Une Région qui réconcilie économie et environnement

Intervention d’Alexis Jolly – 8 juillet 2020

Rapport n° 4164

En Assemblée plénière auvergnate et rhônalpine du 8 juillet 2020, Alexis Jolly a critiqué la politique « écologique » de Laurent Wauquiez qui se rend à l’idéologie de l’extrême gauche :

Monsieur le Président, chers collègues,

La lecture de ce rapport fait apparaitre un incroyable virage à gauche de l’exécutif régional au plus grand bonheur de l’extrême gauche, qui ne devrait pas manquer de crier à la paternité de ces propositions.

Aujourd’hui on voudrait faire croire que l’extrême gauche détient le monopole de l’écologie. Or ils ne détiennent que le monopole de l’écologie punitive, ou de l’écologie par les carabines lorsqu’il s’agit d’exterminer les ours et les loups dans les Pyrénées ou dans les Alpes.

Alors il n’appartient qu’à vous Mr le Président d’exercer l’écologie de bon sens qui doit désormais impérativement primer sur l’idéologie marxiste cachée sous le vert feuillage des écologistes.

Les français qui pratiquent quotidiennement l’écologie en ont assez que leur gouvernement, que les médias, que les artistes, que les associations subventionnées, que les lobbyistes viennent les faire culpabiliser de trop polluer, de trop consommer, de trop vivre.

On ne le dit jamais, pourtant la France est un leader mondial en terme d’écologie puisqu’il s’agit d’un des seuls pays qui réussi à atteindre ses objectifs en terme de politique environnementale notamment grâce à sa souveraineté nucléaire.

L’écologie de bon sens doit être trans-partisane, mais si l’on juge l’arbre à ses fruits, permettez-moi dans un premier temps de faire un rappel.

Durant les 30 ou 40 dernières années, alors que le Rassemblement national défendait SEUL le protectionnisme, le localisme et les circuits courts, l’intégralité de la classe politique française négociait au parlement européen les traités de libre échanges avec comme matrice idéologique la mondialisation et la concurrence libre et non faussée.

Les résultats de ces politiques désastreuses sont aujourd’hui reconnus par tous comme les responsables de la pollution atmosphérique, des émissions de CO2, des dangers pour la biodiversité, sans parler des dégâts considérables pour notre économie.

Vouloir faire de l’écologie comme les écolos pour vous peindre en vert ne vous permettra pas les succès électoraux escomptés, pas plus qu’en 2019 aux dernières européennes ou vous aviez tenté de faire du Rassemblement national. Alors parlons de l’écologie de manière pragmatique, sans la passer au préalable par le prisme de l’ultragauche et n’en laissons pas le monopole aux mains de ceux qui voudraient transformer nos paysages en champ d’éoliennes.

Ce rapport qui est axé sur 5 volets répond finalement aux engagements que vous aviez annoncé en 2015. Là dessus il n’y a rien de nouveau si ce n’est profiter de la crise sanitaire pour accélérer votre agenda politique comme le fait d’ailleurs toute la gauche dans nos communes et nos métropoles. Nul besoin de référendum pour reconnaitre la nécessité d’organiser un plan d’investissement pour la rénovation des bâtiments. La mise aux normes thermique des bâtiments et des logements doit devenir une règle élémentaire pour à la fois économiser les énergies mais également pour protéger le pouvoir d’achat des habitants de la Région.

Éviter les passoires thermiques c’est d’abord et avant tout permettre à celles et ceux qui voudraient rénover leur bien, de pouvoir le faire sans faire face à un arsenal administratif jugé parfois trop lourd. Agir dans la simplification des démarches c’est l’une des pistes pour permettre d’atteindre les objectifs de la Région, à savoir 60 000 rénovations annuelles. Nous appelons à la plus grande vigilance dans le développement des énergies renouvelables. Il ne faut pas céder aux sirènes du tout éolien et du tout solaire, mais faire preuve d’un peu de prudence.

Vous souhaitez investir massivement dans le solaire et nous pouvons vous suivre dans cette voie. Mais comment le faire massivement dès aujourd’hui alors que toute cette industrie n’existe plus en France et que les entreprises n’ont pas encore été relocalisées ?

Si l’on a vu le développement important de l’énergie solaire en France, il faut rappeler qu’elle s’est faite au détriment des industries françaises et régionales spécialisées, et malheureusement au profit d’autres pays notamment de la Chine et des pays d’Europe de l’Est.

Ce rapport mets d’ailleurs en exergue les 10 milliards d’euros investis dans le solaire, certes, mais pas pour l’industrie française qui était leader de ce domaine il y a quelques années, mais pour des entreprises étrangères. Nous voyons bien là la nécessité d’appliquer une politique de patriotisme économique, de fabriqué en France, politique malheureusement interdite par les traités européens que les LR (mais pas seulement) ont soutenu au Parlement européen.

Comment produire de l’énergie à bas coût sans la maitrise publique de l’exploitation des barrages, et surtout sans évoquer l’énergie nucléaire qui est, malgré tout ce que l’on peut dire, la plus efficace en terme de fabrication d’électricité tout en étant la plus économique.

L’énergie nucléaire est aujourd’hui le seul moyen de produire autant d’énergie à bas coût et sans rejeter de CO2. Que voulons nous ? Fermer les centrales, supprimer des milliers d’emploi directs et indirects ? Rouvrir les centrales à charbon comme en Allemagne et libérer dans le ciel des millions de tonnes de CO2 supplémentaire ? Faire diminuer le pouvoir d’achat des habitants ? Non, bien-sur que non. Alors protégeons notre souveraineté énergétique dans ces temps de crise, utilisons ce que nous savons le mieux faire pour protéger le pouvoir d’achat des français et pour protéger les emplois qui existent déjà.

Si les pouvoirs publics doivent être en mesure de soutenir la reprise économique, il aurait été plus judicieux de prévoir depuis de nombreuses années des investissements massifs dans des secteurs stratégiques : protéger le secteur du photovoltaïque français désormais monopolisé par la Chine, investir massivement avec les grandes entreprises du secteur automobile pour développer les voitures à hydrogène.

Il n’est jamais trop tard pour corriger les erreurs du passé, mais à l’heure actuelle, ce que les français demandent légitimement ce sont la défense de leur pouvoir d’achat et la pérennité de leurs emplois. C’est cela et uniquement cela qui occupe leur esprits.

Donc lorsqu’on lit ce rapport, on s’aperçoit très vite qu’il ne répond pas du tout à l’exercice. En matière d’économie circulaire, on est en droit de se demander si la Région apparaîtra comme un exemple au regard notamment du recyclage de ses déchets ou du compostage que ce soit d’ailleurs au siège ou dans les lycées ?

Une véritable économie circulaire consiste à pouvoir vivre, produire et travailler au plus proche.

Elle responsabilise les citoyens plutôt que de les contraindre encore davantage notamment en terme de mobilités douces. Bien-sur des études ont démontré que les véhicules électriques rejettent moins de CO2 que les moteurs thermiques, mais les scandales relatif à la production des batteries au lithium issues des salars d’Amérique du Sud sont nombreux.

Son extraction et son traitement entraînent une pollution des sols, un assèchement des rivières, et accroissement des intoxications et des maladies graves pour les populations locales.

Mais lorsqu’on a dit cela, on peut se poser légitimement la question de comment réduire les polluants atmosphériques locaux ?

Peut-être en engageant des investissements dans des transports innovants, en incitant les habitants à se déplacer en train pour peu qu’il arrivent à l’heure. En investissant dans l’utilisation du vélo, mais jamais de manière dogmatique et sans mépriser les habitants des zones périurbaines et rurales pour qui l’usage de la voiture reste une nécessité.

Utilisons la logique du bon sens, cessons urgemment la bétonisation massive de nos communes, luttons contre les ilots de chaleur, investissons massivement dans la plantation d’arbres et arbustes dans les villes et villages, ce sont les seuls moyen d’appliquer une écologie simple et efficace qui ne soit pas dogmatique et dont tous les français se saisiront. Parce que ce rapport ouvre la brèche aux dérives sectaires et extrémistes de l’extrême gauche comme le montre ces nombreux amendements farfelus, nous voterons contre ce rapport. La Région doit faire preuve de pragmatisme et de bon sens, nous disons clairement OUI à l’écologie, NON aux écologistes !

Je vous remercie.

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