Valoriser le mérite : bourses régionales de la réussite des lycéens (avec amendements)

Intervention de Rémi Garnier – 9 mars 2023

Rapport n° 7428

Le 9 mars 2023, en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Rémi Garnier s’est prononcé sur les bourses régionales de réussite et de mérite :

M. le président, chers collègues,                                            

Le mérite ? La réussite ? Que sont donc ces valeurs si exécrées de la gauche que les associer avec le terme excellence leur en donnerait des pustules. Eh bien, c’est pour nos lycéens régionaux qu’ils vivent dans la ruralité ou l’hypercentre, la reconnaissance de la valeur travail et de concepts forts comme la persévérance, la rigueur, la ténacité mais aussi des comportements exceptionnels, spontanés ou durables et fondés sur des valeurs républicaines laïques et solidaires.

Vous nous proposez une nouvelle bourse s’ajoutant aux dispositifs BAM et BAM +, basée sur un mix évaluatif entre critères d’excellence scolaire et d’autres paramètres plus comportementaux corollaires d’actions citoyennes salutaires développées par nos lycéens. Faisant suite à l’exemple peu loquace dans votre argumentaire qui fait d’une moyenne excellente le paradigme d’une absence de mérite personnel, nous vous rappelons tout le mérite de nos apprenants à obtenir notamment dans des contextes sociaux complexes de tels résultats. Les relativiser ainsi vous donne le costume étriqué d’une gauche égalitariste en boutons de manchettes niant toute différence pourtant naturelle entre les individus.

Nous souhaitons toutefois soutenir cette initiative malgré les complexifications administratives de limitation à un seul candidat pour nos lycées les plus modestes, minorant de facto le mérite certains de nos jeunes ruraux, évoluant souvent dans des établissements à taille plus humaine sans en perdre les valeurs intrinsèques. Revenez donc sur ce critère arbitraire du « 300 élèves » pour vous baser sur la qualité des dossiers. Enfin, nous insistons au RN sur plus de fermeté dans la régulation des bourses futures ou accordées en incitant les établissements à une communication franche des attitudes inciviques potentielles des bénéficiaires. « La modestie est au mérite ce que les ombres sont aux figures dans un tableau : elle lui donne de la force et du relief » disait avec brio La Rochefoucauld. Gageons, Monsieur le président, de donner à nos lycéens l’opportunité de la modestie dans l’excellence et la réussite.


Amendement présenté par Brice Bernard

Soyons garants de la bonne gestion de l’argent public M. Wauquiez

Exposé des motifs :

Vous souhaitez donner l’argent des Auvergnats et Rhônalpins aux lycéens dans le cadre de la valorisation du mérite. Le montant attribué pour la bourse de la réussite est fixé à 1000€.

Cette somme permet aux jeunes qui la reçoivent de la dépenser dans tous domaines, sur toutes plateformes, sans forcément y apporter une plus-value culturelle, éducative ou de permettre un soutien dans une formation utile à la vie de nos lycéens.

Nous proposons que cette bourse soit donnée sous forme de bons d’achats vers du matériel éducatif (Fnac, Cultura, Gibert,…), des lieux culturels (cinémas, théâtres, concerts,…) ou la possibilité de l’utiliser pour financer une formation utile au parcours du lycéen soit dans le cadre de sa vie étudiante, soit dans le cadre de son projet professionnel.

AMENDEMENT :

Ajouter un sous-chapitre 1.6) :

I-6) De valider le format d’une aide sous forme de bons d’achats réservés à des dépenses vers du matériel éducatif, des lieux culturels ou pour financer diverses formations utiles au parcours du lycéen.


Amendement présenté par Jérôme Buisson

Suspension ou annulation de l’aide en cas d’incivilité

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Exposé des motifs :

Cet amendement a pour but de réaffirmer une position ferme et définitive sur le devoir d’exemplarité et la conditionnalité des aides que l’exécutif du président WAUQUIEZ semble avoir parfois perdu de vue dans les formulations bien laxistes que les rapports suggèrent. Nous ne reviendrons pas sur l’épisode malheureux de ce boursier régional aidé financièrement alors qu’il était sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français mais force est de constater que la Région doit poser les garde-fous de tout engagement financier préalable qu’elle pourrait ensuite regretter du fait d’éléments administratifs et/ou judiciaires compromettants. La formulation et le parti pris choisi autour d’une simple possibilité donnée aux chefs d’établissement de signaler et demander le réexamen d’un dossier attribué ou en cours de traitement à la suite de comportements inciviques n’est clairement pas suffisante et ouvre la voix à des décisions attributives potentiellement regrettables. Il faut exiger à tout le moins fortement inciter les établissements scolaires à signaler à la Région d’éventuels faits nouveaux de cet acabit. De même, il convient de laisser à la Région la possibilité autonome de revenir ou annuler une aide donnée ou en cours d’attribution si des éléments informationnels véridiques lui sont communiqués ou portés à sa connaissance sans avoir à forcément passer par le biais des écoles idoines. L’argent du contribuable auvergno-rhônalpin doit être dirigé au sommet de son efficacité et de son bon usage.

AMENDEMENT :

Aussi, nous vous proposons les modifications suivantes dans le règlement prévue en annexe 1, paragraphe « Instruction des demandes », dernier paragraphe :

Il est enfin à noter que, sans avoir à connaître précisément les faits reprochés, la Région incite fortement les établissements concernés par un élève ayant eu un comportement incivique à solliciter la Région pour ne pas attribuer ou suspendre l’aide versée ou prévue. En tout état de cause, tout élément communiqué et vérifié par les services compétents de la Région remettant en question l’aide attribuée ou attribuable entrainera le réexamen automatique du dossier concerné.


Amendement présenté par Brigitte Piroux-Giannotti

Limitation du nombre de jeunes proposés

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Exposé des motifs :

Comme évoqué dans l’autre amendement, le Rassemblement National défend avec ardeur et constance la valeur travail et la mise en lumière de l’excellence tant dans les résultats obtenus que dans les comportements citoyens et républicains. Faire montre d’exemplarité et éclairer nos jeunes apprenants selon un modèle positif et admiré partant de la mise en exergue de lycéens issus de notre Région incarne donc un effort à soutenir. Toutefois, le mode de sélection retenu peut selon nous prêter à controverse notamment dans la barrière numérale des 300 apprenants choisie pour déterminer si un ou deux candidats peuvent être présentés par les chefs d’établissements. Pourquoi se restreindre ainsi ? Quid de deux lycéens qui par exemple sauvent une personne de la noyade ou d’un incendie ou co-fondent une association d’aides aux sans-abris : vous allez exclure l’un deux simplement parce qu’ils sont issus d’un lycée ou école plus modeste et n’ont pas la chance de se situer dans une métropole plus peuplée ? Il faut revenir à des critères circonstanciés liés au dossier et non à une limitation purement administrative sans rapport avec la réalité des actions menées qui diffèreront selon les périodes. « Les gens qui veulent suivre des règles m’amusent, car il n’y a dans la vie que de l’exceptionnel » nous dit opportunément Jules Renard. Faisons en sorte qu’aucune attitude positivement remarquable ne soit effacée par une bureaucratie déshumanisée. La sélection par un jury présidée par Mme la vice-présidente en charge des questions scolaires empêche par essence tout abus constatable dont la commission par des chefs d’établissement pleinement responsables et compétents demeure presque de facto impossible.

AMENDEMENT :

Aussi, nous vous proposons les modifications suivantes dans le règlement prévue en annexe 1, paragraphe « INSTRUCTION DES DEMANDES », deuxième paragraphe :  

Le nombre de jeunes que l’établissement pourra proposer est limité à deux pour tous les établissements scolaires concernés et peut faire l’objet d’une demande exceptionnelle surnuméraire en cas d’événement ou actions remarquables justifiant une dérogation à la présente limitation ».

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