Bien-être animal en Auvergne-Rhône-Alpes (avec amendements)

Intervention de Marie Dauchy – 30 juin 2022

Rapport n° 6749

Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes du 30 juin 2022 : Marie Dauchy a défendu la cause animal :

Monsieur le président, chers collègues,

Le dossier présenté aujourd’hui sur le bien-être animal est une grande première pour notre région puisque de toute la mandature précédente, nous n’avons jamais eu à traiter de ce sujet qui préoccupe selon l’Ifop, 86% des Français.

Nous accueillons donc ce rapport avec une grande satisfaction puisque comme vous le savez au rassemblement national, nous aimons et défendons beaucoup les animaux. Pour preuve, nous avons élaboré un manifeste qui leur est exclusivement dédié, et proposait entre autres, une reconnaissance constitutionnelle et un nouveau statut civil pour les animaux.

Concernant les vétérinaires, il est vrai qu’il en manque sur notre territoire et plus particulièrement dans certaines zones rurales mais avant de vouloir embaucher des vétérinaires, faudrait-il déjà que nous en ayons assez qui sortent de l’école…

Selon l’Onisep et l’observatoire national démographique de la profession vétérinaire, nous avons seulement 700 places disponibles pour 755 vétérinaires qui partent en retraite chaque année. Nous avons donc plus de départs à la retraite que de nouveaux étudiants.

Mais ce n’est pas fini : Parmi ces 700 nouveaux étudiants, il faudra également enlever ceux qui abandonnent ou qui échouent puisque cette filière bénéficie également d’un faible nombre de diplômés.

Une fois diplômés, jusqu’à 20% d’entre eux, n’exercera jamais en clientèle, préférant par exemple la recherche ou l’industrie agro-alimentaire. A ça s’ajoutera également près de 15% des vétérinaires qui décrochent de la profession au bout de 5 ou 10 ans d’exercice.

Face à la rigidité du numerus clausus, un grand nombre d’aspirants vétérinaires partent également à l’étranger pour se former, notamment en Roumanie, en Espagne ou en Italie, où ils peuvent suivre un cursus entièrement en français. En 2020, plus de la moitié des nouveaux vétérinaires avaient ainsi été formés dans d’autres pays de l’UE, preuve qu’il y a un véritable problème au sein de la formation et est-ce que ces nouveaux diplômés reviennent tous en France ? bien-sûr que non…

Aujourd’hui, les Français ont plus d’animaux domestiques et dépensent plus en soins vétérinaires alors que le nombre de places en écoles n’a pas assez augmenté pour répondre à la demande.

Alors inciter les vétérinaires à s’implanter dans les zones rurales, oui, mais faudrait-il déjà commencer par régler le problème lié à ces places de formations insuffisantes puisqu’il n’y a que 4 écoles vétérinaires en France, bientôt 5, et une seule en Auvergne-Rhône-Alpes.

Concernant le bien-être animal, le présent rapport est quelque peu incomplet.

Vous ne mentionnez nulle part l’abattage rituel qui pratique la saignée sans étourdissement et qui est d’une cruauté absolue.

Alors que de nombreux pays appliquent aujourd’hui, la mise à mort avant la saignée pour tout ce qui concerne l’abattage rituel, la France, elle, reste dans ces vieilles méthodes d’un autre temps qui ne respectent en rien le bien-être animal.

Un collectif de bouchers et de charcutiers a même dénoncé les conditions sanitaires de cet abattage puisque lorsque, par exemple, un bœuf est saigné à vif, les excréments proches de la gorge peuvent venir souiller le devant de l’animal soit l’épaule, le collier et la poitrine.

A cause du manque de traçabilité, nous consommons d’ailleurs cette viande quotidiennement sans le savoir et une enquête du comité permanent de coordination des inspections révèle que 51% des abattages sont pratiqués rituellement.

Selon l’IFOP, 84% des Français trouvent inacceptable cette pratique consistant à abattre des animaux en pleine conscience, alors pourquoi continuer avec ces méthodes cruelles ?

Vous parlez également d’abandons des animaux et de soutien aux réseaux associatifs ainsi qu aux refuges, mais vous ne mentionnez pas les élevages massifs d’animaux domestiques qui en sont les premiers responsables.

Pour limiter les abandons il y aurait bien à faire, notamment interdire les salons du chat et du chiot, critiqués par un grand nombre de refuges, d’associations ou de vétérinaires.

La majorité des exposants sont des élevages d’usine qui traitent les animaux comme de la marchandise et pratiquent la reproduction massive, jusqu’à épuiser les femelles au point de les tuer.

Votre collègue, M. Straumann, maire LR de Colmar veut d’ailleurs interdire ces salons dans sa commune, dénonçant à de nombreuses reprises les horreurs de ces événements.  

Les animaux qui auront la chance d’être adoptés sur le moment, seront pour beaucoup abandonnés quelques mois plus tard par leurs nouveaux propriétaires.

Un animal ne doit pas être le fruit d’un achat impulsif et doit faire l’objet d’une réelle et longue réflexion. On ne peut pas s’en débarrasser uniquement au prétexte qu’il perd ses poils ou que ses maitres veulent partir en vacances.

La maltraitance volontaire des animaux n’est plus supportable au sein de notre société et nous devons agir !

Ce rapport aura mis du temps à arriver mais il s’agit d’une excellente initiative alors oui, nous voterons bien entendu favorablement, même si, certains points devront être mentionnés à l’avenir.

Je vous remercie.


Amendement présenté par Benoît Auguste

Contre l’abattage rituel sans étourdissement

Exposé des motifs :

Le bien-être animal constitue une priorité du RN. La gestion des abattoirs sur le territoire régional, même si elle dépend de la compétence de l’état, n’empêche pas la Région Auvergne-Rhône-Alpes de pouvoir affirmer ou réaffirmer son opposition à toute violence évitable faite aux animaux dans des situations de gestion de l’alimentation carnée. L’Indonésie, plus grand pays musulman au monde, accepte pourtant l’étourdissement dans le cadre de la certification halal des viandes. Il convient donc de d’affirmer ou réaffirmer la position du Conseil régional contre toute violence inutile et cruelle envers les animaux abattus dans les phases rituelles.

Par conséquent, nous vous demandons que soit ajouté ce qui suit :

AMENDEMENT :

Compléter le chapitre V) comme suit :

V) D’AFFIRMER LE SOUTIEN DE LA RÉGION AUVERGNE-RHÔNE-ALPES AU BIEN ÊTRE ANIMAL EN INTERVENANT AUPRES DES ASSOCIATIONS DE PROTECTION TELLES QUE LES REFUGES ET LES CENTRES DE SOIN DES ANIMAUX DOMESTIQUES ET SAUVAGES ET EN (RE)AFFIRMANT LE REFUS DE PRINCIPE DE LA REGION DANS L’ABATTAGE RITUEL SANS ETOURDISSEMENT, SOURCE DE SOUFFRANCE ANIMALE INUTILE.


Amendement présenté par Marie Dauchy

Sensibilisons nos lycéens

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Exposé des motifs :

Les abandons se multiplient ces dernières années.

Nous avons atteint le triste record de 16.894 animaux abandonnés l’été dernier. Pour limiter ces abandons, commençons par sensibiliser les enfants au bien-être des animaux, en proposant notamment des interventions périscolaires dans les lycées. Celles-ci permettraient de faire comprendre également la responsabilité qu’entraine l’adoption d’un animal.

Par conséquent, nous vous demandons que soit ajouté ce qui suit :

AMENDEMENT :

Compléter le chapitre V) comme suit :

« D’affirmer le soutien de la région Auvergne-Rhône-Alpes au bien-être animal en intervenant auprès des lycéens de notre région et des associations de protection telles que les refuges et les centres de soin des animaux domestiques et sauvages ».


Amendement présenté par Marie Dauchy

Zoothérapie et animaux domestiques en maison de retraite

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Exposé des motifs :

Les personnes âgées qui doivent quitter leur vie et leurs habitudes pour entrer en maison de retraite sont parfois confrontés à la brutalité de devoir également abandonner leur compagnon de vie. C’est une souffrance supplémentaire pour ces personnes qui refusent parfois de quitter leur domicile pour cette raison.

De nombreuses études disent que les animaux domestiques, en plus d’être d’une excellente compagnie, permettent à nos personnes âgées de garder une certaine mobilité. Ils sortent plus, doivent s’en occuper et conservent ainsi une meilleure autonomie.

Les animaux de compagnie jouent un rôle positif sur la santé et le moral des personnes âgées.

De plus en plus de maisons de retraite permettent aux résidents de garder leurs animaux et, si hélas, cette demande n’entre pas dans les compétences du Conseil régional, il est toutefois possible d’aider les maisons de retraite à effectuer les travaux nécessaires pour l’accueil de ces nouveaux résidents et permettre la pratique de la zoothérapie qui elle aussi a la faculté de stimuler la forme physique, participant au maintien de l’autonomie et au réconfort de nos aînés.

AMENDEMENT :

Il convient d’ajouter un chapitre VIII) comme suit :

« D’affirmer le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes au bien-être animal en soutenant les travaux nécessaires dans les maisons de retraites pour permettre l’acceptation des animaux de compagnie. La Région interviendra également auprès des associations compétentes et des maisons de retraite pour permettre la pratique de la zoothérapie auprès des résidents. »

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