avons pas attendu votre arrivée ni l’année 2005 dans cette Région pour nous préoccuper des nouvelles techniques de l’information.

A titre d’exemple, notre groupe depuis 20 ans au moins s’est informatisé et a incité par son exemple d’autres groupes à faire de même. Il n’y avait d’ailleurs à l’époque aucun Verts dans cette assemblée et nous avions déjà demandé en Questure que les rapports soient sur disquette, puisqu’il n’existait alors que ce système pour digitaliser et servir de support digital aux documents, et qu’elle se substitue au support papier, ce qui n’a toujours pas été réalisé depuis.

Aujourd’hui, vous proposez d’initier – selon votre vocable – une politique en faveur des lycées. « Initier« , cela veut dire que vous n’avez pas encore commencé. Je sais que le terme initier plaît à beaucoup d’entre vous ici puisqu’il y a un certain nombre d’initiés dans cette assemblée, mais si les mots ont un sens, cela veut dire que vous voulez commencer à vous préoccuper des lycées.

Pour faire quoi ? Comment et à quel coût ?

On sait un peu comment, on n’a aucune idée du coût pratiquement, si ce ne sont les coûts déjà mis en œuvre, notamment pour l’achat des ordinateurs. Il est donc assez difficile de nous prononcer sur un rapport dont on ne sait pas quelles seront les implications financières.

En outre, ce rapport envisage de multiples actions. Je ne vous cache pas que si nous sommes d’accord sur certaines, nous sommes hostiles à d’autres.

Nous sommes tout à fait favorables, c’est notre position notamment dans la commission Nouvelles technologies de l’information, au développement des réseaux. Les réseaux d’aujourd’hui, ce sont les routes d’hier, les autoroutes, il est donc parfaitement normal que la collectivité publique s’en préoccupe.

Pour ce qui est de la maintenance, je n’en parlerai pas puisque Mme Rabilloud a dit très exactement ce que nous pensons, et elle l’a très bien dit, ce n’est pas la peine de faire double emploi.

Pour ce qui est des ordinateurs, deux observations très rapides.

Nous pouvons le constater concernant l’informatisation des élus, les ordinateurs coûtent beaucoup plus cher quand on passe par des marchés publics que lorsqu’on va les acheter chez le commerçant du coin, il y a là un problème. Mais surtout, ce qui nous inquiète, c’est votre volonté d’acheter des ordinateurs portables. Évidemment, c’est très pratique, et vous parlez d’ailleurs de favoriser une utilisation plus souple ; ce que nous redoutons, c’est que l’utilisation soit tellement souple qu’il n’y ait plus beaucoup de portables dans les écoles. Si vous ne comprenez pas pourquoi, il faudrait demander au maire socialiste de Lyon et à ceux de Paris ce qu’il advient de leurs vélos.

Enfin concernant l’ENT, comme vous dites, « l’environnement numérique de travail », nous redoutons que cette opération soit très coûteuse pour un intérêt très limité.

Comme universitaire, j’ai l’expérience du bureau virtuel – ou devrais-je dire l’inexpérience, car peu de gens l’utilisent. J’ai observé du reste qu’il est très rare que je reçoive un mail d’un étudiant qui soit suffixé par l’appellation de mon université, ce qui prouve qu’ils ont tous leur boîte aux lettres personnelle et qu’ils stockent leurs messages et leurs documents sur des sites qui sont tout à fait privés, ce qui pose la question de l’utilité d’investir des sommes considérables pour des opérations dont l’intérêt n’est pas avéré.

J’ajoute qu’il y a un élément très inquiétant dans votre rapport, lorsque vous parlez de la vigilance quant à la nature des sites susceptibles d’être visités. Bien entendu, il ne faut pas que les matériels des écoles servent à des activités distractives. De ce point de vue, il n’est peut-être pas absurde qu’il y ait une censure.

A la vérité, ce que nous redoutons plus que la censure, c’est la nature du censeur. Ce censeur pointe d’ailleurs le bout de l’oreille lorsqu’il dit que les élèves devront aller uniquement pour consulter des services, je cite, « favorisant l’ouverture sur la vie citoyenne ». On sait bien ce que veut dire pour vous « la vie citoyenne ». Par exemple, quand vous avez décidé d’offrir des journaux aux lycées, vous en avez choisi trois de gauche et un de droite. Et si la gauche de la gauche est représentée, la droite de la droite est évidemment absente.

Pour résumer, dans tout ce rapport il y a du bon et du mauvais. Ce rapport est gâté une fois de plus par votre sectarisme et par son caractère discriminatoire. Comme il a déjà été relevé, vous limitez ces aides aux établissements publics à l’exclusion des établissements privés. Autrement dit, une fois de plus, vous dites aux contribuables dont les enfants sont scolarisés dans le pays  « tu peux payer », mais pour ce qui est d’avoir de l’argent de la Région « tu peux te gratter ».

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