Infrastructures routières d’intérêt national

Rapport n° 91340

Intervention de Benoit Auguste – 19 décembre 2024

Le 19 décembre 2024 en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne–Rhône-Alpes, Benoit Auguste (RN) s’est prononcé contre l’abandon de l’État des routes nationales, délégant ainsi ce fardeau à la Région :

En Auvergne-Rhône-Alpes, région stratégique au cœur des échanges européens et nationaux, la question du transfert des compétences routières de l’État vers la Région, dans le cadre de la loi 3DS, mérite une attention particulière. Avec un réseau dense de routes nationales reliant les Alpes, la vallée du Rhône et des zones rurales, ce transfert s’annonce comme un véritable fardeau pour notre collectivité.

Premier point, un désengagement financier de l’État :
Ce transfert ne s’accompagne pas des moyens budgétaires nécessaires pour garantir une gestion de qualité. Dans une région déjà confrontée à d’importants défis d’entretien et d’aménagement, notamment en zones de montagne, cette décision expose les infrastructures à une dégradation accélérée. La Région devra soit ponctionner sur d’autres budgets prioritaires, soit alourdir la pression fiscale pour compenser.

Deuxième point, une gestion à deux vitesses :
Auvergne-Rhône-Alpes, avec ses réalités contrastées entre zones rurales enclavées et grands axes métropolitains, risque de voir se creuser les inégalités territoriales. Comment garantir un entretien équitable de la RN88 en Haute-Loire ou de la RN102 dans le Puy-de-Dôme, face aux priorités imposées par des axes majeurs comme l’A7 ou les routes menant aux stations alpines ? Ce transfert met en péril la cohésion territoriale, au détriment des territoires les moins attractifs économiquement.

Troisième point, un risque opérationnel accru :
Avec la délégation de pouvoir pour la gestion des autorisations d’occupation à titre gratuit, nous craignons des lenteurs administratives ou des décisions désordonnées, faute de préparation et de moyens humains adaptés. Ce manque d’anticipation pourrait pénaliser l’entretien et l’exploitation d’un réseau vital pour nos habitants et nos entreprises.

Nous exigeons que l’État prenne ses responsabilités en garantissant un financement adéquat et un cadre de gouvernance clair. En Auvergne-Rhône-Alpes, région dynamique mais déjà sous pression, ce transfert précipité est une erreur lourde de conséquences. Il est urgent de refuser que nos routes deviennent les victimes de ce désengagement institutionnel.

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